La quête d'Iniris III

Chapitre 5 : Décision

Ma déclaration provoqua une violente agitation aux personnes qui m'entourais.

- Vous n'allez pas y aller toute seule ! S'écria Gimli, la surprise mêlée à l'indignation faisant ressortir d'avantage son accent propre à la langue des nains.

- Cela est bien trop dangereux. Déclara calmement Legolas.

Aragorn hocha la tête en signe d'assentiment.
Gandalf pris la parole.

- Allons voir Theoden. Nous devons le mettre au courant de cette situation délicate.

Un peu plus tard nous étions tous réuni dans la salle du trône, Pippin installé sur un siège entouré des autres membres de la compagnie tel un condamné attendant l'échafaud et Gandalf faisant les cent pas de part et d'autre de la pièce au rythme de ses paroles.

- Sauron va s'attaquer à Minas Tirith, le dernier rempart qu'il lui reste. Expliquait-il à Theoden qui était installé sur le trône, le menton entre les doigts et le front plissé par l'inquiétude suite aux paroles du magicien.

Debout dans mon coin je trépignais d'impatience. Quel temps perdu à discuter, nous devions agir ! Ma cité était en danger et même si je n'avais jamais porté l'intendant dans mon cœur je devais le prévenir ! Et mon père...A cette pensée je sentis les larmes me piquer les yeux. Cela faisait des lustres que je n'avais pas pu le serrer dans mes bras et sentir ses joues rendu rugueuse par une barbe naissante sur ma peau lorsqu'il m'embrassait tendrement le front chaque soir avant de m'endormir. Tellement longtemps que je n'avais pas entendu sa voix forte et puissante qui devenait pourtant si douce et délicate lorsqu'il s'adressait à moi et m'appelait sa « petite princesse ». Nous aimions beaucoup nous promener dans les vallées environnant la cité et il aimait me raconter ses folles histoires vécus à la guerre que je prenais énormément de plaisir à écouter. Je me demandais ce qu'il était devenu après mon départ et si il était au courant pour la mort de Boromir...

- Le Gondor a besoin de votre aide ! Assena Gandalf en s'avançant vers Theoden.
Celui-ci leva la tête, faisant face au magicien.

- Où était le Gondor lorsque nous avions besoin de lui ? Où était le Gondor lorsque nos femmes et nos enfants sont morts ? Il lança un regard vers Aragorn. Que devons nous au Gondor ?

Je restais soufflée par ses mots. Qu'est-ce que cela signifiait ?

- Je vais aller les prévenir. Annonça Aragorn en me lançant un regard.

- Non ! Criais-je en même temps que Gandalf.

- Je ne vous laisserez pas y aller sans moi ! Déclarais-je en relevant le menton, le défiant de me contredire.

- Le Gondor sera prévenu, mais pas par vous. Déclara Gandalf en s'avançant vers mon camarade. Il ajouta à son intention quelques paroles dans un chuchotement puis relevant la tête : Je me rendrais au Gondor, et je ne serais pas seul, ajouta-t-il avec un regard pour Pippin qui gardait les yeux rivés au sol, couvert de honte par son action stupide de l'heure précédente.

Je me préparais à rétorquer lorsque Gandalf se tourna dans ma direction.

- Et avec vous Iniris. Dit-il avec un sourire.

Alors que nous quittions la salle pour préparer notre départ imminent, il fit une dernière remarque au roi.

- Vous ne faites que retarder l'inévitable. Lui dit-il gravement.

Je rangeais nerveusement mes affaires, m'empressant de réunir mes maigres possessions avant le départ. Alors que j'enfilais la cape elfique, offerte lors de notre séjour chez les elfes des bois, qui me paraissait dater d'une éternité, je sentis un poids inattendu dans l'une des poches discrètes présente sur le devant de l'habit. Je passais la main à l'intérieur et en ressorti la pierre de Rilma, offerte par Galadriel, la dame de la lothlórien avant notre départ. Je la pressais fermement entre mes doigts et je sentis une chaleur s'en dégager ainsi qu'une petite lueur. J'ignorais encore tout de l'utilité de cet objet mais je ne doutais pas de son importance, et de sa valeur. Je savais qu'elle me servirait en tant voulu.

Prête pour le départ, je décidais d'aller faire mes adieux à mon amie Éowyn, avant de retourner chez moi.