La quête d'Iniris III

Chapitre 10 : Faramir

Cela faisait à présent deux jours que nous étions au Gondor. Nous guettions le danger au moindre mouvement ou bruit anormal mais un calme presque surnaturelle semblait régner sur la cité.
Très rapidement après notre entretien avec Denethor et l'allumage des feux d'alarmes par Pippin je demandais à voir mon père. On m'appris que celui-ci avait été envoyé avec une troupe d'hommes menés par le capitaine du Gondor à Osgiliath. Je fus très déçu d'apprendre que je ne le reverrais pas avant un moment.
À l'aube du troisième jour de notre présence à Minas Tirith, quatre silhouettes encapuchonnées chevauchèrent jusqu'aux portes de la cité. Je les aperçus alors qu'elles n'étaient encore que des petits points noir à l'horizon et les suivis du regard jusqu'à leur arrivée au niveau des remparts. Je me précipitais dans leur direction afin de découvrir leurs intentions. Les inconnus posèrent pieds à terre tandis que je les observais avec une curiosité empreinte de méfiance depuis la ruelle faisant face à l'entrée de la citadelle.
Après être descendu un à un de leur monture, celui qui semblait être le chef s'avança et fit un signe aux gardes qui le reconnurent visiblement comme l'un des leurs puisqu'ils leurs ouvrirent les portes. Les étrangers pénétrèrent dans la cité, la capuche toujours rabattu et passèrent non loin de ma position sans me voir. Je décidais de les suivre en silence, me faisant discrète comme une sourie et calant mes pas sur les leurs.
Ils arrivèrent devant le château et le meneur pénétra sans hésiter dans l'enceinte de la demeure de l'intendant.
Je restais un instant à hésiter devant l'entrée mais la curiosité prenant le dessus je choisis de franchir moi aussi les grandes portes de pierres. Je débouchais dans la salle du trône où les quatre hommes avaient retiré leur capuche et s'agenouillaient en guise de salut devant l'intendant. Le premier se releva, révélant une chevelure blonde et ondulée lui arrivant à l'épaule ainsi qu'une silhouette svelte et élancée que ne correspondait pas trop au profil d'un guerrier.
En m'entendant arriver, il se retourna, me faisant désormais face. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine lorsque je découvris un visage connu.

- Faramir ! M'écriais-je en courant le rejoindre.

Il m'accueillit dans ses bras en riant et me tint serrée contre lui quelques instants. Je me sentais toujours aussi bien enveloppée dans l'étreinte réconfortante et protectrice de mon ami d'enfance. Il m'écarta ensuite délicatement et me détailla des pieds à la tête passant de mon visage où s'épanouissaient à présent de nombreuses estafilades dû à la bataille précédente mené au Rohan, jusqu'à ma taille où pendait désormais toujours une épée.
Sur son visage la joie fit place à l'étonnement puis à la curiosité.

- Qu'est-ce que tu fais là Iniris ? Demanda-t-il les mains posés dans un geste affectueux sur mes épaules.

- Ce serait long à tout te raconter...Commençais-je. Mais sache pour commencer que je ne suis pas venu seule.

Quelques instant plus tard Pippin et Gandalf nous avaient rejoint pour une réunion improvisée dans la salle du trône.
Faramir expliqua à son père le déroulement de son expédition et lui indiqua que ses hommes étaient toujours positionnés à Osgiliath et que lui-même et ses trois compagnons ne tarderait pas à s'y rendre à nouveau après lui avoir fait son compte rendu. Ses précédentes missions d'attaques de régiments ennemis sans avoir été un franc succès avait tout de même permis de retarder nos adversaires. Il parla également d'une étrange rencontre faite avec deux hobbits et une créature du nom de Gollum et nous expliqua tout ce qu'il savait d'eux suite à notre demande. Nous comprîmes très vite qu'il s'agissait de Frodon et Sam et nous le pressèrent alors de questions pour savoir comment se portaient nos amis. Ils nous affirma qu'ils allaient bien quand il les avaient vu mais que la présence de Gollum à leur côté tout en étant indispensable était aussi un danger supplémentaire pour les deux hobbits qui portaient avec eux le fléau d'Isildur.
Lorsque son père appris qu'il avait été si proche d'obtenir l'anneau unique, il devint fou de rage et tint des propos affreux a l'adresse de son fils. Faramir resta de marbre et j'en déduisis que celui-ci avait toujours l'habitude des continuels reproche, rien n'avait changé depuis mon départ.
De mon côté j'admirais sa maîtrise de lui-même face au pouvoir attractif de l'anneau et sa bienveillance envers nos deux amis au détriment de sa propre gloire.

La petite assemblée pris fin et Faramir nous fit savoir qu'il repartirait pour Osgiliath le lendemain matin. Je lui demandais des nouvelles de mon père et si celui-ci était dans son régiment, ce à quoi il me répondit par l'affirmative. Un profond sentiment d'angoisse naquit au creux de mon estomac que je repoussais violemment. Mon père bien qu'un peu âgé à présent, était un guerrier aguerri et rien de nocif ne pourrait lui arriver d'autant plus si il combattait au côté de Faramir. C'était du moins ce que j'espérais.
Après avoir fait promettre à mon ami de faire savoir à mon père que j'étais rentrée au Gondor et de lui dire que je l'aimais nous nous séparâmes et Faramir se prépara pour repartir au combat.