Chapitre 11 : Vision

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Faramir reparti comme prévu le lendemain en compagnie de ses éclaireurs. Avant son départ, je le rejoignis dans les écuries où il était en train de seller son cheval.

- Sois prudent. Dis-je en le prenant une dernière fois dans mes bras. Et n'écoute pas ton idiot de père.

Il se retourna vers moi et me sourit avec gentillesse.

- Ne t'inquiètes pas Iniris. Me répondit-il. Je ne commettrais aucune imprudence. Je reviendrais et nous pourrons pleurer ensemble le décès de mon frère.

Je hochais la tête et le laissais s'en aller la mort dans l'âme. Encore une séparation qui pouvait à tout moment aboutir par une perte.
•••
Il faisait très sombre autour de moi. Je plissais les yeux afin de percer l'obscurité environnante. J'ignorais totalement où je me trouvais. Je me souvenais m'être couchée dans mon lit la veille au soir, dans mon ancienne chambre au château du Gondor. Et puis mes yeux c'étaient ouvert sur cet étrange endroit. Il faisait frais, une brise glaciale venant du Nord soufflait légèrement, rompant le calme des lieux.
Soudain, j'aperçus deux hommes occupés à discuter activement. Mes yeux s'étant désormais habitués au manque de luminosité, je parvins à reconnaître Faramir, mon père se tenant à ses côtés. Ils semblaient tendus et jetés des regards fréquents autour d'eux comme si ils craignaient un danger imminent.
Je déduisis l'endroit où je me trouvais avant même de percevoir les ruines de la citadelle qui nous entourait. Il s'agissait d'Osgiliath. La cité que Faramir avait été chargé de défendre.
Je suivis les deux hommes jusqu'aux abords de la cité qui débouchait sur le fleuve. Je compris la raison de mon absence de vision. Un brouillard épais à l'allure surnaturel montait du fleuve et cachait la lueur de la lune.
En m'approchant légèrement, je parvins à entendre mon père souffler dans un chuchotement à Faramir que les ennemis étaient tout proche. Tout deux avaient les yeux rivés sur le fleuve. J'eus beau scruter les eaux à la recherche d'une quelconque menace je ne vis aucun danger. Aucun remous ne venait perturber la quiétude de l'onde.
Mais soudainement, Faramir lança l'ordre à ses hommes, qui étaient nombreux à être présent à différent recoin de la citadelle, de se dissimuler le plus rapidement possible derrière les ruines en pierre. Tous lui obéir en silence, et même si je doutais de pouvoir être vu, je suivi le mouvement.
De ma cachette, j'aperçus la menace à laquelle mon père faisait allusion. De nombreuses embarcations ennemis s'approchaient sans un bruit de l'entrée de la cité, arrivant depuis le fleuve. Je compris alors la présence du brouillard qui n'était là que pour dissimuler l'arrivée de l'ennemi.
Une fois qu'ils arrivèrent au bord de l'eau, ils descendirent et, toujours en silence, pensant sans doute ne pas avoir été repérés, s'approchèrent des abords de la cité.
Ils pénétrèrent dans celle-ci et je lançais un regard à Faramir qui, toujours caché derrière un reste de muret en pierre, ne faisait toujours pas signe à ses hommes de réagir mais restait le regard rivé sur les arrivants.
Ce ne fut qu'une fois qu'ils eurent tous pénétrés les lieux que la bataille s'engagea. Faramir sortit de sa cachette le premier, suivi par ses hommes et tous entamèrent le combat. Je vis mon père aux prises avec de nombreux orques tout en ne pouvant que le regarder, impuissante, combattre avec bravoure.
Les hommes, malgré toute leur bonne volonté, ne purent retenir longtemps l'ennemi qui pris rapidement le dessus, étant en supériorité numérique. Après une lutte acharnée Faramir cria à ses soldats de se replier vers la cité blanche. Ils ne pouvaient plus défendre Osgiliath. Les combattants du Gondor prirent la fuite, nombreux se faisant tuer en cours de route. Jusqu'à l'arrivé d'une créature ailé qui poussa un cri puissant et affreux qui sema la panique au milieu des hommes. De là où j'étais, je ne pus apercevoir nettement de quoi il s'agissait mais d'un simple mouvement de ses serres hérissées de longues griffes elle put envoyer valser quatre hommes, semant encore davantage la peur au sein du régiment.
Le chaos environnant finit légèrement par s'estomper lorsque tous les hommes restants eurent quitter la cité perdu aux mains de l'ennemis, en prenant les montures toujours vivante et cavalant en direction du Gondor.
Je restais seul au milieux des débris et cadavres, dans cette cité en ruine désormais occupée. Je déambulaient au milieu des corps, le regard perdu dans cette vision de cauchemar. Je m'apprêtais à quitter les lieux à mon tour lorsque j'aperçus un corps dont le buste tremblait légèrement, animé par une lente respiration sifflante. C'était mon père.

La quête d'Iniris IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant