Chapitre 13 : Perte

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Les survivants débarquèrent au Gondor, Faramir en tête. Aussitôt qu'il eut posé pied à terre, je me ruais vers lui tout en observant chaque homme que je croisais.

- Où est mon père ? M'écriais-je en arrivant à sa hauteur.

Mon ami leva le visage vers moi et secoua lentement la tête.

- Je suis désolée Iniris ... Nous n'avons pas réussit à défendre la citadelle... Il est tombé.

Une douleur fulgurante monta dans mes entrailles et un cri de désespoir me déchira les cordes vocales.

- Non ! Ce n'est pas possible ! Hurlais-je en déversant ma rage et ma peine dans chaque syllabe. Je l'ai vu ! Je l'ai vu mourrir ! Mais pourquoi ... Pourquoi est-il MORT ?

Faramir resta sans réagir, le regard vide face à mon hystérie. Dans ses yeux se lisait toute la peine et la souffrance du monde. J'envisageais un instant de rejeter la faute sur lui. De laisser ma tristesse se transformer en haine et de la déverser sur mon ami de toujours. Mais une petite voix dans mon esprit me rappela à la raison en me murmurant qu'il n'y était pour rien et que tout lui mettre sur le dos n'apaiserait pas ne serais-ce qu'une seule seconde ma douleur. Alors je me contentais de pleurer jusqu'à ne plus avoir de larmes à verser.

Faramir rapporta à son père la prise d'Osgiliath et celui-ci rejeta l'entière responsabilité sur son fils, comme à l'accoutumé. Il ne se priva pas de le rabaisser, lui rappelant combien il était faible et que si Boromir était là, les choses se serait déroulées autrement.
Faramir cessa rapidement d'essayer de s'excuser. Il eut néanmoins une dernière déclaration à son père avant de prendre congé.

- Si il y avait eu le choix entre mon frère et moi concernant lequel allait mourir. Dit-il à l'adresse de l'intendant. Vous auriez préféré que ce soit moi, n'est-ce pas ?

- Oui ... Répondit Denethor d'un ton rêveur.

Faramir eu un mouvement de recul et son visage laissa transparaître le temps d'une seconde son désarroi mais celui-ci fut bientôt remplacé par une farouche détermination.

- Je vais retourner à Osgiliath pour reprendre la cité. Lança-t-il à son père. Puissiez-vous avoir meilleur estime de moi lorsque je reviendrai.

- Cela dépend de la manière dont tu reviendras. Répliqua froidement l'intendant.

                                        •••

Faramir se prépara au combat. Lui et ses hommes ayant survécu à la bataille précédente se réapprovisionnèrent en armes et chevaux avant de repartir à l'assaut de  la cité désormais occupée par l'ennemis.
Leurs chances de réussites étaient minces mais le capitaine du Gondor n'abandonnait aucun espoir de réussir à récupérer la cité perdue et de regagner la reconnaissance de son père.
Alors que le capitaine marchait dans les couloirs du château peu de temps avant son départ, il tomba sur le jeune hobbit Pippin qui essayait vainement de s'entraîner à l'épée, une côte de maille trop grande pour lui en guise d'habit de guerrier.

- Vous vous débrouillez bien, maître hobbit. Complimenta-t-il celui qui pourrait être un enfant à ses yeux.

- Merci. Répliqua celui-ci avec un sourire triste. Je ne suis pas très habitué à la guerre ...

Faramir tâta la côte de maille du hobbit et un rictus moqueur naquit sur ses lèvres.

- Je connaissais celui à qui appartenait cette côte de maille. C'était un enfant qui n'aimait pas particulièrement aller au combat non plus. Il préférait lire ou écrire des poèmes...

- C'était la votre ? S'enquit le hobbit en regardant le vêtement d'un œil nouveau.

- Oui, c'était la mienne quand j'étais enfant. C'était mon père qui me l'avait faite faire. Iniris passait son temps à me la voler pour jouer aux soldats avec Boromir ! Raconta-t-il en riant, les yeux brillant. Et rassurez-vous, ajouta-t-il alors que Pippin relevait ses manches trop longues pour sa carrure de hobbit. Elle ne m'allait pas non plus.

Les deux hommes échangèrent un regard complice et Faramir laissa seul le hobbit à son entraînement. Lui avait une bataille imminente à aller mener.

La quête d'Iniris IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant