Chapitre 6 : Départ

5 2 0
                                    

Je trouvais mon amie dans une pièce du château, occupée à astiquer une épée avec une longue lame à la pointe brillante.

- Bonjour. La saluais-je en m'approchant.
- Bonjour. Me répondit-elle sans lever les yeux de son ouvrage.
- Tu es au courant que je pars ? Demandais-je.

Curieusement elle ne leva toujours pas la tête pour me répondre.

- Oui je sais. Fit-elle.
- Très bien...Bon...Alors au revoir...

Quelques peu décontenancée par sa froideur et son désintérêt, je m'apprêtais à quitter la pièce lorsqu'elle me retint.

- Iniris ! Attend...

En me retournant vers elle, je croisais son regard où perlait une rivière de larmes. Je me précipitais alors vers elle et l'enlaçais en sentant les larmes couler à mon tour. Nous restons quelques instant ainsi, avant qu'Éowyn se dégagea de notre étreinte la première.

- Allez, vas-y ! Ordonna-t-elle avec un sourire triste. Le Gondor t'attend.

Je lui fis un dernier signe de la main et quittais la pièce sans me retourner. J'ignorais si je reverrais la nièce de Theoden un jour.

Dans les écuries du Rohan, je suivi un palefrenier qui me guida jusqu'à une jument du nom de Eclipse qui serait ma monture jusqu'au Gondor. Sa robe était de couleur sombre et quelques tâches dans les tons crèmes éclaircissait son pelage. Elle était grande et souple, le palefrenier me garantit qu'elle était réputée pour être dès plus rapide. Je passais ma main dans sa fourrure et sentis ses muscles se dessiner sous mes doigts. Oui elle devait être rapide, je n'en doutais pas.

J'entendis alors une voix venant de l'extérieur des écuries. Je me dirigeais vers l'entrée pour voir arriver Pippin et Merry que précédait Gandalf. Les hobbits discutaient activement et sur un ton fébrile.

- Ce n'est pas si grave que ça, hein Merry ? Demandait Pippin d'une voix inquiète.
- Sauron crois que tu as l'anneau Pippin. Rétorqua Merry avec colère. Tu es en danger, ils veulent t'éloigner d'ici ! Mais pourquoi est-ce que tu as regardé ? Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu regardes ?
- Je ne sais pas. Répondit Pippin d'une voix plaintive.

Son ton me déchira le cœur. Il n'était qu'un innocent et certes très irréfléchi jeune hobbit qui n'avais pas pensé à mal mais c'était retrouvé entraîné dans quelque chose de bien trop vaste pour ses petites épaules. Il ne fallait pas sous estimé les hobbits, j'étais la première à le penser. Mais la noirceur des hommes ne pouvait les atteindre, ils ne pouvaient par conséquent pas la comprendre.
Le petit groupe parvint à l'entrée de l'écurie et Gandalf entra le premier, m'adressant au passage un léger hochement de tête. Pippin se précipita vers moi en m'apercevant et m'assailli de questions.

- Nous partons pour longtemps ? Le voyage sera long ? Avons-nous prévu assez de provision ?

Je ne répondis pas à toutes ses questions, trop occupée que j'étais moi-même à faire le tri dans mes pensées et ne connaissant pas les réponses à ses interrogations. Du moins, aucune qui pourrait le rassurer.

Gandalf l'appela pour l'aider à le faire monter sur le cheval qui les emmènerait à destination. Ce n'était autre que Gris Poil, le seigneur des chevaux et fidèle ami du magicien.
Une fois en selle Pippin regarda avec un étonnement mêlé d'effroi Merry se reculer afin de laisser la place à l'animal pour quitter les écuries.

- Tu montes avec Iniris c'est ça ? Demanda-t-il à son cousin avec une lueur d'espoir.
- Je ne t'accompagne pas Pippin. Annonça Merry avec une grimace comme si chaque mot lui coûtait un effort surhumain.
- Mais...Mais... Bégaya l'autre en s'agrippant à la crinière de sa monture. Pourquoi ?
- Je ne peux pas. Dit simplement son camarade en reculant davantage.
- Est-ce qu'on se reverra ? Lança Pippin au comble du désespoir.
- Je ne sais pas. Répondit Merry dans un murmure, la mine sombre.

Sur un signe de tête de Gandalf, je sautais au dos de la jument et le magicien lança le signal du départ. Je donnais une légère impulsion du talon sur les flancs de ma monture et nous partîmes dans une gerbe de poussière dégagée par les sabots de nos destriers. Le son des chevaux lançaient au galop ne parvînt pas à recouvrir totalement le cri déchirant de Pippin.

- Merry ! Hurla-t-il alors que nous nous élancions à vive allure vers la route menant à la cité blanche.

La quête d'Iniris IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant