Chapitre 21 : Merry

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Eowyn se remit assez rapidement de ses blessures et je pris plaisir à pouvoir converser avec elle dès le lendemain du début de sa convalescence. Cependant, les paroles qu'elles m'adressa eurent très vite l'effet de m'inquiéter.

- Où est Merry ? Demanda-t-elle peu de temps après son réveil.

- Merry ? Il était avec toi ?

Mon cœur loupa un battement et je sentis le sang quitter mon visage lorsque je la vis acquiescer.

- Il avait tenu à m'accompagner pour participer à la bataille. Nous étions sur le même cheval, puis nous nous sommes séparés lors du combat ... Vous ne l'avez pas retrouvé ?

Ce fut à son tour de pâlir quand je secouais la tête.

- J'ignorais qu'il avait pris part au combat.

Mon amie fit mine de se relever et je la repoussais aussitôt.

- Hé ! Tu n'iras nulle part dans cet état ! Reste là, je vais essayer de retrouver Merry.

Je me gardais bien de lui préciser que j'allais être obligé d'aller fouiller parmi les cadavres, puisque ce n'était que là qu'il pourrait être.
Mais heureusement, une bonne surprise m'attendait en sortant de l'infirmerie.
Guidé par un quelconque instinct fraternel, Pippin avait su que Merry se trouvait au milieux des corps des combattants qui parsemaient le champ de bataille. Il était parvenu malgré la quantité de soldats au sol et la petite taille de son cousin, à le retrouver à proximité du corps inerte d'un cheval, le visage recouvert de cendre et la lèvre fendu et boursouflée.

- Merry ! S'écria le hobbit en courant rejoindre son cousin et meilleur ami.

- Pippin... Tu m'as retrouvé... Murmura l'autre en peinant à garder les yeux ouvert. Que vas tu faire maintenant, tu vas me laisser là ?

- Ho mais bien sûr que non ! Répliqua le plus jeune en entourant d'un petit bras protecteur le visage de son ami. Je vais te soigner et bien m'occuper de toi, tu verras.

Cette scène des plus touchantes paraissaient d'autant plus décalée dans ce contexte de désolations et de mort. Mais cela traduisait malgré tout un message d'espoir, les deux compères étaient à nouveau réuni.

•••

Je rejoignis les appartements que j'occupais au château et pénétrais comme une somnambule dans la petite chambre, restait intact depuis l'aube de la bataille. Ce fut presque comme une bénédiction, mes doigts effleurèrent l'édredon soyeux et un désir irrépressible de m'y enfouir et d'y rester à jamais me traversa. Cependant je savais qu'il restait tant à faire. Un royaume à reconstruire, une guerre à finir . Malgré une sensation de victoire sur une partie de cette bataille, il restait un dernier acte à mener. Un ultime morceau qui permettrait d'achever cette aventure et de clore cette quête qui m'avait mené bien plus loin que je ne l'aurais imaginé, pour finalement me retrouver de nouveau chez moi, dans ma chambre, au Gondor.

Je me glissais sous les couvertures et savourais ce moment de pure délice, après tout, il fallait être bien reposé pour aller à la guerre.

Tu es tellement forte. Je suis si fière de toi.

Il faisait un noir d'encre à l'endroit où je me trouvais. J'eu la peur panique un instant d'être de retour dans mon horrible vision à Osgiliath, lorsque j'avais vu en rêve mon père mourir, mais ce n'était pas le cas. L'endroit n'était pas juste sombre, c'était littéralement nulle part. Un lieu hors du temps et de l'espace.
La voix douce et apaisante paraissant flotter dans l'air qui s'était adressé à moi me paraissait trop lointaine pour que je puisse en reconnaître nettement l'origine. Bien que familier, le ton était comme voilé, à une trop grande distance de moi pour que je puisse entendre nettement son timbre. J'essayais de me rapprocher mais sans succès, je n'arrivais pas à savoir d'où venait la voix.

Pas encore, Iniris. Tu as encore des choses à accomplir. Termine cette guerre. Met un terme au règne de Sauron.
Et alors nous nous retrouverons.

À ces mots la voix s'éteignît et je me sentis chuter dans le vide.

La quête d'Iniris IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant