Chapitre 16 : Le roi sorcier

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Je me ruais vers Pippin en ravalant un excès de panique. Que faisait le hobbit en pleins milieu du champ de bataille ?
Je savais que Gandalf l'avait consigné dans le château de l'intendant afin de le maintenir en sécurité, mais notre ami avait visiblement décidé de n'en faire qu'à sa tête. Il s'avançait vers nous d'un pas décidé, se faufilant entre les orques et soldats qui luttaient violemment à grand renforts de coups d'épées sans paraître remarquer le semi-homme au milieu de la bataille. Parvenu à son niveau, je saisis mon ami par les épaules afin de le stopper dans sa course. Il se débattit un instant avant de me reconnaître et de s'immobiliser.

- Faramir est revenu ! Balbutia-t-il d'une voix fébrile, les yeux écarquillés de terreur. Ils se sont fait massacrés à Osgiliath ! Il est gravement blessé...Son père le croit mort. Il veut le brûler vif sur un bûcher !

Ses mots me pétrifièrent d'horreur. Gandalf, qui nous avait rejoint entre-temps, ne perdit pas un instant de réflexion.

- Retournez au château Pippin, vous n'avez rien à faire en pleine combat ! Puis se tournant vers moi. Iniris, allez avec lui. Je vous rejoins bientôt pour venir en aide à Faramir.

J'hochais la tête et, toujours sans lâcher le hobbit, me précipitais en direction du château. Le chemin était semé d'embûches et de nombreux orques tentèrent de me barrer la route. Je parvins tout de même aux abords de la grande cour où j'entendis un bruit de sabot. En me retournant, j'aperçus Gandalf au dos de Gris Poil et Éclipse les suivant au galop. Je me hissais en vitesse sur le dos de la jument tandis que Pippin montait au dos du cheval blanc derrière le magicien. Nous allions prendre la direction du palais lorsqu'un puissant battement d'aile se fit entendre suivi d'un cri semblable à un énorme grincement qui nous fit grimacer et se boucher les oreilles. En levant la tête, j'aperçus une silhouette sombre qui décrivait de larges cercles au dessus de nos têtes. Elle rétrécit rapidement son périmètre avant de piquer dans notre direction et d'atterrir avec un jet de poussière. La créature déploya ses ailes, dévoilant une silhouette humanoïde vêtu d'un large habit noir et le visage dissimulé par un casque sombre ne laissant distinguer que des trous béant semblable à l'abîme à la place d'une bouche et des yeux.
Le roi sorcier, le chef des neufs rois des hommes déchus, nous faisait face.

- Gandalf. Articula-t-il lentement d'une voix profonde et caverneuse.

Son timbre de voix, aussi sombre que son apparence, provoqua comme une onde de malheur et de détresse qui s'abattît sur nous. Gandalf l'accueillit froidement sans broncher, tandis que je serrais les dents et que Pippin étouffait un cri, les bras enserrées autour de l'habit du magicien.

- Tu vas mourrir. Continua le monstre, toujours à l'adresse de notre ami, tout en dégainant une immense épée de couleur sombre qu'il tenait fermement par la garde.
Il fit tournoyer un moment son arme au dessus de sa tête avant de descendre à terre, atterrissant sur ses bottes de métal avec un bruit sourd. 

Gandalf resta au dos de sa monture, mais dressa son bâton devant lui , tel un rempart entre nous et le sorcier.

S'ensuivit un moment de lutte entre les deux puissants magiciens. Gandalf répondant aux attaques répétés de la boule de fer du roi sorcier par la puissante lumière émanant de son bâton.
Le combat semblait équilibré des deux côtés, jusqu'à que le roi des hommes déchus envoya par une ultime manœuvre le magicien au sol, envoya Pippin rouler à terre un peu plus loin par la même occasion.

Gandalf commençait à fatiguer et du sang s'écoulait de sa tempe à une estafilade provoqué lors de sa chute.
Le sorcier se croyant désormais victorieux, allait asséner un coup au magicien mais Pippin, dont le courage était sans limite, se releva et s'approcha à quelques pas du sorcier qui s'apprêtait infliger le coup de grâce à notre ami en sortant sa propre épée. Le sorcier lança un regard empli de toute sa noirceur en direction du hobbit qui recula, terrifié. Alors que Gandalf gisait toujours à terre, le sorcier releva soudainement la tête comme à l'entente d'un appel, et après un dernier coup d'œil dans notre direction, ordonna à sa monture de s'envoler avant de disparaître de notre champ de vision.

La quête d'Iniris IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant