La quête d'Iniris III

Chapitre 9 : Les feux d'alarmes

La tension palpable dans la pièce étant légèrement redescendu, Gandalf en profita pour adresser des conseils avisés à l'intendant.

- Sollicitez l'aide du Rohan, allumez les feux d'alarme ! Theoden vous viendra en aide.

Je haussais les sourcils en entendant le magicien. Le roi du Rohan nous avait fait clairement comprendre qu'il ne souhaitait pas se mêler de la bataille du Gondor, mais Gandalf semblait malgré tout penser le contraire.
Pippin se tourna discrètement vers moi et m'interrogea.

- Les feux d'alarmes... De quoi s'agit-il ?

Ces feux étaient le fruit d'une alliance ancestrale entre les deux royaumes. Lorsque l'un d'eux était en danger, il pouvait solliciter l'aide de l'autre par l'intermédiaire de grand brasier, placés à endroits stratégiques dans les montages. C'est ce que j'expliquais au hobbit qui hocha la tête en signe de remerciement.

Mais Denethor ne voulu pas se laisser convaincre aussi facilement.

- Le Rohan. Répétat-il avec un dédain non dissimulé. Theoden ne viendra pas à notre secours, il n'a cure du sort du Gondor. Nous sommes seuls et perdus.

Son détachement et sa facilité à délaisser son peuple si rapidement en renonçant à tout espoir me donna une puissante envie de le secouer. Sa cité avait besoin de lui et il ne faisait que se morfondre ! Ce n'était pas les qualités nécessaire pour être un meneur. Un instant, le visage d'Aragorn apparut dans mon esprit et je me pris à penser que lui aurait su quoi faire et comment réagir. Il n'aurait jamais abandonné si vite et renoncé à toute chance de succès !

- Ne soyez pas borné, Denethor ! Et souvenez-vous que vous n'êtes que l'intendant ! S'emporta Gandalf en levant son bâton. Vous gardez le poste de dirigeant du Gondor depuis suffisamment longtemps.

- Le trône du Gondor est à moi, et à personne d'autre ! S'écria l'autre en se levant de son siège, la colère faisant s'empourprer son visage.

Cette scène était tout à fait pathétique et me rappela un enfant de cinq ans faisant un caprice à sa mère. L'intendant ne me parut jamais aussi peu à sa place sur ce trône doré. « Un imposteur » songeais-je en le dévisageant.

- Bien. Nous en avons assez entendu. Lâcha froidement Gandalf.

Sur ces mots il tourna les talons et nous ne pûmes que le suivre, sentant un immense sentiment de colère émaner de lui tel un halo. Pour ma part je ressentais une profonde impression d'impuissance qui me laissait dérouté.

En sortant de la salle du trône, Gandalf fila vers le bout de la cour qui prenait place devant le château. À cet endroit, nous avions l'impression d'être à l'avant d'un grand navire et nous dominions les montagnes. Au loin brûlaient les flammes éternelles du mordor que dominait la montagne du destin vers laquelle cheminait en ce moment Frodon et Sam.

- Ainsi s'achève le règne des hommes. Déclara sinistrement le magicien en observant le paysage nous faisant face. Et cela, à cause d'un fou.

- Mais...? Lançais-je tout en le sondant du regard.

- Comment ? Demanda-t-il en se retournant vers moi, l'air surpris.

- Vous avez une idée, n'est-ce pas ? Insistais-je avec un sourire.

Je fus tout à fais rassurée lorsque le magicien me sourie en retour.

- En effet Iniris, j'ai une idée.

La théorie que Gandalf souhaitait vérifier était plus qu'incertaine, mais possédée une petite chance de succès.
Son idée consistait à déclencher tout de même les feux d'alarmes, à l'encontre des ordres de l'intendant, et attendre sans se rendre ni fuir le combat en espérant que le Rohan répondrait.
Ce fut Pippin qui fut chargé de déclencher les feux d'alertes du Gondor. Grâce à sa petite taille, il pu se faufiler dans les ruelles pavées de la ville où des gens déambulaient l'air démunis et désespérés, pour se rendre à la tourelle qui contenait le brasier. Il escalada ensuite la construction et atteignit le foyer où il parvînt à jeter une torche enflammée sans attirer l'attention des gardiens. Le tas de paille pris feu et une grande flamme s'éleva vers le ciel. Les gens restèrent stupéfaits et des murmures parcoururent la foule lorsque tout le monde aperçus le foyer incandescent.

- Les feux d'alarmes sont allumés ! S'écria quelqu'un, bientôt repris par d'autre qui le répétèrent à leurs voisins.

Gandalf leva les yeux vers la flamme le regard pétillant, un franc sourire éclairant son visage.

- Et voilà l'étincelle de l'espoir. Révéla-t-il.