La quête d'Iniris III

Chapitre 31 : Renaissance

J'ouvris les yeux sur un paysage apaisant et agréable. En regardant autour de moi, je me rendis compte que j'étais allongée dans un grand lit, recouverte par une douce et confortable couverture de soie.
La tenue que je portais durant la bataille et qui avait été souillée par mon sang m'avait été retirée et je ne portais à la place qu'une simple tunique qui m'arrivait aux chevilles.
Je me trouvais dans une vaste chambre aux moulures dorées. Je sentis une brise fraîche venir me caresser le visage depuis l'ouverture qui menait à un grand balcon débouchant sur un magnifique paysage parsemé de verdure et de terrasses soutenues par des colonnes blanches.
La porte s'ouvrît laissant pénétrer dans la pièce mon ami Aragorn ainsi que les autres membres de la compagnie. Frodon et Sam étaient parmi eux.

- Iniris ! S'écrièrent Merry et Pippin en courant me rejoindre.

Il se jetèrent dans mes bras arrivés au niveau de mon lit et je les laissés faire un moment avant de les repousser gentiment.

Mon regard se porta ensuite vers Aragorn qui me dévisageait avec un mélange de stupéfaction et de bonheur manifeste.

- Comment est-ce possible ? Murmura-t-il comme en se posant la question à lui-même. Tu étais morte ...

- Je suis plus solide que j'en ai l'air. Lui répliquais-je en souriant.

- Vous êtes un sacré phénomène Iniris ! Lança Gimli en ricanant.

Legolas quand à lui, se contenta de me dévisager avec un regard nouveau.

En réalité je ne me sentais même pas fatiguer de mon petit séjour dans l'au-delà. Un peu déphasée peut-être, mais bien plus reposée qu'avant notre dernier combat. J'étais prêtes à reprendre ma vie là où elle aurait pu s'arrêter.

Je me levais de mon lit, aussitôt réprimandée par mes amis qui me repoussèrent sur les couvertures. Je leur assurais que je me sentais bien et ils finirent par baisser les armes et accepter de me laisser me lever.
Je flageolais un peu sur mes jambes au moment de me mettre debout mais aussitôt sur pied mon énergie me revint et je pu m'encrer de nouveau dans la réalité.
Je me tournais vers Sam et Frodon qui se tenaient silencieux au bout de la pièce, me connaissant beaucoup moins bien que le reste de la compagnie. Je me dirigeais vers eux et les salués.

- Nous te remercions pour ton sacrifice. Me répondit Frodon avec un sourire.

Je lui sourie chaleureusement en retour.

Quelques jours plus tard, je me tenais tranquillement assise à l'ombre d'une fontaine dans mon sanctuaire de remise en forme où nous séjournions depuis plusieurs semaines. Je n'avais pas mis longtemps à reconnaître en ces lieux la cité de Fondcombe, demeure des elfes où avait pris naissance la communauté.
Aragorn m'avait expliqué qu'après la fin du combat et ma mort présupposée, ils étaient parvenus à retrouver Frodon et Sam gravement blessés sur le volcan en flamme de la montagne du destin et avaient réussi à les rapatrier à l'aide des aigles, amis de Gandalf. Ils étaient ensuite tous revenu à Fondcombe, ayant ramené mon corps avec eux, et avait été près de préparer mes funérailles lorsque mon cœur avait mystérieusement reprit sa course. C'était deux jours plus tard que j'avais repris connaissance dans ma chambre dans la cité. Un mystère toujours irrésolu dont j'étais la seule à connaître l'origine.

- C'est une charmante fontaine, n'est-ce pas ?

Je relevais la tête, brutalement sortie de mes pensées, pour tourner mon regard vers le nouvelle arrivante.
Il s'agissait d'une elfe aux longs cheveux blonds-dorés et à la magnifiques robe blanche. Son visage angélique rendu d'autant plus spectaculaire par la présence de ses yeux d'une teinte bleue saisissante.

- Oui magnifique. Répondis-je sans regarder la dite fontaine.

- Tu souhaitais me voir ? Continua la magicienne de la Lothlorien avec un charmant sourire.

- En effet, dis-je, à présent intimidée devant son immense prestance. J'ai quelque chose à vous rendre, et je tenais aussi à vous remercier.

Je sortis de ma poche la pierre de Rilma que j'avais pris soin de garder avec moi depuis mon réveil.

- Elle vous revient. Continuais-je en la tenant dans ma paume ouverte en direction de l'elfe.

- C'était un présent. Répliqua calmement Galadriel. Et elle pourrait encore te servir. Ne souhaites-tu pas la conserver ?

- Non. Fis-je, sûr de moi. Ne le prenez pas mal, et ne croyez pas que je n'apprécie pas votre cadeau mais un tel objet ne peux pas rester très longtemps en la possession d'une même personne, qui plus est humaine. Continuais-je sans la regarder. Je sais que c'est à vous que je dois d'être en vie aujourd'hui et encore bien d'autres choses. -Je songeai à la mort de mon père, dont j'étais persuadé maintenant que la vision m'avait été offerte par cette même pierre.- Mais je ne peux garder plus longtemps une telle puissance avec moi. Je finirais par en faire mauvaise usage, en tirer profit sans m'en rendre compte ou bien essayer trop longtemps de tromper la mort. Une telle chose a déjà été vécu par le passé, nous venons tout juste d'échapper à la fin de notre monde provoqué par un objet détenant une telle puissance. Je ne veux pas que cela se reproduise.

À la fin de mon discours que j'avais soigneusement préparé dans mon esprit depuis que j'avais repris conscience, je levais enfin la tête pour voir la réaction de la magicienne. Celle-ci me dévisageait avec un immense sourire. Les yeux pétillant d'une lueur que je distinguait comme de la fierté. Je compris alors que j'avais fait le bon choix.

- Dans ce cas, fit-elle en effectuant un pas dans ma direction. J'accepte de te la reprendre, et je te félicite pour ton désintérêt pour accroître ton propre pouvoir. Peu d'homme, ni même d'elfe, ne parviendrait à faire ce que tu viens d'accomplir.

Je souris, amplement soulagée, à la magicienne, qui récupéra avec douceur la pierre d'entre mes mains m'allégeant ainsi d'un immense poids, et je crus même entendre quelques part derrière moi, la voix de Boromir me dire que j'avais fait le bon choix.