Je sentis la lame me traverser avant de violemment ressortir, me laissant une plaie béante dont ne tarda pas à s'écouler un flot de sang.
Les cris de mes amis résonnèrent à mes oreilles, me paraissant lointain et assourdis.
J'avais l'impression d'avoir la tête sous l'eau. Un léger bourdonnement résonnait dans mes oreilles et je commençais à me sentir engourdie. Une désagréable sensation de chaleur se répandit depuis ma poitrine et se propagea dans tous mes membres.
Mes genoux se dérobèrent sous moi et je m'effondrai au sol, ma tête se retrouvant face à la surface dur et poussiéreuse.Mes amis se précipitèrent à mes côtés. J'aperçus comme dans un rêve la silhouette trouble d'Aragorn qui couru dans ma direction et se laissa tomber à terre à côté de mon corps que je sentais de plus en plus lourd.
- Iniris ! Lâcha-t-il les yeux imbibés de larmes en me relevant délicatement la tête. Non... Reste avec moi !
J'essayais de lui répondre mais me rendis compte que je n'en étais plus capable. Ma langue refusait de se décoller de mon palais dans ma bouche sèche et je parvins à peine à décoller les lèvres pour articuler d'une voix rauque.
- Aragorn ...
Mon camarade secoua la tête, le visage à présent inondé de larmes.
A ses côtés apparurent bientôt Legolas et Gimli, suivi des hobbits qui restèrent les yeux écarquillés lors ce qu'ils m'aperçurent.
Gandalf déboula rapidement et, me posant la main sur le buste, murmura quelques incantations.- Vous pouvez la sauver ? Demanda Aragorn en levant les yeux vers le magicien.
- Gandalf vous devez la guérir ! Le pressa Pippin dont le visage était d'une pâleur accablante, à croire que c'était lui qui s'était prit le coup d'épée.
- La blessure est trop profonde. Déclara tristement le magicien, la main toujours au-dessus de mon torse.
Je sentais la chaleur qui s'en dégageait et celle-ci me procura un soulagement éphémère qui apaisa le temps d'un instant le feu qui me dévorait de l'intérieur, mais bientôt je ne la sentis même plus, et la douleur revint plus forte, m'aveuglant un instant. Puis une douce fatigue s'empara de chacun de mes membres, les rendant plus lourd et raides et remplaça la douleur. Je n'avais plus qu'une envie et c'était de me laisser aller à ce doux engourdissement qui me rappeler la sensation de se plonger dans un lit avant une bonne nuit de sommeil.
- Elle est en train de mourir... Lâcha Aragorn d'un ton fébrile tandis que je luttais de toutes mes forces pour maintenir les yeux ouverts.
Legolas s'approcha, et je vis la lueur de frayeur et de tristesse qui brilla dans son regard. Il savait que j'étais condamnée.
Je déployais toute mon énergie et les dernières forces qu'ils me restaient pour poser ma main sur celle de Aragorn qui me soutenait toujours légèrement relevée, et lâchais dans un dernier souffle :
- Tu es le roi que tu était destiné à être, et nous avons réussi notre quête. Vous célébrerez cette victoire ensemble, comme les héros que vous êtes. Je ne veux pas te voir pleurer pour moi, vous avez trop de choses à fêter...
Je sentis mes dernières forces m'abandonner et laissais la fatigue m'envahir totalement. Je papillonnais un instant des paupières avant de fermer les yeux et de m'endormir avec les dernières paroles de mes amis dont le volume de leur voix diminua jusqu'à finit par s'éteindre.
- Iniris, il fait que tu résistes ! Reste avec moi ! Reste ...
Les derniers mots devinrent indistinct et disparurent. Coupant net à la vision de mes amis et du monde réel.
Je rouvris alors les yeux pour m'apercevoir que je n'étais plus dans mon corps meurtri sur le champ de bataille, mais dans un beau jardin aux grands arbres où coulait un petit ruisseau ombragé. Je baissai les yeux et aperçus que je portais une robe blanche simple et que toute trace de blessure et de douleur à la poitrine avait disparu. Je levais mes mains devant mes yeux pour voir si je ne rêvais pas et constatais que mes deux membres me paraissait normal.
En m'avançant de quelques pas dans le jardin, j'aperçus un banc de pierre où un homme était assis. Je m'approchais de lui et il leva les yeux vers moi avec un sourire qui me fit fondre. C'était Boromir.- Bonjour Iniris. Dit-il en me faisant signe de s'assoir à côté de lui.
Je m'avançais vers lui et me laissais tomber à ses côtés, le prenant dans mes bras en pleurant.
- Mais...Mais ce n'est pas possible. Balbutiais-je en le serrant de toute mes forces contre moi.
Il répondit à mon étreinte que je sentis plus réel que dans tout mes songes.
- Si Iniris, c'est bien réel.
- Mais alors...Cela veut dire que je suis morte ? Lâchais-je dans un souffle.
- Oui. Répondit-il en prenant ma main dans la sienne. Mais attend avant de te l'expliquer, il y a quelqu'un d'autre qui veut te voir.
Et alors je vis mon père nous rejoindre depuis un autre bout du jardin.
Je me levais à son arrivée et comme avec Boromir, nous nous prenâmes dans les bras en pleurant.- Papa ! M'écriais-je, le visage enfoui dans la nuque de mon père comme lorsque j'étais enfant.
- Ma petite fille... Répondit avec tendresse mon géniteur.
Je contemplais devant moi les deux personnes auxquelles je tenais le plus, et me sentis véritablement heureuse et comblée.
- Maintenant Iniris, d'autres personnes souhaitent te voir. Déclara Boromir en me tendant la main.
Je la saisis et le suivis le long du jardin jusqu'à une arche en forme de demi cercle où siégeait trois hommes assis sur des trônes brillants. En m'approchant je me rendis compte qu'ils ne s'agissaient pas tout à fait d'hommes mais d'un mélange d'elfes et de créature encore plus majestueuse.
Les trois êtres se levèrent pour m'accueillir avec un sourire et leur corps parut rayonner comme reflétant la lumière pur d'un soleil d'été. Ils portaient de longues robes de soie scintillantes et leurs cheveux longs et soyeux encadrés leurs visage à la splendeur surnaturelle.- Je te présente les Valars. Déclara Boromir en s'inclinant.
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La quête d'Iniris III
FanficLa bataille du Rohan est gagné, mais pas la guerre contre Sauron. Pendant que la compagnie menaient le combat, Frodo et Sam continuaient leur chemin vers le Mordor. C'est maintenant que tous va se jouer. L'ultime bataille de cette aventure. La de...