Ne m'abandonne pas

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Je me réveilla, le cœur lourd après avoir écrit ce message à Jordan. Je traîna la matinée dans mon appartement à ne rien faire, démoralisée. Vers 11h30, je me prépara et sortie pour me rendre à un rendez vous en ville. Je dois déjeuner avec trois collègues du parlement européen qui sont venus également en France pour ces élections. Je pris ma voiture et me rendis au restaurant. Un serveur me guida à la table où se trouvait mes camardes et nous commençons à parler des réformes écologiques de notre partis.

J'écouta d'une oreille distraite. Mon dieu, mais que m'a fait Jordan. Comment est ce possible qu'un homme reste aussi présent dans mes pensées ? Dans le brouhaha du restaurant, un rire se fit entendre. Il provenait de la mezzanine. Je regarda dans la direction du rire et mon sang se figea. C'était Lana qui était à table en train de déjeuner avec un homme qui était dos à moi. Mais je reconnais ce dos entre mille. C'était Jordan. Mais pourquoi mange t'il avec elle ? C'est quoi cette provocation. Aller Estelle, concentre toi sur tes amis, me dis je. Déjà que je n'étais pas très concentrée, mais maintenant, je le suis encore moins.

Je garda toujours un œil sur eux et vis avec horreur la main de Lana caresser le bras de mon Jordan. Mon cœur éclata en mille morceaux et mes yeux commencèrent à me piquer. Je me leva et m'excusa auprès de mes collègues, leur disant que j'ai besoin d'aller au toilette pour me rafraîchir. Arrivée au toilette, je me regarda dans le miroir et me rendu compte du teint mort qui régnait sur ma peau. Cette histoire d'amour m'a fait vibrer et m'a rendu plus vivante que je ne l'ai jamais été. Et voilà que maintenant, je me retrouve seule.

« - Pourquoi à tu fais ça, dit une voix masculine derrière moi. »
Je me retourna et vis la dernière personne que je voulais voir et en même temps la seule personne avec qui j'ai envie d'être. Jordan avait une main dans sa poche et me regardais avec un regard vide mais une lueur brillait quand même. Je détourna mon regard de lui et regarda mon reflet et lui dit:
« - Va t'en. Se sont les toilettes pour femmes. »
Mais Jordan ne bougea pas d'un poil et au contraire, se rapproche de moi après avoir fermé la porte à clé.

« - Mais Jordan, qu'est ce que tu fais, lui dis en reculant.
- On doit parler. Je ne comprends pas ton comportement d'hier, me dit Jordan.
- Je...je n'est pas à me justifier envers toi.
- Si au contraire. Tu as beau le nier, tu tiens encore à moi cela se voit.
- Non !
- Si cela se voit. J'ignore le motif de ce message mais tu ne le penses pas, affirma Jordan »
Il avait raison mais je ne pouvais pas lui dire la vérité. Les larmes qui étaient retenues dans mes yeux coulèrent. Je ne veux pas lui mentir mais pour me protéger je n'ai pas le choix. Jordan tendit sa main vers moi mais je me recula encore pour éviter son contact. Je vis dans ces yeux qu'il est blessé, que je l'ai blessé.
J'essaya de le contourner pour sortir mais il me bloqua le passage.

« - Jordan laisse moi sortir, lui dis de plus en plus impatiente.
- Non, me répondit il.
- Ce n'est pas un choix, laisse moi sortir.
- Non.
- Bordel mais lâche moi c'est fini entre nous. Je ne veux plus te voir.
- Non ce n'est pas vrai, m'ordonna-t-il. »
Je ne su plus quoi répondre, j'étais coincé et au fond de moi, je ne voulais pas le quitter. Jordan poursuivi avec ton des plus sûr de lui que je ne connaissait pas :

« - Je n'abandonnerai pas notre histoire cara mia, tu m'entends ? Même si je dois tout sacrifier. Mon poste ou ma renommée en France , je ne t'abandonnerais jamais. Je ne te laisserai pas partir. Oui, c'est égoïste de ma part, tu l'as dit toi même que je l'étais. Mais ne m'abandonne pas cara mia. Et si la France m'empêche d'être avec toi, alors je l'a brûlerais. Je l'a brûlerais pour toi. »

Jordan se laissa tomber au sol, les deux genoux devant moi et baissa pour la première fois la tête. L'homme arrogant et assuré a disparu pour laisser place à un homme mis à nu et vulnérable.
« - Tu es ma faiblesse Estelle. Mon monde est vide sans toi, je suis perdu. Mais tu es aussi ma force. Tu me fais devenir un homme meilleur, un homme qui n'a peur de rien, me dit il. »

Il leva sa tête vers moi. Ses yeux étaient remplis de larmes qui coulèrent sur ses joues. C'est la première fois qu'il était aussi vulnérable et il l'est devant moi.
« - Ne m'abandonnes pas, je t'en pris cara mia, me dit il d'une voix tremblante. »

La politique de l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant