Vuk, président des King Of Chaos, et déjà papa d'un petit garçon en recherche de figure maternelle, rencontre Sara la fille de son parrain Floki, disparue depuis 18 ans.
Effrayée et traumatisée, le biker va tout faire pour l'aider à aller mieux. Mai...
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15 mai 2020 - Maison de Demon et Nina - 19H00
Je rentre à la maison après une longue journée à couper des cheveux. C'était une après-midi bien remplie, sauf pour Vuk et Teodor, bien sûr. Ces deux-là refusent catégoriquement de raccourcir leur crinière, et je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à notre petite "team cheveux longs".
La maison est étrangement silencieuse en mon absence. J'ouvre la porte, pose ma sacoche dans l'entrée, et jette un coup d'œil rapide autour de moi. Aucun signe de Demon dans le salon, et je n'entends pas mes petites merveilles non plus. Une légère inquiétude commence à monter en moi, mais je me raisonne. Après tout, ils sont sûrement occupés à quelque chose.
— Demon ? je lance en me dirigeant vers la buanderie, espérant qu'il y soit. Mais non, la pièce est vide.
Je continue mon tour de la maison, vérifiant chaque recoin du rez-de-chaussée. Rien. Aucune trace de ma petite famille. Je commence à monter les escaliers, mes pas résonnant doucement sur le bois. Une pensée me traverse l'esprit, et un sourire malicieux étire mes lèvres.
— Bovan ? j'appelle en utilisant ce prénom qu'il déteste tant, espérant le faire réagir. S'il se cache quelque part, il ne pourra pas résister à l'envie de répliquer.
Mais toujours aucune réponse. Mon sourire s'efface légèrement tandis que j'atteins le haut des escaliers. Mon cœur bat un peu plus vite. Où peuvent-ils bien être ?
Je pousse la porte de notre chambre, et c'est là que je les trouve. Un soupir de soulagement et de bonheur s'échappe de ma poitrine. La scène devant moi est à la fois tendre et attendrissante. Le sergent d'armes est allongé sur notre lit, nos petits miracles, Ana et Yan, blottis contre lui. Ils dorment profondément, tous les trois, dans un tableau de tranquillité parfaite.
Je reste un moment dans l'encadrement de la porte, savourant cette vision. Le calme après la tempête de la journée. Le doux rappel que, peu importe les tracas et les occupations, c'est ici que je trouve la paix. Ici, avec eux.
Avoir des enfants a été un parcours semé d'embûches pour nous. Chaque étape était un mélange d'espoir et de crainte, et chaque nouvelle tentative nous a rapprochés d'un rêve que nous n'osions plus vraiment nommer. Quand nous avons enfin appris que nous allions être parents, la joie n'a pas éclaté en nous immédiatement. C'était comme si nous avions peur de trop y croire, de trop nous attacher à cette idée, de peur que tout s'effondre encore une fois. Alors, nous avons gardé cette nouvelle précieusement, sans éclats de rire, sans larmes de bonheur. Nous avons vécu cette période dans un calme prudent, essayant de nous protéger, essayant de ne pas trop laisser nos cœurs s'envoler.
Même à l'approche de l'accouchement, une petite part de nous restait sur la réserve. Ce n'est qu'à l'instant où Ana et Yan sont venus au monde, que tout a changé. Le premier cri, le premier regard, la chaleur de leurs petits corps contre nous... C'est là que tout s'est brisé, les murs de prudence que nous avions construits, les peurs enfouies. En une fraction de seconde, ils sont devenus notre tout, l'amour incommensurable que nous avions gardé en nous s'est déversé, instantanément, profondément. C'était un attachement si pur, si fort, que tout ce que nous avions enduré pour arriver jusqu'à eux s'est effacé.
