Chapitre 55: Jenny

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Moi :

— J'ai posté le message.

Maya :

— D'accord, je préviens Laura et Sarah.

Bonjour,

Je fais ce poste en désespoir de cause. Un étudiant de la session informatique, du nom de Luc Menfield, m'a agressé sexuellement alors que nous sortions ensemble. Il a ensuite fait du chantage pour que je continue de sortir avec lui, m'a manipulé, humilié et menacé. Sa famille détient le Groupe Geopold Tech Company, et son père est un gros donateur de l'Université Ydale. Je ne gagne rien à le dénoncé, je risque même beaucoup, mais j'ai besoin qu'il paye pour ce qu'il m'a fait à moi, et aux autres filles avec qui il est sorti. Ce garçon est un prédateur. Je ne vous demande pas de me croire, et j'en ai rien à faire de son argent, c'est pour ça que je reste anonyme. Cet homme détruit toutes les personnes qu'il touche.

Je soupire en relisant le poste sur notre réseau social. J'ai bon espoir que cette fois-ci, ça fonctionne. Je continue mon chemin vers le bâtiment des arts, devant lequel m'attend Maya.

— Hé, je leur ai envoyé le lien, me dit-elle.

— Merci... Je pourrais te demander un dernier service ? je lui demande, un peu embarrassée.

— Oui, dis-moi ?

— Est-ce que tu pourras donner ça au Doyen ? je lui donne le dossier que j'ai monté avec les témoignages.

— Oh, oui bien sûr, sans soucis.

Nous rentrons dans la salle et je commence à déballer mes affaires. Jessica me toise, mais je décide de l'ignorer. Je n'ai pas de temps à consacrer à ses histoires puériles.

A la pause déjeuner, je cherche Ezia du regard, mais ne le vois pas. Je suis vite rattrapée par Luc qui saisit ma main. Je ne me défend même plus. Je patiente juste. Mon poste n'a pas encore eu de répercussions. Tant mieux qu'Ezia ne soit pas là, il n'assiste pas à ce genre de scène.

— Tiens, me dit-il en me donnant une boite.

Je la saisit en fronçant les sourcils. Il me sourit, presque excité.

— Qu'est-ce que c'est ? je lui demande, méfiante.

— Ouvre ! Vas-y !

Je m'exécute avec des gestes lents et hésitants. Des boucles d'oreilles. Elles sont en or blanc, sertie de diamants. Je suis estomaquée. Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Elles te plaisent ?

Je lève la tête vers lui pour ne constater que le sourire ébahie d'un idiot qui ne mesure pas le raz de marée que je m'apprête à lâcher sur sa vie.

— J'ai pas les oreilles percées, je réponds d'un ton neutre en lui rendant la boite.

— Ah. On aura qu'à aller à la bijouterie te les faire percer, dit-il sans s'accommoder de savoir si c'est ce que je désire.

— Garde ton cadeau, je n'en veux pas.

Maya nous rejoins, revenant du bureau du doyen. Elle acquiesce discrètement en s'asseyant à coté de moi.

— Tu ne peux pas nous laisser en tête à tête ? lui siffle Luc avec mépris.

Maya passe son bras sous le mien et pose sa tête sur mon épaule.

— Désolée Luc, mais c'est non, je reste avec elle, dit-elle en lui faisant un sourire insolent.

Je me retiens de rire. Je suis tellement reconnaissante de l'avoir auprès de moi. J'ai l'impression... De pouvoir compter sur elle plus que sur n'importe qui, excepté Ezia à présent. Je ne peux m'empêcher de penser à Leila, et aux messages qu'elle m'a envoyé, que je laissé sans réponse. Ca aussi, il va falloir que je le règle rapidement.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant