Chapitre 37: Jenny

6 1 0
                                    

Les jours passent, et Ezia et moi ne nous sommes plus reparlé depuis qu'il a donné son numéro. De ce que j'ai pu constater, il a bloqué beaucoup de fille qui le harcelaient de message. Je ne comprends comment aucune de ses filles ne l'intéresse. Peut-être s'est-il attaché à cette Missy... Mon cœur se serre à cette simple pensées. Pourquoi ça me fait mal de penser ça ? Il a bien le droit de sortir avec qui il veut !

Je m'acharne à dessiner des mains, plein de mains, pour mon devoir de dessin. Je n'arrive pas à capturer le mouvement, ni la précision des doigts. J'ai toujours l'impression que ce n'est pas naturel, malgré les photos que je prends en modèle. J'ai pourtant respecté la méthode du professeur Page... Je chiffonne ma feuille, et recommence. Je dessine d'abord plusieurs cercle, une grande pour la paume, puis chaque autre cercle plus petit représentent les phalanges, que je relis ensuite, et... non. On dirait que je dessine un gant, c'est sans vie, c'est triste et artificiel.

— Je vais chez Mike, je vais rentrer tard ! me lance Ezia depuis le salon.

— Ok ! je réponds machinalement, avant de jeter mon crayon sur mon bureau.

J'ai l'appartement pour moi toute seule ! Je sors de ma chambre, me remplis un verre d'eau, puis commence à me préparer à manger. Que vais-je bien faire de cette soirée, toute seule ? Regarder un film sur la grande télé du salon ? Ca me semble un bon plan, j'ai rarement l'occasion d'y avoir accès. Je décide donc de manger devant la télé. Je m'assois sur le canapé, mon bol de salade dans les mains, quand je remarque le jeu que j'ai acheté à Ezia sur la table basse. Il y a joué récemment ? Je n'avais pas fait attention au dos de la jaquette, mais je vois le fameux robot qu'il avait dessiné. C'est donc de ça que venait son dessin ? Je pose mon bol, récupère mon calepin dans ma chambre, et essaye à nouveau de le dessiner, cette-fois ci depuis le dessin original.

Je m'en sors plutôt bien, et oublie même que je devais regarder un film initialement. Quand je termine le croquis, je le regarde d'un peu plus loin pour constater les défauts, puis reprends plus en détails les traits et les ombrages. J'arrive à avoir un résultat beaucoup plus net et satisfaisant. Je me surprends à sourire, et je dépose le calepin sur la table basse avant d'allumer la télé.

Je trouve une série d'humour, et la lance, un peu dubitative. Je mange ma salade tranquillement, et me prend alors au jeu, riant de bon cœur devant les péripéties des personnages.

Subitement, tout s'éteint. Une coupure de courant ? J'attends que le groupe électrogène prenne le relais, en déposant mon bol sur la table basse. Au bout de 5 minutes, toujours rien. Je ne me souviens pas de combien de temps ça avait pris la dernière fois, mais ça m'avait semblé beaucoup plus rapide...

10 minutes, toujours pas de lumière. Je suis plongée dans le noir complet dans l'appartement, bien ennuyée car je ne peux ni dessiner, ni regarder la télévision. Je sors alors mon téléphone de ma poche pour demander à Ezia si c'est normal.

Moi :

— Il est censé se mettre en route au bout de combien de temps le groupe électrogène ?

J'attends sa réponse, un peu embêtée. J'espère que le courant va se rétablir rapidement, le chauffage est électrique, et je suis déjà en pyjama à manches courtes.

Ezia :

Entre 3 et 5 minutes, pourquoi ?

Moi :

— Ca fait 10 minutes.

Ezia :

— Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Appelle le concierge.

Il n'a pas tort. J'arrête de l'ennuyer et appelle le concierge. Ça sonne, une fois, deux fois, trois fois... puis répondeur. Je regarde dehors, on a plus de voiture de garée dans la rue. Il est sorti ? Et notre immeuble a l'air vide ce soir, personne n'est présent pour rétablir le courant...

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant