Chapitre 16: Ezia

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Trois jours. Notre grippe aura duré trois jours. Trois jours durant lesquels Jenny et moi avons dû coopérer pour ne pas mourir de déshydratation, bien que la tentation ait été grande. Ce matin-là, je suis en retard. Je suis encore fébrile mais je n'ai plus de fièvre. La morue est déjà partie en cours. Je dois me forcer à m'habiller, et réajuste mes piercings. J'ai les cernes creusés, j'ai sans doute dû perdre un peu de poids. Je prends mon sac à dos et prends le dernier bus.

En arrivant au campus, je remarque tout de suite Mike, Chris et Jason, en train de discuter devant le bâtiment, Jason et Chris m'adresse un regard suspicieux.

— C'est marrant, la grande et toi vous avez été malade en même temps... me dit Jason, avec une voix pleine de sous-entendu.

— Elle s'appelle Jenny, le corrige Mike.

— Et vous revenez le même jour... poursuis Chris sur le même ton.

Je soupire et lève les yeux au ciel. Je préfère ne pas répondre. Seul Mike sait qu'elle et moi sommes colocataires. Nous entrons dans la salle de cours. Je suis encore un peu fatigué, et j'ai du mal à me concentrer. Mike me donne un coup de coude.

— Les gars se posent vraiment des questions... J'ai essayé de leur dire que c'était le hasard mais...

— Laisse tomber, on s'en fout. Si j'y prête pas attention, ça se décantera.

— T'as sans doute raison.

La pause déjeuner sonne, et Luc me bouscule en voulant entrer dans la cafétaria avant moi. J'ai pas l'intention de me laisser faire.

— Hé ! Fais gaffe putain !

Il se retourne et me lance un regard glacial, avant de se planter devant moi. Mike, Chris et Jason s'arrête à coté de nous et nous observe avec des yeux ronds.

— Tu fais le malin Wagner ? me menace Luc.

Il est ridicule. Il essaie de se gonfler mais il doit faire quelque centimètre de moins que moi. Il s'approche et nos tête se touchent presque. Je ne cille pas et reste stoïque. Un sourire en coin fait trembler mes lèvres.

— Tu joues les durs parce que ton père fais des enveloppes à la fac ?

Je me penche vers son oreille, toujours le sourire aux lèvres.

— J'en ai rien à foutre, baltringue.

Il me bouscule, et je percute quelqu'un qui portait son plateau, le déversant au sol. Toutes les têtes se tournent vers nous. Je réajuste mon sac à dos, et aide la jeune fille à ramasser ce qu'elle avait sur son plateau. Je n'ai pas envie de me battre, j'ai la flemme. En plus de ça, maintenant, comme je n'ai pas répliqué, c'est lui qui passe pour le méchant.

— Luc, arrête.

La voix de Jenny parvient à mes oreilles. Je me tourne, et elle est à genoux à côté de moi. Elle ramasse aussi le plateau, et je réalise que j'ai percuté son amie. Je me redresse, pour la laisser faire, et soupire, un sourire satisfait sur le visage. Je la toise avec mépris.

— Qui se ressemble, s'assemble, je lance alors, avant de réajuster mon sac à dos, et de partir prendre mon déjeuner.

En plein cours l'après-midi, je reçois un message. Je suis étonné que ce soit Jenny. Elle va surement encore rentré plus tard.

Jenny :

— Arrête de le provoquer.

Elle parle de Luc là ? Elle va m'engueuler par message maintenant ? Je vais la tuer ce soir si elle ose me prendre la tête.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant