Chapitre 32: Ezia

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[Avertissement: Ce chapitre contient une scène à caractère sexuel explicite]

Quand Jenny m'a plaqué dans la neige, et qu'elle s'est mise sur moi, j'ai cru qu'elle allait m'embrasser. C'était trop étrange. Mon cœur se serre dans ma poitrine, j'ai même plus envie de gaufre. Je sais que ce n'était pas son intention, mais peut-être bien que... c'était la mienne. Je ne peux plus la toucher ou la regarder, je vais devenir fou. Ce qui se passe dans ma tête, c'est pas normal. On finit par se rejoindre au restaurant, ma mère et Isabel sont là aussi.

— Ah le voilà enfin, t'étais où ? me demande mon père.

— Je faisais un tour.

Je m'assois entre mon père et ma mère, juste en face de Jenny, et retire mes gants. On nous sert une fondue, et nous commençons à manger. Je n'ai pas vraiment d'appétit, et je n'arrive même plus à la regarder. Mon père et Orson racontent leurs descentes, alors ma mère et Isabel étaient au spa.

On continue la journée au skis, et je me contente des pistes jaunes, bien que je me lasse assez vite. Je ne recroise plus Jenny de la journée, jusqu'à ce qu'on rentre au chalet.

Les cadeaux ont tous été déposés sous le sapin, tous, sauf celui que je voulais lui offrir. J'hésite encore. J'ai peur qu'elle l'interprète mal, alors que je sais pas comment l'interpréter moi-même. Elle est assise sur le canapé, son calepin sur les genoux, et dessine surement le sapin et les cadeaux... Je monte dans ma chambre, et retrouve le calepin qu'elle m'a donné. Si je me remet à dessiner, pour de bon, est-ce que je suis prêt à l'assumer ?

Il fait très sombre pour que je reprenne le dessin du paysage. Je tourne alors la page, et en commence un de tête. Et la seule chose qui me vient, c'est Jenny en train de dessiner. Je ne suis pas très doué pour faire des dessins réalistes, alors je le fais à ma sauce... Comme un personnage de manga, je la dessine, ces longs cheveux noirs tombant sur son croquis, assise sur le banc en pierre. Ses sourcils froncés, ses lèvres pincés... Je ne me souviens plus comment elle tient son crayon, il va falloir que je la regarde à nouveau pour étudier ça. Je fais donc un rond à la place de sa main en attendant. Je m'attarde sur le décor, le mur en rondin du chalet, la rambarde du balcon en fond... Si mes parents voyaient ça, ils me diraient sans doute que ce n'est pas de l'art. Et ils auraient sans doute raison, ce n'est pas de l'art, mais c'est sa représentation la plus fidèle.

Qu'est-ce que je suis en train de faire putain ? Je repose le calepin, et le referme. Je plaque mes mains sur mon visage et prend une profonde inspiration. Depuis quand elle est devenue une obsession ?

Je frotte mes yeux, et porte mon attention sur le cadeau emballé dans le papier Craft. Je ne peux pas lui offrir, c'est beaucoup trop, c'est un achat compulsif complétement barré qui va me porter défaut. Ou alors, je lui dépose sur son lit, mais ne lui offre pas en main propre. Je pourrais pas assumer. De toute façon, on repart bientôt. Je me lève et passe par la salle de bain pour me rejoindre la chambre de Jenny. Elle n'est pas là. Je dépose le paquet sur son lit avant de m'éclipser.

— Ezia ! On mange !

Je redescends pour rejoindre tout le monde pour le réveillon. On m'oblige à porter un serre-tête en bois de rêne, et je m'y plie sans grande conviction. On mange de la dinde, et j'ai même le droit de boire une coupe de champagne, sous l'œil réprobateur de ma mère. Je fais mine de trouver l'alcool fort, mais je ne pense pas être assez bon comédien.

— Ça vous dirait qu'on ouvre les cadeaux, et qu'ensuite on aille voir les illuminations dans le village ? propose Isabel.

— C'est une bonne idée ! s'exclame mon père et ma mère.

Nous poursuivons notre repas, jusqu'à l'ouverture des dits cadeaux. J'ai offert une nouvelle montre à mon père, et une écharpe en soie à ma mère. Eux, m'ont offert un nouveau casque. Je déballe le cadeau des parents de Jenny, et découvre une collection complète de mes manga préférés. Je les remercie, touché par l'attention, puis je découvre que j'ai encore un dernier paquet. Il est assez petit. Jenny se redresse et détourne le regard. Est-ce que ça vient d'elle ? Je l'ouvre découvre un jeu. Mon jeu préféré, comment elle a su ? Je ne l'avais pas encore celui-là. Nous nous remercions mutuellement, et je garde le jeu dans la main. Je n'ose pas lui demander si ça vient d'elle, alors je fais un remerciement groupé, avant de monter les affaires dans ma chambre. Comme Jenny en fait autant, je me dépêche. Je ne veux pas être là quand elle va découvrir ce que je lui ai offert.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant