Chapitre 49: Jenny

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— Je t'attends ici, si je ne te vois pas revenir, je préviens le gardien, me dit Maya avec sérieux.

— D'accord, mais ne t'inquiète pas, il ne m'arrivera rien.

Elle hoche la tête, et je me rends derrière le bâtiment du département informatique, où s'est dirigé Luc, avec la ferme intention de lui demander ses intentions vis-à-vis d'Ezia. Je presse le bas, le cœur battant à tout rompre. Il me fait peur, mais je dois en avoir le cœur net. Je me met presque à courir pour le rattraper. Il est accompagné de deux gardes du corps, je le vois entrer dans le bâtiment.

— Luc !

Il se retourne. Je n'avais pas remarqué que l'arrête de son nez avait dévié. Ezia lui a cassé... Il faut que ça cesse avant que ça n'aille trop loin. Il me toise, puis fait signe à ses deux gardes de l'attendre dehors. Je rentre à mon tour. Je n'aime pas être seule avec lui, ça ne s'est jamais bien passé.

— Qu'est-ce que tu me veux, t'excuser pour la gueule que vous m'avez fait, ton mec et toi ? siffle-t-il.

— M'excuser ? Non, il ne faut pas rêver, je rétorque sèchement.

— Alors quoi ?

Je croise les bras, et le fusille du regard. Il me répugne vraiment.

— C'est vrai ce qu'on raconte ? Tu vas faire virer Ezia ?

Il s'esclaffe et claque la langue.

— C'est donc ça qui t'inquiète ? Tu crois pas que ce connard devrait payer pour ce qu'il m'a fait ?

— Et pour ce que toi, tu m'as fait ? je réplique, piquante.

Encore une fois, cela ne provoque rien chez lui. Il ne réalise pas la portée de son acte.

— Ca, ma belle, c'est ta parole contre la mienne, et ma parole a plus de valeur pécuniaire, si tu vois ce que je veux dire.

— T'es un sacré connard...

— Oh, évite les insultes, sinon je te fais virer également, tu m'as frappé aussi je te signale.

— Oui, et tu m'as étranglé.

— Alors on est quitte... siffle-t-il avec un sourire sadique.

— Donc tu vas vraiment le dire...

— Oui, je vais le faire payer, il va dégager de cette fac, et je ferai aussi en sorte que les autres fac ne veuillent pas de lui, me dit-il avec un ton mesquin en s'approchant de moi.

Je recule, et décroise mes bras, prête à me défendre. Je tremble de colère et de peur. Tout ça, c'est de ma faute. Si je n'avais pas accepté de sortir avec Luc, rien de tout ça ne serait arrivé. Ezia risque d'avoir la vie gâchée, à cause de moi. Il est hors de question qu'il paye pour moi, mais je suis au pied du mur.

— Luc... S'il te plait... On oublie tout ça... je bafouille, presque suppliante.

— Oh non, je ne veux pas oublier ce que ton connard a fait mon visage, il a dévié ma cloison nasale, je vais devoir me faire opérer, je ne sais pas si tu réalises ?

Il n'a pas l'air de vouloir lâcher. Je baisse la tête, et m'incline. Je sens que les larmes montent. Elles ne viennent pourtant jamais, mais là, pour Ezia...

— S'il te plait... je ferai ce que tu veux, mais ne le fait pas virer, je t'en supplie, c'est de ma faute, tout est de ma faute.

Il attrape mes deux épaules, et lève un sourcil. Un sourire sadique se dessine progressivement sur ses lèvres, et ses yeux brillent d'un éclat qui n'indique rien de bon.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant