Chapitre 57: Jenny

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Luc me pousse sur le canapé, et baisse les lumières de son appartement, nous plongeant dans une ambiance tamisé qui me glace.

— Sympa ton petit poste sur le forum du lycée, tu espères quoi hein ? me siffle-t-elle en se penchant vers moi, me regardant de haut.

— Te faire tomber... je murmure entre mes dents.

Il attrape mon visage entre ses doigts, les enfonçant dans mes joues avec douleur. Je ne bronche pas, et le défi du regard.

— Tu sais que mon père va le faire supprimer, et que tu n'auras que d'autres choix que de te chercher une nouvelle fac... me glisse-t-il avec un sourire, dans le creux de l'oreille.

Un frisson me parcourt l'échine, et je grimace de dégout quand il plonge à nouveau son regard dans le mien.

— C'est dommage... Je t'aimais Jenny. Tu as du caractère, tu es belle, intelligente et talentueuse. On aurait fait de beaux enfants...

— Tu me dégoutes...

Il s'esclaffe en se redressant, et pose ses poings sur ses hanches. Il soupire et contourne le canapé.

— Je vais nous servir à boire...

Il a toujours mon téléphone. Je n'ai aucun moyen de faire savoir à Ezia ou Maya où je suis. Ezia va s'inquiéter, c'est sûr. Je ne sais pas quoi faire... Je dois trouver un moyen de m'en aller d'ici... Mais comment ?

J'analyse les lieux. Il nous a enfermé mais je peux ouvrir de l'intérieur. Cependant, je ne serai jamais assez rapide pour atteindre la porte avant qu'il ne m'attrape. Je vais devoir faire preuve de patience, et lui faire baisser sa garde.

— Je nous ai refait un jus de fruit pétillant... dit-il en posant les verres sur la table basse devant nous.

Il place bien mon verre devant moi, et s'assoit à coté de moi en passant son bras autour de ma taille. Je me raidit, et réfléchis à toute vitesse. Je dois gagner du temps...

— Tu sais, le seul regret que j'ai, c'est de ne pas avoir pu gouter à ta peau... avec ton consentement, me dit-il en essayant de mordiller mon oreille.

Je m'écarte, et m'éloigne de lui sur le canapé. Je sens que je tremble, je dois garder mon calme. Si je lui montre que j'ai peur, il a gagné.

— Et moi, le seul regret que j'ai, c'est que tu sois comme ça... je lui dis à demi-mot.

Il lève un sourcil, confus, puis se penche, les coudes sur ses cuisses en me dévisageant. Il a l'air de vouloir en savoir plus.

— J'aurais pu être amoureuse de toi Luc, si tu avais été patient, et que tu aurais respecté mes limites...

— Patient ? J'ai été plus que patient avec toi, j'ai même accepté de ne rien dire au doyen après que ton coloc et toi m'avez passé à tabac. J'aurais pu vous faire tomber tous les deux...

— Tu serais tombé dans ce cas, je le coupe, serrant mes poings sur mes jambes.

— Je ne tomberai jamais, par contre, ton copain et toi... il affiche un sourire satisfait, presque comme s'il se délectait de la pensé qui lui traverse l'esprit.

Il se rassoit plus confortablement, croisant ses jambes en équerre, et regarde son plafond. Je reste raide, rigide sur le bord du canapé, avec le désir de m'en aller, quand mes yeux se posent sur les deux verres. Il y a un quelque chose qui n'est pas normal. Si c'est du jus de fruit pétillant... Pourquoi un des verres pétille plus que l'autre ? Je me souviens alors avoir déjà bu cette boisson et... être tombée malade juste après. Ca n'explique pas pour Ezia mais...

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant