Chapitre 56: Ezia

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Je fais les cent pas dans l'appartement, la boule au ventre en attendant des nouvelles de Mike. Pourquoi elle ne m'a pas envoyé de message, au moins pour me prévenir ? Il l'a sans doute empêcher de le faire, je ne vois pas d'autres explications. J'essaie à nouveau de l'appeler, en vain. Je suis à deux doigts d'appeler la police. Si seulement je ne l'avais pas détester, si j'avais pu tomber amoureux d'elle plus tôt, sortir avec elle, jamais elle n'aurais été avec Luc, jamais il n'aurait eu ce pouvoir sur elle...

Mon téléphone vibre, Mike m'appelle.

— Mike ?

— Je t'ai envoyé l'adresse par message, je suis avec Maya, on est en train de s'y rendre.

— J'arrive.

Je raccroche et note l'adresse sur le GPS en descendant les marches avec précipitation. Je conduis sans réellement faire attention, mon cœur au bord de l'arrêt, tant je suis stressée. Qu'il n'est rien fait à Jenny, ou je le tue.

Je repère la voiture de Mike garé en face d'un immeuble moderne, dans un quartier huppé de la ville. Je m'arrête non loin de lui, et le cherche des yeux. Les cheveux roux de Maya attire mon regard. Il est avec elle, et ils discutent, je me demande de quoi, devant la façade d'un café.

— Hé ! Je les interpelle en courant sur le trottoir.

— Ezia ! crie Mike en me rejoignant.

Maya le suit au pas de courses, son visage est pâle et reflète toute l'inquiétude que je ressens déjà.

— On ne va pas réussir à monter comme ça... dit-elle en se pinçant les lèvres.

— Ouais, y a la sécurité... Seuls les résidents peuvent entrer... complète Mike en grimaçant.

— Putain... je souffle en observant les yeux, à la recherche d'une brèche ou d'une faiblesse.

— Je peux peut-être essayer quelque chose, j'ai fait de l'acting au lycée, nous dit alors Maya en bombant le torse.

— Tu veux faire quoi ? lui demande Mike, interloqué.

— Je vais les persuader de me faire entrer, et je vais vous faire entrer par derrière, il faut un badge pour entrer, mais c'est juste un bouton pour sortir... dit-elle alors.

— Comment tu le sais ? je lui demande, étonnée qu'elle en sache autant ?

— Parce que là où je vis, c'est le même système. Attendez-moi ici... elle s'arrête et tend son téléphone à Mike.

— Note ton numéro, je vous préviendrai quand ça sera bon.

Mike, d'abord surpris, s'exécute. Elle reprend son téléphone, et traverse la rue en courant, avant d'arriver devant un des hommes de la sécurité.

— Je me demande bien ce qu'elle va leur raconter... soupire Mike en la regardant avec intérêt.

Je me contente d'en faire de même, et d'observer cette drôle de petite jeune femme aux cheveux roux carré. Elle a une force de caractère qui me rassure. Je me dis qu'elle est vraiment faite pour être l'amie de Jenny.

Maya continue de parlementer avec les gardiens, et on peut voir que ses mains sont liées comme une prière. Elle est en train de les supplier ?

— C'est trop long... je gronde entre mes dents, me passant des centaines de scénario de ce qui peut bien se passer dans cet appartement.

— Jenny ne se laissera pas faire, elle est plus forte que ça.

Mike tente de me rassurer, mais je suis agité. Mon attention est figé sur Maya. Un des gardiens acquiesce, et la fait entrer. Mon estomac se noue sous la pression et l'impatience. Qu'elle fasse vite. Le téléphone de Mike sonne. Il décroche.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant