Chapitre 26: Ezia

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Après 5 heures de route, nous arrivons au chalet à la montagne. Les derniers mètres ont été une vraie galère à atteindre, et j'ai laissé mon père reprendre le volant de peur de faire tomber la voiture dans le ravin. Il a insisté pour que je conduise sur quelques kilomètres, alors que d'habitude, il ne supporte pas que je touche à sa voiture. Etrange, mais peut-être qu'il essaie de me responsabiliser.

Orson, Isabel et Jenny se garent derrière nous. Nous apercevons enfin le chalet, et il est... énorme. On a une vue imprenable sur la vallée, et le village en contrebas. Je traine ma valise à l'intérieur, et une immense cheminée trône au centre du salon, composé de deux gros canapé en cuir moelleux. Ca sent bon le bois et la cire. Un escalier, entièrement en demi-rondins, mènent à l'étage, ou une mezzanine surplombent le salon. Cet endroit doit couter une fortune à louer, c'est surement pour ça qu'on y est venu à six.

— Les deux chambres sur la droite sont les chambres parentales, celles de gauche sont pour toi et Jenny, me dit mon père en posant une main sur mon épaule.

— D'accord, je réponds simplement, en commençant à monter. Jenny et ses parents à leur tour, et Isabel s'extasie devant la beauté de l'endroit.

— Y a même un lac, on va pouvoir pêcher Thomas ! s'exclame Orson.

— Ouais, j'ai ramené le matériel !

Jenny a du mal à monter sa valise, je ne sais pas ce qu'elle a amené dedans pour qu'elle pèse si lourd, mais je ne peux m'empêcher de m'amuser à la voir autant galérer.

— Hé ! Gaillard comme tu es, tu ne peux l'aider ? me dit mon père, ses bras à lui remplis des sacs que ma mère l'a forcé a emmené.

— C'est bon... je me débrouille... marmonne Jenny entre ses dents.

Je soupire, et pose ma valise sur le palier avant de redescendre.

— Donne.

— Non, je t'ai dit que je me débrouillais !

— Fais pas ta borné, Morue ! je lui lance, en lui arrachant sa valise des mains.

Elle manque de basculer en arrière à cause de mon geste, alors je lui attrape son bras de justesse.

— Tu sais plus tenir debout ou quoi ? je siffle, avant de soulever sa valise qui... en effet, pèse une tonne et demie.

Elle secoue son bras pour que je la lâche, et passe devant moi dans l'escalier, sans même me regarder.

J'essaie de ne pas monter que j'ai du mal, moi aussi, et puise dans toute ma force pour la monter jusqu'en haut. Jenny entre dans une chambre au hasard, je prends donc l'autre par défaut. Je dépose sa valise devant sa porte.

Je rentre dans la chambre, qui est plongée dans l'obscurité à cause des volets fermés. Je les ouvre, sort sur le balcon, qui apparemment, communique avec la chambre de Jenny, et admire l'endroit. C'est assez spatiaux, et j'ai une vue imprenable sur le lac. C'est vraiment magnifique. Il fait frais et la neige commence à tourbillonner doucement sur notre pan de montagne. Si les choses étaient différente, peut-être que je prendrais plaisir à être ici. Je retourne à l'intérieur et referme la fenêtre, puis pose ma valise sur le lit. Je remarque une porte à gauche de celui-ci, et l'ouvre. Au même moment, juste en face, une autre porte s'ouvre, avec Jenny qui apparait. Et merde, on a une salle de bain communicante...

— Putain... je gronde.

— Fais chier ! souffle-t-elle.

Je redescends dans le salon ou mon père et Orson se battent pour allumer la cheminée. Ils ont chiffonné des journaux, remplis de bois sec, et s'acharnent pour que le feu prenne. Je reste debout derrière eux alors qu'ils commencent à se chamailler. Je renifle, pour me retenir de rire, quand je vois un interrupteur à côté de la pierre. Je me dirige et l'actionne. Le feu s'allume instantanément. Les deux hommes me regardent, perplexes.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant