Chapitre 15: Jenny

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Les trois étages pour rejoindre l'appartement me semble interminable ce soir. Je me sens un peu molle, et j'ai des bouffées de chaleurs. J'atteins enfin mon étage, et alors que j'arrive devant ma porte, celle à ma droite s'ouvre. Un petit homme d'environ 50 ans, un peu dégarnie, avec une moustache, se présente à moi.

— Bonjour mademoiselle, je suis Monsieur Lopez, votre nouveau voisin !

— Oh, euh bonjour... je prends la main qu'il me tend, et la serre.

— J'ai déjà rencontré votre colocataire, il avait pas l'air en forme le pauvre garçon, et vous non plus, vous êtes un peu pâle.

— Oh c'est rien... il ne lâche pas ma main, et je commence à me sentir inconfortable.

— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas, c'est toujours un plaisir d'aider des petits jeunes !

— Oh c'est gentil Monsieur Lopez, vous n'êtes pas obligé vous savez ? je lui réponds avec politesse.

J'ouvre la porte de l'appartement, et je m'aperçois qu'Ezia a un peu de mal à se rendre jusqu'à sa chambre. Je me serai bien moquée de lui, mais je sens que quelque chose cloche chez moi aussi. Il finit par y arriver, et je me rends dans la cuisine pour prendre un verre d'eau. J'ai la tête qui tourne. Je crois que je ne vais pas dîner ce soir. Je me rends dans la salle de bain et en passant, je réalise qu'Ezia a laissé son téléphone sur la table basse. Tant pis pour lui. Je me lave, et chaque geste me coûte de l'énergie. Je regagne ma chambre, et m'endors immédiatement.

Une nausée me réveille subitement, et je suis recouverte de sueur. Je me lève, et inspire profondément pour essayer de la calmer, sans succès. Je me dirige alors vers la salle de bain, mais découvre avec horreur, qu'Ezia y est déjà. La porte est ouverte et la lumière illumine le couloir. Il a la tête dans la cuvette, et je sais pas comment je vais faire pour le déloger.

— Pousse toi, faut que je vomisse... je lui dis, d'une voix faible.

— J'étais là le premier... marmonne-t-il, sa voix résonnant dans la cuvette.

— Je vais te vomir dessus... je l'avertis alors, en plaquant ma main sur ma bouche.

— Essaye pour voir...

La baignoire. J'ai pas le choix. Je me précipite dessus et me vide de tout ce que j'ai dans l'estomac. A côté de moi, Ezia s'assoie, la tête contre la baignoire. Je suis penchée dedans, les cheveux retombant devant moi.

— Merde j'en ai dans les cheveux... je râle d'une voix cassée.

— T'es dégueu putain...

— Sors... faut que je me lave... je lui demande, sans conviction.

— Non, je reste là, je vais encore vomir.

— Alors regarde pas.

— Quoi ?

Je bascule dans la baignoire, en évitant comme je peux de mettre le pied dans mon vomit, et referme le rideau. J'ai du mal à rester debout, et je me bats pour défaire mon pyjama. J'en ai vraiment rien à faire qu'il soit juste à côté. Mon pied glisse, et je tombe sur les fesses.

— Oula !

Je l'entends se foutre de moi derrière le rideau. J'ai même pas la force de m'énerver. Mais il m'insupporte pas.

— T'es tombée ? me demande-t-il, comme si mon état l'intéressait réellement.

— Ouais... j'ai mal au cul...

Il rit encore, puis je l'entends vomir à nouveau. Bien fait pour lui. Je continue de me laver du mieux que je peux.

— C'est quoi cette merde... se plaint-il alors.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant