Chapitre 2: Ezia

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— Encore trois cartons et on aura terminé, je lance à Jeremy pour nous encourager.

— C'est pas trop tôt ! Un appartement avec trois étages, sans ascenseur, tes parents ne t'ont pas gâté !

— Ouais, mais au moins, j'ai deux chambres. Je ferai mon coin gaming dans la deuxième, je lui dis avec un sourire satisfait.

Il s'esclaffe, et nous terminons de rapporter mes cartons dans mon nouvel appartement. J'en suis plutôt content. Il est assez ancien, les radiateurs sont en fonte, les murs en briques bruts, et les meubles de cuisine en bois ont du vécu, mais je m'y sent bien. Je suis enfin chez moi, loin de mes parents et de leur jugement, et surtout loin de cette pimbêche et "Madame-je-sais-tout" de Jenny Conor. Je me laisse tomber sur le canapé qu'à laisser l'ancien locataire, exténué. Jeremy en fait de même et me tend une bière. Elle est fraiche, et me désaltère instantanément.

— Alors ? Ca fait quoi d'avoir ta garçonnière ? me demande-t-il avec un large sourire.

— Ca fait putain de bien !

— Tu m'étonnes !

En fin de journée, il repart, et je déballe seul mes cartons, entame les branchements de la télé, de ma console de jeux, et lance une partie pour me détendre un peu. Comme j'ai un peu la flemme de me faire à manger, je commande un repas, et constate que j'ai accès a beaucoup de restaurant en livraison à domicile dans cette ville. Idéal pour moi ! J'arrête mon choix sur un burger, et lance ma partie de jeux. La livraison arrive, je la réceptionne, et commence à manger. Je m'en fous partout, mais j'adore ça. Ma mère n'est pas là pour me lancer son regard accusateur, et mon père ne me donne pas sa claque derrière la tête pour me dire de manger proprement. Si j'ai envie de me salir, je peux le faire. Et si je veux prendre le temps de jeter les déchets, c'est la même chose. Quant à faire mon lit ? Pas ce soir. Je vais dormir sur le canapé pour cette première nuit, sans me changer tiens. Parce que je suis chez moi.

Le lendemain, je me dépêche de m'habiller, et de ranger mon bordel. Mes parents ont prévu de passer, et je n'ai pas envie de subir leur regard réprobateurs. Ils vont tout de même m'aider à payer mon loyer.

Je fais mon lit, et range mes affaires de cours. En sortant un classeur, plein de papiers en tombent. Je les ramasse, et m'arrête alors pour regarder ce que c'est. Mes dessins. J'avais commencé à écrire un Manga, mais quand je l'avais montré à ma mère, elle m'avait clairement dit que c'était laid, et que ce genre de dessin étaient pour les gamins. Que ce n'était pas comme les dessins de "Jenny".

J'ouvre le tiroir de ma table de chevet et les range dedans sans vraiment faire attention si je les corne ou non. De toute façon ils sont sans importances, bien que je ne sois pas encore résigné à les jeter. Je poursuis mon rangement, m'occupant maintenant de mes vêtements. Je n'en ai pas des masses, et tant mieux, ça ne me prends pas beaucoup de temps.

On frappe à ma porte. Ils sont déjà là ? Merde... Je n'ai même pas eu le temps de faire le ménage.

— Mon chéri ! s'exclame ma mère en me prenant dans ses bras, avant de reculer et de faire une grimace en reniflant.

— Quoi ?

— Tu ne t'es pas lavé ?

Ah oui... J'ai zappé la douche. Je me contente d'une réponse muette, en haussant juste les épaules.

— Tu n'as toujours pas fini ? demande alors mon père en me bousculant presque pour entrer.

— Non j'étais en train de ranger.

— Par contre, ça, c'est déjà branché hein ! s'agace-t-il en me montrant la console de jeux, un air réprobateur.

— Tu devrais quand même revoir tes priorités, fils, me dit ma mère, en me jugeant.

Let's paint Apples (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant