Chapitre 51: Murthak

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Hivik fait les cent pas dans sa petite cuisine, alors que nous sommes assis autour de sa table, une tasse d'infusion brulante posée devant chacun de nous. Amila est remarquable. Elle surplante toute création, toute puissance. Je n'ai jamais vu un tel pouvoir. Les flammes venaient à elle, comme aspirées par son petit corps frêles. Elle est incroyable. Elle transcende mes rêves les plus fous.

— Les Mara étaient censées être éteintes, c'est bien ça. Comment leur pouvoir a pu se rependre à nouveau ? nous demande Hivik.

J'hausse les épaules en soupirant. Je m'en veux encore d'avoir perdu mes moyens face au feu. Je déteste vraiment cet élément.

— Nous ne connaissons qu'une seule Mara, je corrige. Amila est la seule que je connaisse en tous les cas. S'il y en avait d'autres, je me demande si elles se cacheraient.

— Je ne sais pas ce que cela implique pour moi, si une chasse aura lieux pour me tuer, et m'emmener au Volcan... Amila a les yeux baissés vers sa tasse, et ce qu'elle vient de dire m'érode le cœur.

— Je ne laisserai jamais personne vous emmener au Volcan, je rétorque avec une rage sous-jacente.

Mateus reste muet, comme perdu dans cette accumulation d'informations et de révélations.

— Ulrich est courant, je reprends, ainsi qu'Ivan au domaine. C'est lui qui me l'a révélé.

Mateus lève soudainement la tête et me regarde en fronçant les sourcils, pensif.

— Murth, si Ivan le sait, tu sais qu'il peut l'avoir dit à ton père.

— Mon père et lui ne se parlent plus depuis des années, je précise. Plus depuis la guerre.

— Je méfierai de lui si j'étais toi.

— Je ne cesse d'y penser, mais je ne peux pas détruire le Domaine, cela provoquerait encore une autre guerre.

— On ne détruira rien du tout ! Nous coupe Amila, en se redressant. Si ces hommes s'approchent de moi, je leur montrerai ce que c'est de s'attaquer à une Mara. J'ai engloutis un Fléau, je ferai qu'une bouché d'une armée.

— On se calme ! intervient Hivik. Avant d'en arriver là, on va procéder par étape. Le monde n'est pas prêt pour le retour des Mara, il faudrait d'abord réintroduire doucement la magie chez les femmes, et ça, Leogarth et Edmond sont loin d'être pour.

— Il faudrait un consensus, entre Roi, et introduire le sujet de la maitrise du Flux par les femmes. Seigneur Diken pourrait appuyer Ulrich, explique Mateus.

Je ne suis pas contre cette idée, mais je n'ai aucune confiance en Leogarth, et je n'arrive pas à cerner le Roi Edmond. Je sais qu'il est désormais notre allié par l'union de sa fille à mon Roi, mais c'est par l'alliance que survient les trahisons. Nous ne sommes jamais trahis par nos ennemis.

— Ce consensus ne prendra pas forme, pas pour l'instant, je tranche.

Amila soupire à côté de moi et s'adosse au dossier de sa chaise. Mon regard sur elle est insistant, et elle le sent.

— Ce sont toujours les hommes qui décident du destin des femmes, constate-t-elle avec une moue sur le visage.

— Les femmes nous gouvernent par bien d'autre manière, sous-entend Hivik en levant un sourcils.

Nous regagnons le palais de Diken, et annonçons la chute du Fléau. Nous sommes indemnes, et Aaron nous félicite avec un immense sourire. Ils nous offre le gîte et le couvert, et j'annonce à Amila que nous repartons dès demain. Je vois qu'elle est Mateus se sont à nouveau rapprocher, et mon cœur se serre.

La Saga des Trois Cités: T1 La Dévoreuse d'OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant