Chapitre Complémentaire 2: Hivik

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J'avance à pas de loup dans la forêt. J'ai entendu d'étranges cris cette nuit, vers le nord, et les traces m'indique un animal qui n'a pas pour habitude d'être là. Je me saisis de mon arc et d'une flèche, et je continue d'arpenter ma forêt, l'oreille tendue sur le moindre bruissement, et l'œil posé sur la moindre empreinte dans la terre.

Des murmures me parviennent, et me cache derrière un arbre. Des hommes, environ quatre. Ils sont saouls, et leur pas est chancelants. Je grommèle intérieurement, encore des chasseurs. Diken refuse qu'on chasse sur ses terres sans son autorisation. Je vais devoir m'en charger. Je me fond dans les feuillages et me met presque à ramper pour ne pas attirer leur attention.

— Un Onyx que je te dis !

— Non, on aurait dit un dragon !

— Un dragon ? mais tu es encore plus saoul que moi mon pauvre ami !

Je grogne, et renifle. Ça sent le rhum. Ce n'est pas un alcool réputé par ici. La dernière fois que j'en ai bu, c'était chez moi, à la Cité du Crépuscule. Je grimace en me demandant d'où proviennent les bouteilles dont ils se délectent.

— C'est vraiment pas dégueu ce truc !

— Et y avait combien de gars ?

— Je sais pas, ils sont tous morts, et je vois pas trop trouble pour compter...

— Arf, je me demande où ils font cette liqueur, parce que ça tape bien !

— A qui le... hic !... Dis-tu !

S'en est trop, je dois leur demander. Je n'ai pas le choix que d'aborder ces ivrognes.

— Messieurs ? Je me montre à eux en levant mon arc et ma flèche en signe d'apaisement.

— Qu'est-ce que tu veux toi ? lance un des chasseurs.

— Je vous entend parler depuis tout à l'heure, et j'ai cru comprendre que vous avez trouvé du rhum, et des hommes morts ?

Ils sont bien quatre, et me toisent, la paupière sautant, et le hoquet chantant dans leur poitrine.

— Et tu nous proposent quoi en échange de ces informations, traqueur ? me demande le moins saoul d'entre eux.

— La vie sauve. C'est un bon compromis par les temps qui courre, je leur annonce en touchant la pointe de ma flèche du bout de mon indexe.

Ils se regardent et éclatent de rire. A l'évidence, ils ne me croient pas. J'hausse les épaules, puis assène une flèche dans l'oreille de l'un d'entre eux, le clouant à l'arbre derrière lui. Il se met à hurler, et les autres commencent à se mettre sur leur garde. Ils ne rient plus du tout. Je frotte rapidement mon nez, puis prend une autre flèche, puis je bande mon arc.

— La prochaine, c'est entre les deux yeux, ou... ailleurs... je les menace en visant les parties intimes de leur camarade.

— D'accord, d'accord... on va tout de dire... A quelques lieux d'ici, vers l'est, on a trouvé des corps, et ils avaient ces bouteilles sur eux... Ils ont d'étranges armures noires, et on pense avoir vu un animal noir volant avec eux, mais ça, c'est peut-être l'alcool.

Je baisse mon arc, me rapproche de celui que j'ai planté et lui arrache la flèche. Il hurle, et je passe une touche de Flux dessus pour arrêter le saignement.

— Merci Messieurs, maintenant déguerpissez d'ici !

Ils prennent leurs jambes à leur cou, en oubliant d'emporter une bouteille de rhum, que je prends et glisse dans ma sacoche.

La Saga des Trois Cités: T1 La Dévoreuse d'OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant