Chapitre 11 : Pièce de puzzle

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Je quitte la salle de restauration avec mes amis, je n'ai qu'une idée en tête, discuter avec Gary. J'embrasse mes amis en chuchotant à leurs oreilles, pour ne pas être entendue.

— Après le dîner, dans ma chambre.

Je les lâche avant de prendre le petit hall qui donne au grand salon. Je m'arrête devant le bar, j'observe les cages suspendues, en me rappelant mon premier périple dans cette salle. J'avais tellement peur ce jour-là, et maintenant je suis prête pour affronter le démon.

— Que fais-tu ici ? aboie une voix féminine.

J'aperçois une silhouette derrière le bar, c'est Carole, je reste plantée sans rien dire. Elle contourne le bar pour me rejoindre, son regard est glacial, j'en frissonne. Je ne supporte pas cette femme, je me méfie de ce dragon, encore plus que du pervers. Elle croise les bras devant son torse, et tape au sol avec la pointe de son pied, elle perd patience.

— Euh... je vais voir le directeur, bégayai-je en évitant son regard.

— A-t-il demandé à te voir ? demande-t-elle en rougissant de colère.

— Ben.

— OUI OU NON ! hurle le dragon.

— Non.

Elle sait que je n'ai rien à faire ici, mais je dois parler à Gary, je dois m'expliquer avec lui.

— Éva, tu ne peux pas faire ce que tu veux, quand tu veux ! s'exclame-t-elle.

Je commence à m'agacer, comme souvent quand nous discutons ensemble.

— Je respecte les limites, je veux seulement parler au directeur.

Je vois sa mâchoire se contracter, elle attrape mon bras pour me guider vers la sortie. Je me dégage de son étreinte, avant de m'engager vers la sortie.

— Et, comment puis-je avoir un rendez-vous ? dis-je avec agacement.

— Ce n'est pas toi qui prends rendez-vous. Ce n'est pas ton patron, c'est ton maître. C'est lui qui demandera à te voir s'il le désire, m'explique-t-elle avec mépris. Maintenant, tu retournes dans ta chambre pour le reste de la journée.

— Mais, je n'ai rien fait de mal. Est-ce que ça mérite d'être enfermée dans ma chambre ?

Sa décision est injuste, je veux seulement échanger avec celui qui me pourrit la vie, et Carole est tellement énervée, qu'elle sort son biper pour sonner un garde. Je frissonne en repensant à Jamie et à sa sentence, cette scène restera gravée en moi, pour le reste de ma vie. Un homme d'environ deux mètres pénètre dans la salle, le dragon me pointe du doigt, et demande au gorille de me ramener dans ma prison. Je n'ai pas eu le temps de répondre, qu'il m'attrape avec ses gros bras, je me débats, sans résultat.

Je tourne en rond, je n'ai pas accès à la bibliothèque et je n'ai plus rien à lire. Je m'affale sur mon lit en observant le plafond, je repense à cette journée. Je n'en reviens toujours pas, le pervers a écouté mes conversations avec mon entourage. Je me demande si ma chambre est sécurisée, je me lève en regardant autour de moi, et je commence à fouiller la chambre. Je ne sais pas ce qu'il a entendu exactement, et mes amis n'ont pas l'air d'être au courant. C'est compliqué de savoir ce qu'il sait si je ne discute pas avec lui, mais pour l'instant je suis coincée. Je cherche dans chaque recoin de la pièce, je ne laisse rien au hasard, mais je ne trouve rien. J'ouvre mon armoire pour inspecter l'intérieur, je soulève le matelas, mais toujours rien. Je sors sur le balcon, j'ai besoin de prendre l'air et de réfléchir.

La douceur du soleil me réchauffe le visage, les gardes discutent au loin, c'est calme.

Le claquement de la porte me réveille en sursaut, je me suis assoupie sur le lit.

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant