Chapitre 24 : Réconciliation

64 5 0
                                    

Je me réveille en hurlant dans un grand lit baldaquin, mon bandeau et mes attaches ont été retirés. Je regarde autour de moi en paniquant, je suis soulagée d'être seule dans cette chambre, qui m'est totalement inconnue. La pièce est dans le même esprit que la salle qui contient le banc de torture, avec des luminaires anciens accrochés sur les murs. Une commode en merisier avec une plaque de marbre est située à droite du lit, et un grand miroir suspendu au mur me fait face. Je me lève en regardant la porte à proximité de la commode, je veux m'enfuir de cet endroit le plus vite possible. Je remarque ma nouvelle tenue, je n'ai plus mes vêtements que je portais lors de mon enlèvement, et le bandage à ma cheville a été changé. Je me rapproche de la glace, j'ai vraiment une mine affreuse, mais le contraire aurait été étonnant. Je suis vêtue d'un pyjama en satin qui épouse mes formes, mes cheveux ont été coiffés en queue de cheval, et ma peau sent la rose. Je n'ai aucun souvenir depuis ce moment que je maudis, j'espère vivement ne pas y retourner. Quelqu'un déverrouille la porte de l'extérieur, je me dirige en direction du lit pour m'enfouir sous les draps, je fais semblant de dormir car je n'ai pas trouvé d'autres solutions, en si peu de temps. J'entends des pas se diriger vers la commode pour y déposer quelque chose, je garde les yeux fermés durant sa présence, en espérant me retrouver seule rapidement. J'entends le verrou de la porte à nouveau, je peux enfin respirer en ouvrant les yeux, je suis curieuse de voir ce qui a été apporté sur le meuble. Un plateau avec un petit-déjeuner dont un grand café m'attend, un petit mot est glissé contre un verre de jus de fruits. Je l'ouvre en toisant les croissants chauds, avant de poser mon regard sur les lignes. Merci, pour cette petite soirée. Vivement ce soir, chérie.

Je me raidis sous ces mots, je n'ai aucune envie de rééditer l'épisode de la veille, mais je ne vais pas avoir le choix. J'attrape mon verre en me tournant vers la tapisserie murale, elle est gigantesque, elle couvre l'ensemble du mur à côté de la tête de lit, en partant du plafond. Je porte une attention particulière aux dessins, des outils de torture sont brodés dans les angles, et des corps nus sont entrelacés sur l'ensemble de la tenture. Je m'approche pour toucher la matière, je remarque une fine lumière sur l'un des côtés, ma curiosité me pousse à admirer de plus près, je soulève la tapisserie en toisant derrière. Je souris en apercevant une porte-fenêtre, je m'engouffre derrière pour l'atteindre, mais je parcours la vitre en faisant la moue. Le verre est flouté sans laisser aucune visibilité vers l'extérieur, je force sur la poignée sans réussir à la déverrouiller. Je suis maintenue en otage dans cet endroit avec un déséquilibré, je me demande si mes amis me cherchent, et si Gary a été prévenu. Je me fige en entendant que la porte s'ouvre, je suis inquiète de tomber nez à nez avec cet homme, mais je veux découvrir son visage.

— Ne te cache pas, Éva ! Sors de là ! s'exclame une voix féminine que je connais bien.

Je sens un agacement qui monte en moi, j'inspire progressivement avant de sortir de derrière la tenture. Je regarde Jamie avec son air arrogant, elle est responsable de mon enlèvement.

— Que m'as-tu fait ? Pourquoi suis-je ici ? avec une pointe de colère dans mon intonation.

Elle croise les bras en me fixant avec un sourire narquois, j'ai envie de lui sauter dessus, elle m'exaspère fortement. Je fronce les sourcils en attendant qu'elle veuille bien me donner une réponse, elle s'éloigne en se retournant vers le miroir et en me contemplant.

— Je suis venue gentiment te demander de mettre un terme à notre calvaire, ce que tu n'as pas fait.

— Et ! Tu as décidé de m'enlever pour me séquestrer.

— Non, je ne suis pas responsable, mais je n'ai pas eu le choix d'y prendre part, réplique-t-elle en se recoiffant.

— De qui es-tu l'esclave, alors ?

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant