Chapitre 10 : La musique

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Je me prépare rapidement, j'ai rendez-vous avec Misha, pour la deuxième fois. Je passe rapidement par la salle de restauration prendre nos cafés. Sofian est présent. Il s'occupe du buffet du matin, il dispose les fruits dans les panières avec beaucoup de goût.

— Bonjour, Sofian !

Il se retourne et s'approche vers moi. Il passe sa main dans ses cheveux en regardant vers le sol.

— Bonjour ! Éva, vois-tu Misha ce matin ?

— Oui, pourquoi ?

Mon nouvel ami rougit, il n'ose pas me regarder, et je le soupçonne d'avoir des sentiments pour Misha.

— Euh... pour savoir combien de cafés tu prends, se rattrape-t-il 

— Deux, s'il te plaît.

Il me prépare les cafés, pendant que j'admire les rayons du soleil qui pénètrent dans la salle par les fenêtres. Je suis ailleurs dans mes pensées.

— Voilà tes deux cafés.

Je sursaute en entendant sa voix.

— Merci beaucoup, bonne journée.

Je dois y aller, Misha m'attend dans mon coin paradisiaque.

— Tu lui diras bonjour pour moi.

Je me retourne vers lui, mon sourire s'élargit.

— Évidemment, dis-je d'un air amusé en quittant la pièce.

Je prends conscience que nous sommes des prisonniers, mais nous concevons une vie entre ses murs, j'apprends à apprécier les petites douceurs qui me sont permises.

J'arrive dans le jardin, je balaie mon regard autour de moi, mais Misha n'est pas là. Elle est peut-être en retard, je pose le café de la chorégraphe sur l'une des marches qui fait face au jardin. Je prends soin de mettre la sous-tasse par-dessus pour que la boisson chaude ne refroidisse pas trop vite. Je m'engage dans l'allée qui s'enfonce dans ce coin de paradis, je hume les fleurs exotiques en prenant soin de ne pas les abîmer. J'aime tellement cet endroit merveilleux, je peux profiter des couleurs en buvant mon café, mais surtout rêver.

— Tu aimes vraiment cet endroit, s'exprime la voix rauque que je connais trop bien. Un frisson me parcourt le corps, je me retourne vers le pervers qui me dévisage avec son regard brûlant. Je ne veux pas lui montrer ma peur, je dois faire face à mes angoisses.

Je lui réponds en levant la tasse devant mes lèvres.

— Oui, ce lieu est très relaxant.

Ses lèvres s'élargissent, il me toise avec insistance, je détourne mon regard vers les plantes. Il s'approche de moi, je sens son torse contre mon dos, ma respiration est saccadée, mais je dois être plus forte que lui. Il enroule une de mes mèches autour de son doigt, et approche sa bouche de mon lobe d'oreille, mes muscles se crispent.

— As-tu peur de moi, ma beauté ? murmure-t-il

— Pas du tout ! rétorquai-je en me retournant pour lui faire face.

— Pourtant tu devrais, je peux être ton pire cauchemar, ma beauté.

Je recule d'un pas, sa présence me provoque des angoisses, je dois me sortir de cette situation, encore une fois. Je lui demande calmement afin de reprendre mon souffle.

— Je suppose que vous avez demandé à Misha de ne pas venir au jardin .

— Bien vu, Sherlock. Elle est dans la salle de danse, elle t'attend.

— Pourquoi êtes-vous ici Gary ?

— Pour t'expliquer certaines règles.

Son visage s'assombrit, il arbore son regard le plus noir en s'approchant de moi. Je dois lever la tête pour le regarder, il pose sa main sur mon cou en serrant légèrement, ses yeux sont plongés dans les miens. Je suis terrifiée par sa noirceur, les larmes me montent aux yeux et aucun son ne peut sortir de ma bouche.

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant