Chapitre 21 : L'alcôve

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Je commence les rééducations dans la salle de sport avec un kinésithérapeute, je souffre au moindre exercice, qui me demande des efforts supplémentaires.

— C'est bien, Éva ! s'exclame Fred à chaque nouvel exercice.

Ses grandes mains encerclent ma taille pendant que je tente de faire des pas, en me tenant avec des barres fixes. Il me lâche seulement lorsque je m'en sens capable, il montre beaucoup de patience avec moi, et j'en ai besoin. Je suis encore énervée depuis mon entrevue avec Gary, je ne connais toujours pas mes missions, et il m'a mis dehors par un de ses gorilles. Marco vient me récupérer dans ma chambre tous les matins avant le petit-déjeuner, pour retrouver nos amis, et il m'emmène dans la salle pour retrouver Fred. Je passe mes matinées dans ce lieu clos avec ma blessure, mais je suis déterminée à guérir pour arrêter de demander de l'aide à mes amis. J'ai l'habitude de me débrouiller toute seule depuis l'enfance, comme ma grand-mère me l'a inculquée. Fred m'attend au bout du parcours pour me réceptionner, j'ai une démarche lente, mais je progresse rapidement. Il m'aide à m'installer dans mon siège, avant de fouiller dans une armoire, il sort des béquilles qu'il m'apporte.

— À partir d'aujourd'hui, tu te déplaceras avec les béquilles, m'annonce-t-il en levant mes nouveaux amis en l'air.

Je me relève pour les essayer, je réussis à marcher avec moins de contraintes pour me déplacer.

— Bravo, ma belle, me félicite Marco qui entre dans la pièce en applaudissant.

Il s'avance vers nous avec un grand sourire, sa présence signifie la fin de la séance de rééducation.

— Vas-tu rester en béquille ? demande mon ami.

— Oui, ça va de mieux en mieux. Je vais pouvoir me déplacer plus facilement, dis-je avec le sourire.

— Je dois vous quitter, j'ai un autre patient, réplique Fred avant de sortir de la salle.

Marco m'aide à récupérer mes affaires avant de partir. Nous nous dirigeons vers la restauration pour prendre notre repas du midi. A notre arrivée, je remarque le peu de présence et un buffet pratiquement vide, je ne me suis pas rendu compte de l'heure. Nous prenons des fruits et des boissons, avant de nous asseoir, nous commençons à discuter, mais Jamie s'approche en nous interrompant. Elle a un pansement qui recouvre son nez, elle parait en forme malgré l'incident lors de la réunion.

— Voilà la disparue ! aboie-t-elle.

— Tu es toujours aussi méprisante, tu devrais arrêter avant que j'en réfère à Gary, rétorque Marco.

Elle le regarde avec une pointe de mépris, avant de se retourner vers moi, elle me dévisage de bas en haut, avant de planter ses yeux dans les miens.

— Où est passée Carole ? Depuis ton histoire avec le boss, nous vivons un calvaire.

— Je ne sais pas de quoi tu parles, je n'ai pas d'histoire avec Gary et je ne sais pas pourquoi Carole est absente, dis-je en m'agaçant.

Je ne supporte plus de voir le visage de cette femme, elle est odieuse dès qu'elle ouvre la bouche. Je ne me laisse pas intimider, ma mâchoire se contracte en l'écoutant déblatérer ses hypothèses.

— Tu es une garce, grommelle-t-elle en renversant mon café.

Je me lève en me tenant à la table, je sens la colère monter en moi, Marco se lève à son tour pour nous calmer.

— Tu devrais partir, Jamie ! conseille Marco.

Elle se retourne vers lui en posant sa main sur son bras, elle n'a pas envie d'écouter les recommandations de mon ami.

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant