Chapitre 38 : Voyeurisme

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Je reste adossée contre la porte, je m'affole à la vue du seul élément qui orne la pièce, un fauteuil d'examen gynécologique. Je regarde Sylvia en haussant les sourcils, je suis impatiente de connaître la raison de la présence de cet objet, qui me met en panique.

— Que comptez-vous faire de moi ?

— Tu dois t'installer sur le siège, annonce-t-elle en me le montrant de la main.

— J'avais compris. Mais je veux être au courant de ce que l'on envisage de me faire.

— Il n'est pas prévu que l'on te touche, si c'est ce que tu désires savoir.

Je contemple la chambre, elle est composée d'une porte par laquelle nous sommes arrivées, et trois longues vitres sur chaque mur gris, avec des rideaux coulissants rouges qui cachent la vue. Je lève la tête vers le plafond, un lustre, qui me rappelle le grand salon, est placé au centre. Je remarque une petite caméra dans un angle, la lampe témoin est allumée, j'imagine que Gary est derrière son écran, pour scruter. Marco discute discrètement avec Sylvia, pendant que j'explore la pièce, je n'entends pas le sujet de leur conversation. Je m'approche de l'un des rideaux, je le caresse du bout de mes doigts, avant de l'empoigner. La belle italienne m'en empêche, en posant ses phalanges sur les miennes, je la dévisage avec une pointe de désaccord.

— S'il te plaît Éva ! Je ne dois pas les ouvrir maintenant, je pourrais être punie.

J'enlève mes mains du tissu, pour les planter sur l'épaule de Sylvia, je ne tiens pas à ce qu'elle soit fouettée par ma faute. Je fixe Marco qui me rassure en me souriant, il n'est pas inquiet, il a compris ce qui se passe.

— Éva, écoute ce qu'elle te dit ! Tu es en sécurité, affirme mon ami en s'approchant de moi.

Je m'installe en tremblant sur le siège noir et en restant assise, sans remonter mes pieds, je ne suis pas sereine. Le spectacle va bientôt démarrer, et je ne suis clairement pas prête, pour affronter ces pervers. Je ne contrôle plus ma respiration, Marco prend mes mains pour m'aider, avec des techniques qui ont le don de me servir. Sylvia s'extirpe de la pièce, je suppose qu'elle s'absente pour constater les avancements, dans les autres salles.

— Vois-tu, ces trois rideaux cachent des vitres, mais je ne sais pas ce qui est prévu derrière chacune d'entre elles.

— Puis-je regarder les invités, et peuvent-ils m'observer ?

— Oui, vous pouvez vous visualiser. Mais, vous ne pouvez pas vous entendre.

Les larmes me montent aux yeux en fixant Marco, je suis remplie de peur et de tristesse, je rêve que Gary pénètre en trombe pour me sortir d'ici. La belle italienne entre, et me demande gentiment de me coucher, le temps que les convives s'installent à côté. Je quitte mon peignoir et je le donne à Sylvia, je m'allonge en insérant mes pieds dans les appuis, avant de laisser reposer ma tête contre le dossier. Les paillettes sur mon corps sont restées intactes, je croise mes bras sur mon torse, pour que l'on ne puisse pas contempler mes seins.

— Et maintenant, que dois-je faire ?

— Je vais ouvrir les deux tentures sur les côtés, tu apercevras des couples libertins qui s'amusent entre eux, et qui te scruteront, m'explique Sylvia.

— Pourquoi ne coulisses-tu pas le rideau devant moi ?

— Je le ferai dès que j'en recevrai l'ordre.

Elle se localise dans un angle, derrière ma tête, en demandant à Marco de faire la même chose. Je sursaute en me sentant seule, mon ami s'avance pour me prendre le bras.

— Je suis juste derrière toi, il ne t'arrivera rien, je te le promets.

Il me sourit avant de se placer à nouveau dans un coin, je tourne mon visage vers Sylvia, en la questionnant du regard. Elle s'avance à son tour en approchant ses lèvres de ma tête, et me chuchoter ma mission.

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