Chapitre 20 : Auguste

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— Debout la cascadeuse ! hurle Marco. Je me réveille en sursaut en ouvrant les yeux, mon ami est debout devant moi les mains sur les hanches. Je regarde précipitamment à côté de moi, je me sens soulagée en voyant que Gary n'est plus là, je ne l'ai pas entendu partir.

Il s'approche de moi avant de se pencher pour installer les coussins derrière mon dos, je suis en position assise, recouverte de ma couverture jusqu'au ventre. Il attrape un plateau qui est posé sur la table pour le mettre sur mes jambes, je respire l'odeur du café chaud avant de prendre la tasse dans mes mains. Marco s'allonge à la place qu'occupait Gary une heure auparavant, il pose ses mains au-dessus de sa tête en me regardant.

— Je suis pressé d'entendre ton récit, ma belle, s'amuse-t-il.

Je bois mon café en remettant de l'ordre dans mes esprits, avant de commencer mon récit.

— Je me suis blessée à la cheville en me promenant dans le jardin. Et le temps que quelqu'un s'aperçoive de mon absence, je me suis endormie.

— Nous nous sommes aperçus de ton absence au repas, je suis allé prévenir Gary dans son bureau, et il nous a ordonné de rester dans nos chambres pour la soirée, raconte-t-il.

— C'est lui qui m'a ramené dans ma chambre, et il m'a soigné ou un médecin, je ne sais pas trop. Cette partie de l'histoire est très vague, je me rappelle seulement m'être réveillée dans mon lit dans la nuit.

Je reste silencieuse en cherchant dans ma mémoire, je me rappelle que Gary a prononcé le prénom d'Auguste, mais après rien, comme si j'avais été anesthésiée.

— D'accord, et après ? Insiste Marco.

— Gary était présent dans la pièce quand je me suis réveillée, il a surveillé mon état de santé une bonne partie de la nuit.

— Là ! ça commence à devenir croustillant, déblatère-t-il en pouffant.

Je le tape sur la main en rougissant, il croise les bras en attendant la suite, il est impatient. Je ne veux pas lui cacher la vérité, il en sait suffisamment à ce stade, et il est mon seul confident dans ce tourbillon qu'est ma vie.

— Il a pris une boîte de jeu avec lui, le backgammon. Est-ce que tu connais ?

Il me scrute avec insistance faisant naître une gêne en moi, il laisse apparaître un sourire avant de répondre.

— Oui, je connais. Et j'imagine qu'il n'a pas seulement fait une partie, puisque vous avez commencé à faire des deals. Je dois veiller sur toi aujourd'hui, du coup j'ai tout mon temps, dit-il en insistant sur sa dernière phrase.

— Pourquoi dois-tu me surveiller ?

— Gary m'a convoqué dans son bureau tôt ce matin. Il m'a ordonné de surveiller ton état de santé, apparemment tu as perdu connaissance dans la nuit. Voilà pourquoi tu as des trous dans ton histoire. Maintenant, n'essaye pas de changer de sujet, raconte-moi la fin.

Je finis mes tartines en le laissant patienter, je range mon plateau avant de le tendre à mon ami, pour qu'il le pose sur la table.

— Tu as raison, il m'a proposé un marché. J'ai demandé une journée de liberté, en dehors de la propriété. Et pour lui-même, la possibilité de rompre son contrat pour m'exposer dès la prochaine soirée.

— Et, qui a gagné ? questionne-t-il spontanément, en me dévisageant.

— C'est moi mais il m'a dit que j'allais regretter d'avoir gagné. Je me demande ce que je dois en penser ?

— Il doit être déçu, mais il n'est pas du genre à dire des paroles en l'air, songe-t-il en regardant le plafond.

J'observe mon ami en attrapant ma cheville, la douleur s'est intensifiée depuis la nuit, je masse ma jambe avec délicatesse autour de la blessure. Marco se lève pour prendre un verre d'eau, il l'apporte jusqu'à moi en le posant délicatement dans ma main, il sort des cachets de sa poche de pantalon que j'absorbe sans attendre.

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant