Chapitre 12 : Une nouvelle pièce

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Les jours passent et le calme est revenu, je m'améliore durant les entraînements avec Misha. J'ai essayé d'évoquer les derniers évènements, mais elle a refusé toute discussion, en dehors du travail. Je comprends qu'elle ne voulait plus de problème, d'autant plus que j'étais responsable de son mal-être.

— Tu as fait beaucoup de progrès Éva, tu es presque prête, dit Misha.

— C'est gentil, pourtant je me sens encore maladroite.

Elle me sourit, elle est restée avenante, malgré cette journée interminable.

— Je vais te faire travailler les acrobaties les plus difficiles, et tu réaliseras la chorégraphie en entier.

— Merci pour ta gentillesse et ta patience, dis-je en reprenant ma respiration.

Nous dansons depuis déjà une heure, je prends ma bouteille d'eau pour en boire une gorgée. Elle a créé une chorégraphie pour moi, pour cette fameuse soirée en associant l'art du pôle dance et de la danse classique, en y ajoutant des touches de sensualité, sans vulgarité. Avant la fin de la séance, Misha veut visualiser la scène finale, elle a besoin de connaître certains détails. Nous allons dans l'envers du décor, j'aime bien nommer ce salon ainsi, depuis ma première visite dans ce lieu. Nous nous arrêtons dans le petit hall, Misha se retourne vers moi, en observant autour d'elle.

— Je ne peux pas te parler en dehors de ce couloir, je ne veux pas envenimer la situation, dit-elle en posant les mains sur mes épaules.

— Je suis désolée, je ne voulais pas te causer des ennuis.

— Tu ne pouvais pas savoir, et moi non plus. Mais je ne pourrai plus rien te dire, j'ai ordre d'être muette.

J'acquiesce d'un signe de tête, je suis d'accord avec ça, je ne veux pas la perdre.

— Alors ! On va tenter cette chorégraphie dans l'envers du décor .

Avec un grand sourire, je lui attrape la main, et nous avançons sans rien dire jusqu'au salon. La salle a été modifiée pour la prochaine soirée, l'estrade a été installée au centre de la pièce, sous le lustre central. Les petits salons et les tables de bars sont tournés en direction de la scène. Je suis bouche bée, je n'ai pas prévu d'être au centre de tous les pervers, qui seront présents. Mon corps se crispe en imaginant ces hommes, Misha s'en rend compte.

— Ne t'inquiète pas, je serai présente. Je ne te lâcherai pas du regard et tu feras de même, comme pour les entraînements, me rassure-t-elle.

— Que dois-je faire après ma danse ?

— Marco te ramènera dans ta chambre. Es-tu rassurée ? rétorque-t-elle, en penchant la tête sur le côté.

Je lui souris en retour, elle m'invite à monter sur la scène d'un signe de la main. Je monte les marches, les chaises de bar ont été placées autour de l'estrade, et trois barres de pôle dance sont fixées au centre. Misha prend les mesures avec un ruban de couturière, elle est dans ses calculs pour les décors de la chorégraphie. Elle est très minutieuse dans son travail, elle est passionnée par la danse, depuis l'enfance. Je la regarde admirative, j'aimerais être libre de pouvoir vivre une passion.

— Je vais devoir faire des modifications, mais rien de compliqué, m'explique-t-elle. Mon visage se décompose par cette nouvelle, il me reste peu de séances, avant la grande soirée. Elle m'invite à la rejoindre entre les barres, j'avance avec réticence, je n'aime pas les imprévus. Elle m'explique les mouvements que nous devons modifier, elle réalise les pas, en les imaginant. Elle est tellement belle, je regarde autour de moi, j'aperçois une ombre masculine au balcon à l'étage. Il me salue de la main, je reconnais cette silhouette, c'est celle de Gary. Misha ne l'a pas vu, je dirige mon regard vers elle, pour ne pas porter attention au pervers. La danseuse décide d'essayer sa nouvelle chorégraphie qu'elle vient d'imaginer, elle m'invite à la suivre pour les intégrer. Misha installe la musique dans la salle avant de revenir à mes côtés, j'en profite pour jeter un coup d'œil furtif, vers le balcon. Le maître a disparu, la musique commence, je reproduis les mouvements sans difficulté, et avec plaisir. Je trouve une certaine liberté en dansant, je suis aspirée par le son, mon corps se mouve sur les notes de musique. Lorsque, nous finissons notre entraînement, nous retournons à la salle de danse, pour récupérer nos affaires privées. Un élément me traverse l'esprit, j'ai oublié de faire une commission, je suis vraiment une mauvaise intermédiaire.

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant