Chapitre 23 : Le banc

121 5 0
                                    


Je me pose à peine sur une chaise, quand mon ami pénètre dans la pièce avec lenteur, il s'approche pour s'installer assis en face de moi.

— Pourquoi les filles me tournent-elles le dos ? Je sais qu'elles étaient au grand salon hier soir, dis-je sans retenue.

J'ai parlé trop vite, Marco me dévisage en haussant les sourcils, il se redresse sur son siège en croisant les bras.

— Comment sais-tu qu'elles étaient au grand salon ?

— Euh... je ne sais plus trop, bégayé-je en baissant les yeux.

— Éva ! insiste-t-il.

— Bon d'accord ! j'étais cachée dans le petit hall, et j'ai entendu Carole qui parlait pendant sa réunion secrète.

Il m'observe sans rien dire avant de poser ses avant-bras sur la table, il fixe mon regard en provoquant une atmosphère pesante. Je m'enfonce dans mon siège en sentant un malaise monter en moi, il a l'air agacé par cette nouvelle.

— Que se passe-t-il ?

— Je ne sais pas trop, Carole est revenue avec plus de pouvoirs qu'avant. Elle a décidé de modifier la soirée, en réorganisant les moindres détails, m'annonce-t-il.

— Je trouve que cette histoire est étrange.

— Oui, il y a quelque chose de louche. Gary ne s'est jamais absenté sans prévenir, et sans poser de cadre.

— Où est-il parti ?

— Je n'en ai pas la moindre idée.

Je réfléchis un moment en scrutant mes mains, je ne me sens pas sereine en pensant que quelque chose se trame dans cette demeure.

— Pourquoi es-tu si pensive, Éva ?

— J'ai un mauvais pressentiment. Je pense que le départ de Gary et le retour de Carole sont liés, mais, je ne sais pas comment.

Marco se lève pour se diriger vers le balcon, il pose ses mains sur le balustre en fermant les yeux, je le suis avec mes béquilles. L'air est chaud et étouffant, les températures ont augmenté ces derniers jours. Marco se tourne vers moi en affichant une pointe d'inquiétude sur son visage, je pose ma main sur la sienne pour le rassurer.

— Gary reviendra avant la soirée, dis-je en souriant.

— J'espère qu'il ne lui est rien arrivé, je n'aimerais pas que quelqu'un d'autre dirige ce lieu.

Je n'ai pas pensé à cette hypothèse, une angoisse m'envahit en provoquant des frissons.

— Carole a déjà repris le flambeau.

— Non, Carole est une prisonnière. Ce serait certainement un membre de la famille, mais je te garantis que Gary est le plus sympathique de tous.

Je tourne mon regard vers le jardin, j'aperçois Auguste qui plante des bulbes dans son jardin. Soudain, je me souviens qu'il doit appeler son cousin, peut-être que j'en apprendrai davantage.

— Je dois aller voir Auguste !

Marco me regarde en haussant les sourcils, j'attrape mes béquilles avant de rentrer pour prendre un gilet.

— Qu'est-ce que tu fais, Éva ? Qui est Auguste ?

Je reste figée en mettant mes chaussures, je me rends compte que peu de personnes connaissent la famille de Gary. Je termine de m'apprêter avant de quitter la chambre, mon ami me suit en attendant mes explications.

— Si tu me prépares un café dans un mug, je t'en dirai plus, dis-je en riant.

— Tu es dure en affaire, mais d'accord.

Double jeu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant