Rencontre à la Kings League - Aminematue

Premier match français

POV Alya

J'étais assise tranquillement avec Mark dans un coin discret, un peu à l'écart de la foule et de l'agitation du stade. Les journées étaient longues et chargées d'émotions, mais pour une fois, je pouvais enfin me poser, profiter de quelques instants de calme avant que tout ne recommence. Mark et moi, on s'était installé avec quelques boissons, on discutait un peu, mais surtout, on observait le terrain où le match allait bientôt se dérouler. L'atmosphère était légère, et Marc, fidèle à lui-même, racontait des anecdotes pour me faire rire.

Mais ce moment de tranquillité n'allait pas durer longtemps. Alors qu'on parlait de tout et de rien, j'ai soudain aperçu Ibai au loin. Il se dirigeait droit vers nous, avec son sourire large et son attitude confiante. Je savais déjà que ça n'allait pas être une rencontre agréable. Depuis quelques jours, il essayait de se rapprocher de moi, et ça devenait vraiment pesant.

Ibai est arrivé à notre hauteur, et comme pour marquer son territoire, il a tenté de me faire la bise. D'habitude, je n'ai aucun problème à saluer les gens de cette manière, mais avec lui, quelque chose me retenait. Alors, au lieu de me laisser faire, j'ai instinctivement tendu la main pour lui serrer la sienne. La gêne était palpable. Il a hésité un instant, surpris, mais a fini par accepter la main que je lui tendais, un peu à contrecœur. Marc, qui observait la scène, a froncé les sourcils. Je savais que c'était étrange pour lui, car ce n'était pas dans mes habitudes de refuser une bise. Mais il ne fit aucun commentaire, se contentant de saluer Ibai de manière polie.

Ibai ; Salut, moi c'est Ibai, se présenta-t-il en lui serrant la main.

Marc, qui n'avait visiblement aucune idée de qui il avait en face de lui, lui répondit avec son éternel sourire bienveillant.

Ibai : Enchanté, mec, répondit Mark, un brin détaché, ne se doutant pas de la dynamique tendue qui régnait entre Ibai et moi.

Ibai tourna à nouveau son attention vers moi, son sourire devenant plus insistant, presque agaçant. Il commença alors à parler de manière décontractée, mais chaque mot qu'il prononçait semblait cacher une arrière-pensée.

Ibai : C'est dommage que tu ne sois pas venue l'autre jour, Alya. J'aurais vraiment pu te donner des conseils sympas, tu sais. Et puis, tu m'as ramené ton coach, mais bon, c'est pas pareil. On aurait pu passer un bon moment, tous les deux, rigoler un peu, tu vois. J'avais même préparé quelque chose à manger, on aurait pu regarder un film ensemble...

Je sentis une vague de soulagement m'envahir. Dieu merci, je n'étais pas allée chez lui ce jour-là. Il essayait clairement de transformer ce qui devait être un simple échange professionnel en quelque chose de beaucoup plus personnel. Et je savais que si j'y étais allée, j'aurais été prise au piège de cette situation ambiguë. J'avais suivi mon instinct en évitant cette rencontre, et à cet instant, je me félicitais intérieurement d'avoir écouté cette petite voix intérieure qui me disait de ne pas y aller.

D'ailleurs, Paul, mon coach, m'avait clairement dit qu'Ibai n'avait pas été très enthousiaste de le voir à sa place. Apparemment, il avait tout arrangé, comme si un rendez-vous galant était en préparation. Paul, en riant, m'avait même dit que j'avais bien fait de ne pas y aller, surtout si je n'en avais pas envie. C'était exactement ce que je pensais à cet instant, et même si j'avais plaisanté à ce sujet plus tôt, je me sentais légèrement mal à l'aise maintenant.

Ibai : Ouais, tu vois, j'avais vraiment pas le temps, alors j'ai envoyé mon coach, répondis-je avec un sourire un peu crispé, essayant de clore la conversation sans paraître trop froide.

Ibai, cependant, n'était pas du genre à lâcher prise facilement.

Ibai : Si t'avais pas le temps, on peut refaire ça une autre fois. T'es là maintenant, on peut partir ensemble après le match. T'as rien de spécial à faire, tu regardes juste un match, non ? Viens, on pourra discuter plus tranquillement.