Vol direction Paris

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POV Amine

Le terminal de l'aéroport est bondé, bruyant, mais je me laisse porter par le flux sans vraiment y prêter attention. Trois semaines. Ça fait trois semaines que j'ai quitté la France, et maintenant je suis sur le point de rentrer. Un peu de normalité, enfin. Mon chat, Baki, me manque terriblement. Je me demande si ma mère a pris le temps de lui parler et de jouer avec lui, ou s'il a passé la moitié de ses journées à attendre que je rentre. Mon quotidien, ma communauté, mes amis, ma famille... tout ça me manque plus que je ne l'aurais imaginé. Je souris en pensant à mon appartement, à ce train-train bien rangé que j'avais un peu pris pour acquis avant de partir.

Mais en même temps, j'ai un pincement au cœur. Parce qu'au milieu de cette foule et du bruit, je ne peux m'empêcher de penser à elle. Alya. Ça fait plus de trois semaines qu'on passe presque chaque minute ensemble, et j'ai pris goût à cette proximité. En plus, on est officiellement en couple... Depuis le jour où je l'ai rencontrée, on s'est trouvés, on est devenus inséparables, naturellement, sans effort. Et maintenant, à l'idée de rentrer, de reprendre mon rythme, il y a cette autre pensée qui m'inquiète. On ne vit pas dans le même pays, et je sais que nos vies vont nous forcer à mettre un peu de distance. Ça me fait bizarre, mais en même temps... je me dis que ce n'est pas la fin du monde. Ce n'est pas comme si elle vivait à l'autre bout de la planète. Elle est en Belgique, ce n'est pas insurmontable.

Je la cherche du regard et je l'aperçois, un peu plus loin avec Yannou. Ils sont dans une boutique de l'aéroport, en train de regarder des étagères de bonbons et de biscuits hors de prix. Je les observe un instant en souriant. C'est fou comme ça me fait plaisir de voir mon meilleur pote s'entendre aussi bien avec elle. Ça compte, ça. Abdel et Yannou l'ont acceptée, et c'est important pour moi. Si mes amis la valident, ça présage que du bon. Et je me dis que ma famille, elle sera obligée de l'accepter, elle aussi. Ça ne peut que bien passer, j'en suis persuadé.

Et puis, je ne vais pas mentir... je commence sérieusement à imaginer la présenter à mes parents. Je n'ai jamais ressenti ce besoin avec quelqu'un d'autre. Avant elle, ce genre de pensées me semblait lointain, presque abstrait. Mais avec Alya, tout est différent. Je me dis que c'est elle. Je ne sais pas l'expliquer autrement. Elle est celle que j'attendais sans le savoir. On a passé la nuit ensemble avant de venir ici, et même si rien de "physique" ne s'est passé – on n'est pas mariés, donc c'était hors de question – j'ai senti ce besoin de la garder près de moi. De me dire qu'elle est à moi, que c'est ma femme. Oui, "ma femme". Je ressens ça comme une évidence, même si c'est nouveau pour moi.

Je m'approche de la boutique et je vois Alya s'essayer des parfums, elle en vaporise sur son poignet et le sent. Elle me voit arriver et lève le flacon vers moi avec un sourire malicieux.

Alya : Amine, tu vois ce parfum ? C'est mon odeur. Ça, c'est moi, personne d'autre ne le porte.

Amine : Ah ouais ? Et pourquoi tu ne le prends pas, alors ?

Alya : Ici, il est hors de prix. J'en ai déjà chez moi à Bruxelles, je n'ai pas besoin de le racheter ici.

Je secoue la tête, faussement exaspéré. Elle ne comprend pas que je vais lui offrir ce parfum, que ça ne se discute même pas. Elle proteste, bien sûr, me dit qu'elle en a déjà à la maison, qu'elle en a marre que je paie des choses pour elle.

Amine : Alya, c'est bon, maintenant. Je suis ton homme, c'est normal que je te fasse plaisir.

Elle me regarde, touchée, mais elle continue de protester.

Alya : Mais j'en ai chez moi ! Ça ne sert à rien...

Amine : Ok, t'en as chez toi à Bruxelles, mais chez moi, à Paris, il n'y en a pas. Comme ça, quand tu viendras dans mon appartement, ton parfum sera déjà là.

Rencontre à la Kings League - AminematueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant