Elimination belge

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POV Alya

Le jour du match était enfin arrivé, et je ne pouvais pas m'empêcher d'être envahie par le stress. Chaque battement de mon cœur semblait résonner dans ma poitrine comme un tambour de guerre. Je me dirigeai vers le stade, l'adrénaline me poussant à avancer malgré les doutes qui s'entremêlaient dans mon esprit.

La première chose qui m'inquiétait, c'était l'arbitrage. J'espérais que Gérard avait pris en compte nos remarques et qu'il avait fait le nécessaire pour changer la situation. Malheureusement, en consultant la liste des arbitres, mes craintes se confirmèrent : les mêmes arbitres que pour le match précédent. Je ne pouvais pas croire qu'il n'avait pas changé les arbitres. Est-ce qu'il avait seulement écouté ce que nous lui avions dit ? Je le pensais capable de faire mieux, mais là, j'étais déçue. Peut-être avait-il simplement parlé aux arbitres pour leur faire part de nos préoccupations. Je ne savais pas à quoi m'attendre.

En entrant dans ma loge, je me sentis à la fois excitée et nerveuse. À ma grande surprise, je vis que la loge d'à côté était celle d'Amine. C'était la première fois que nous avions des matchs le même jour, et cela me remplissait de joie. Amine jouait à 17 heures, tandis que mon match était prévu à 14 heures. Je pensais que c'était un peu bizarre que les Français aient eu un jour de repos en moins, mais je chassai rapidement cette pensée de mon esprit.

Pour l'instant, je me concentrais sur mon équipe. Alors que je commençais à m'installer dans ma loge, je fus interrompue par un câlin inattendu par l'arrière. Sur le moment, j'étais étonnée, mais en reconnaissant cette étreinte, je su immédiatement que c'était Amine. Il n'y avait pas beaucoup de gars qui mesuraient deux mètres, et je savais que lui seul aurait pu me prendre dans ses bras de cette manière. Il me fit un bisou sur la joue et me demanda comment j'allais. À ce moment-là, je ne pus m'empêcher de lui dire la vérité.

Alya : Je suis un peu stressée quand même. J'espère que notre discussion avec Gérard a servi.

Amine, s'installant sur le bureau, me regarda avec un sourire rassurant. 

Amine : Écoute, ne stresse pas. Tu as fait tout ce que tu pouvais, et ton équipe a confiance en toi. Tu dois avoir confiance en elle aussi. Franchement, tu dois être fière de ton équipe. Ils ont été dignes jusqu'ici, rien à dire.

Ses paroles me touchèrent. Je savais qu'il avait raison, mais le stress était difficile à contrôler. 

Amine : Et puis, l'arbitrage, tu ne peux rien y faire. Ce n'est pas dans tes cordes. Vis le match à fond. Qui sait, ça pourrait être le dernier. Je ne te le souhaite pas, mais ça pourrait être le cas. La Belgique peut être fière d'avoir une équipe comme la tienne.

Je souris, réconfortée par ses mots. Il savait trouver les bonnes phrases pour me rassurer. C'était vrai que si l'arbitrage se passait mal, je ne pouvais rien y faire depuis où j'étais. Alors qu'on discutait un peu, il me confia qu'il allait se mettre en live sur Twitch pour commenter mon match.

Amine : Ne t'inquiète pas, je suis là, juste à côté, et je vais aussi commenter. Beaucoup de Belges demandent que je fasse ça.

Alya: Et merci de toujours mettre en live les matchs de la Belgique. Ma communauté te regarde dès qu'il y a un match. Ils adorent écouter tes commentaires en français. 

Amine : D'ailleurs, tu devrais me rémunérer pour ça. Je travaille pour ton équipe, et c'est 50 euros l'heure.

Il retourna dans sa loge, me laissant avec un sourire aux lèvres. Sa blague avait détendu l'atmosphère, et je me sentais un peu mieux.

Marc arriva peu après et je vis Paul s'installer avec l'équipe. Le moment approchait. Le match de la Belgique commença, et je savais qu'Amine était juste à côté, prêt à commenter. Tout au long du match, je pouvais entendre sa voix. Mais le match, oh le match... c'était un véritable carnage. On avait l'impression qu'on nous volait du temps à chaque seconde. Des pénaltys qui n'étaient pas accordés, des fautes de main qui auraient dû être sanctionnées... Je devenais de plus en plus en colère. J'avais l'impression que tout ce qu'on avait dit à Gérard était tombé dans l'oubli. Je me tournais vers Mark, dont l'expression trahissait aussi sa frustration.

Alya : Ce n'est pas possible. On subit ça depuis le début. Si ça continue, on va pas s'en sortir.

Mark hocha la tête, visiblement en colère aussi. Paul était sur le terrain, tentant désespérément de se faire comprendre par l'arbitre, mais celui-ci semblait sourd à ses remarques. Les joueurs belges commençaient à montrer des signes d'agitation, et pour la première fois, je les voyais devenir un peu violents. Et moi je suis à deux doigts de craquer, je ne voulais pas qu'on en arrive là. Je me sens honteuse d'avoir amené des garçons aussi géniaux pour cet événement, depuis le début ils ne font que subir en silence.

De l'autre côté, j'entends Amine s'indigné lui aussi en plein live.

Amine: Je comprends la frustration des joueurs à 1000% les gars. L'arbitre est dégueulasse, il faut clairement du favoritisme là.

On nous a foutu un carton rouge ?! C'est la plus grosse blague de l'année. Le match devenait de plus en plus difficile à regarder. C'était un enchaînement d'erreurs, de décisions absurdes, et à un moment, je me demandai si l'arbitre était là pour jouer contre nous.

À côté de moi, Mark était silencieux, ce qui était rare. Il était généralement toujours prêt à faire une blague ou à détendre l'atmosphère, mais là, il semblait choqué. Je réalisai que même lui n'avait plus de mots face à cette situation.

Je sortis mon téléphone et commençai à vloguer. 

Alya : Les gars, c'est n'importe quoi ce qui se passe ! On est là, on donne de la visibilité à l'événement de Piqué. Et regardez comment ça se passe ! Je suis dégoûtée ! Franchement, je suis trop vénère !

J'entends à nouveau Amine s'offusquer.

Amine : Il y a pénalty ! C'est honteux ! Ils volent la Belgique !

C'était comme si nos frustrations s'entremêlaient. Nous n'étions pas seuls dans ce combat. Tout le monde voyait ce qui se passait. La défaite approchait, et je sentais que ce match ne serait pas juste une simple défaite sur le terrain, mais une vraie trahison à tous ceux qui avaient mis leur cœur et leur âme dans cette compétition. À mesure que le match avançait, il devenait de plus en plus clair que nous allions perdre. Mes pensées tourbillonnaient, et j'étais sur le point de craquer.

J'essayais de me convaincre que c'était juste un match, mais il y avait tellement plus en jeu. Je représentais mon pays, mon équipe, et je voulais que tout soit parfait. Lorsque le coup de sifflet final retentit, j'étais dans un état de rage et de tristesse mêlées. Nous avions perdu, et j'étais dégoûtée. La colère qui bouillonnait en moi s'exprimait par des larmes. 

Alya : Gérard, si je le croise maintenant, je vais lui en foutre une !dis-je à Mark, dont le regard désapprobateur me fit comprendre que je perdais le contrôle. 

Mark : Non, non, non, calme-toi, je t'en supplie ! Ça ne sert à rien !

Il était vraiment inquiet pour moi, mais je ne pouvais pas me calmer. Je me dirigeai vers les couloirs, le cœur lourd. En passant, je croisai la présidente de l'autre équipe, qui venait me saluer. Je n'avais même pas envie de lui parler. 

Alya : Vas-y, dégage, je n'ai pas envie de te voir.

Je me dirigeai vers les arbitres, cherchant Gérard. 

Alya : Il est où, Gérard ? Je veux lui parler, maintenant !criai-je en le voyant au loin.

Je m'avançai vers lui avec une détermination que je n'avais jamais ressentie auparavant. 

Alya : C'est quoi ça ? C'est comme ça que tu traites mon équipe ? On va avoir une discussion tous les deux...

Rencontre à la Kings League - AminematueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant