Huitième chapitre. Sullivan (2)

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Romy laisse la dizaine de peintres en herbe se servir en matériel. De toute façon, la place est limitée. La gérante, Inèz, revient à sa table.

‒ Est-ce qu'une boisson ou une pâtisserie te ferait plaisir ? Le thé glacé de la semaine est au citron et la pâtisserie du jour est un cake au caramel. C'est la spécialité de l'échopoterie. 

Inèz attend sa commande, stylo tactile prêt à s'élancer sur la tablette numérique. Romy n'a pas spécialement faim, mais elle a repéré le cake brillant et moelleux dans le présentoir, et le sourire d'Inèz est si radieux qu'elle n'oserait pas lui faire faux bond.

‒ Euh, oui, d'accord.

‒ Excellent ! Vas-y, je te conseille de ne pas traîner. Tu vas voir, les deux heures vont passer extrêmement vite !

Inèz s'enquiert de la commande de la table voisine pendant que Romy se renseigne auprès de Jim :

Romy : Au fait, Jim, je me demandais : Pourquoi as-tu appeler ton chat « Sully » ?

Jim : Eh bien, Romy, il est né l'année des « S ». J'étais peu inspiré, jusqu'à ce que je revois Monstres & Cie avec ma nièce et qu'elle me montre sa peluche de Sullivan dit « Sully ».

Romy : C'est le héros ?

Jim : L'un des héros. Tu ne connais pas ?

Romy : Je vois ce que c'est, mais je ne l'ai jamais vu.

Jim : Il faudrait y remédier. Dans l'animation et l'intrigue, c'est un des films les plus originaux. Du temps où l'humour était fin et accessible aux enfants comme aux adultes.

Romy : Ça enrichira ma culture, je l'avoue, limitée en termes de dessins animés.

Jim : Tu faisais quoi pour t'occuper, petite. Tu n'avais pas la télé ?

Romy : Si. Mais je lisais déjà beaucoup. Mes parents m'ont dit qu'ils m'ont toujours vu avec un livre dans la main ou dans mon sac. Pour la télé, des émissions ou plutôt des films.

Jim : Je me doutais bien de ta réponse.

Alors, tu commences à peindre ?

Romy : Je réfléchis encore à mes couleurs.

Et, quel est ton plus beau souvenir avec Sully ?

Jim : Dur d'en trouver un, là, comme ça. Il m'amuse chaque jour passé ensemble... Je suis certain que tu en es déjà tombée amoureuse...

Romy : Comment y résister ?

Alors ? Y'a pas un truc spontanément auquel tu penses ?

Jim : Le jour où je suis allé le chercher, évidemment.

Romy : C'était où ?

Jim : Un élevage de ragdolls près de Bordeaux. Quand je suis entré, c'est le premier qui est venu vers moi. Il avait une plume dans la gueule, arrachée du jouet que l'éleveuse lui avait donné. Et il l'a déposée à mes pieds. Il paraît que c'est le chat qui te choisit.

Romy : C'est si kiki.

Jim : Kiki ?

Romy : Mignon.

Je peux te demander ton âge ?

Jim : Tu me prends pour un vieillard ?

Romy : Du tout. Je fais connaissance.

Jim : J'ai 28 ans.

Romy : D'accord. Bon, ce n'est pas le tout, mais va falloir que je m'y mette !

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