6 décembre 1820
Sais-tu, ce qui m'a fait sombrer ?
Le bonheur.L'amour. L'amour ne répare rien. L'amour n'est pas plus fort que tout. L'amour est l'instrument du chaos, une vaine utopie qui te fait plonger au fond du trou de ton plein gré.
Je n'ai jamais eu peur de l'Ombre qui vivait en moi. Mon chat était contrôlable, et le chaton n'avait rien de macabre. C'est arrivé sans prévenir. Je me suis fiancé. J'ai eu tort. L'Ombre a dû se sentir trop à l'aise. Trop en sécurité. Trop tout. Le chat qui me gardait est mort, en même temps que la femme de ma vie. C'est moi qui les ai tués, et je m'en souviens à peine.
Enfin, si. Je me souviens du goût de leur sang. Parce que, quand je me suis réveillé, le lendemain matin, il était encore dans ma bouche.Cela fait une semaine, aujourd'hui. Jour pour jour. Mon métamorphe ne suit pas les cycles de pleine lune. Il se transforme à sa guise. Tout le temps. Et je ne peux rien faire pour l'en empêcher. Il suffit que j'aie une seule idée suicidaire pour que la bête prenne le contrôle de mon corps, et de mes pensées. Les hommes pensent que je suis un loup fou, perdu loin de sa meute, qui attaque de manière déraisonnée. Ce sont probablement mes semblables, les autres créatures, qui leur font croire ça alors qu'ils me traquent si désespérément que s'en est pitoyable. Je ne sais pas ce qu'ils espèrent.
Me tuer ?
Doux rêve utopique. Ils ne peuvent pas me tuer. Personne ne peut me tuer.
Personne ne peut nous tuer.
Tu ne le savais pas, n'est-ce pas ? Moi non plus. Personne, dans ce foutu bouquin, n'a trouvé pertinent de nous l'écrire. L'invincibilité. Maudis sommes-nous. Maudis sommes nous mille fois, d'avoir survécu jusqu'ici. J'aurais dû m'en douter, pourtant. Qu'est-ce qu'un homme qui n'arrive pas à se tuer lui-même ? Un monstre. Toi. Moi.
Nous.Gysingevargen
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La malédiction des chats noirs
ParanormaleBizarre. Misanthrope. Asociale. Introvertie. Et toujours accompagnée d'un chat noir qui semble se volatiliser par intermittence. Voilà comment l'on décrirait Elwina. Maudite. Seule. Voilà comme elle-même se décrirait. En arrivant à Kerdoueziou, u...