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J'ai passé beaucoup de temps à douter. Le lendemain j'avais toujours pas de nouvelles de Yanis mais vers 23h j'ai reçu un appel, c'était lui. Mon cœur il faisait des gros boom boom. J'ai cru j'allais tomber par terre, limite j'hésitais à répondre mais comme je voulais vraiment savoir comment allait mon frère bah j'ai répondu. Oui, depuis hier Sofiane ne me répond plus au téléphone, ni moi ni mama. Et je peux vous dire que le jour où on a failli se faire tirer dessus bah il était bien amoché. Le pauvre quand les keufs sont venus le chercher il pouvait même pas se débattre rien, il était entaillé de partout. C'est la hechma ce qu'on avait fait à mon frère.

Et ma mère mskina elle en revenait pas de comment on m'avait mise en gav sans scrupule. J'vous promet qu'ici on subit trop la hagra des keufs, que ça nous nous cherche.

Yanis: Allô ?
Moi: Oui ca va ?

J'ai vu dans sa voix qu'il était fatigué mais vraiment. Puis j'ai finit par me dire que ouais lui aussi il a du en baver depuis hier.

Yanis: Hamdoulilah et toi ?
Moi: Ça va et Sofiane il va bien ?
Yanis: Il est avec moi

Le soulagement que j'ai eu quand il m'a dit ça. Vu dans l'état dans lequel j'ai laissé mon frère j'aurais préféré être là pour m'occuper de lui. Il s'était fait balafré de partout putain j'ai le mort rien qu'à le dire. Il avait des gros problèmes...

Moi: Pourquoi il répond pas au téléphone
Sofiane: Attend passe là moi. Allô ?
Moi: Oui
Sofiane: Ma dobizette ça va ?

Ce surnom, cette voix... ça suffisait à me calmer. Eh j'vous promets je vais le répéter mais mon frère c'est tout pour moi.

Moi: C'est toi est-ce que ça va ?
Sofiane: Je t'ai dit que j'ai perdu mon téléphone t'appelait dans le vide mon coeur

Je suis bête.

Moi: Ah merde
Sofiane: Je suis en bas descend

Omg mon cœur il a faillit arrêter de battre. Malheureusement ma mère elle travaillait, elle aurait bien aimé le voir. Mehdi, 0 nouvelles. Donc je suis juste descendue puis quand je l'ai vu comme ça, une casquette sur la tête, j'osais même plus le toucher. Je vous promet qu'ils l'ont abattu, c'était une grosse dinguerie. Â la différence de d'habitude je l'ai doucement pris dans mes bras et il m'a serré contre lui. Il avait plus aucune force mskine. J'ai même pas cala Yanis derrière tellement j'étais heureuse de voir mon frère en vie, mon sang. Comme je vous l'ai dit ce soir là j'aurais préféré mourir plutôt que ce soit lui. C'est une certitude.

Sofiane: Y'a personne à la maison ?
Moi: Nan
Sofiane: Jvais récupérer 2/3 affaires

Et voilà, moi qui était soulagée de le revoir, bah j'étais forcée de le laisser partir une seconde fois. Mais c'est tellement dur de voir son frère se détruire comme ça vous imaginez même pas.

Moi: Pourquoi ?
Sofiane: Fauf que j'parte un peu là

J'ai baissé la tête, dégoûtée. C'est repartit. J'avais l'impression de me revoir à mes 7 ans en train de lui dire au revoir, pour le revoir qu'après 6/7 mois. C'était horrible et j'étais toute petite, à cette époque pour moi Sofiane c'était mon père, et le voir partir pour ne plus revenir ça me tuait de l'intérieur. Bah là c'était pareil. Il m'a prise par la nuque pour que je le regarde.

Sofiane: En tout cas y'aura personne pour te faire chier mtn
Moi: Pourquoi
Sofiane: L'autre pd de flic il a plus de maison, la prochaine fois qu'il te touche il a plus de famille

Après avoir dit ça il est juste monté prendre des affaires puis il est redescendu 30 secondes après pour monter dans une voiture que j'connais pas. Il a tcheker le conducteur, sa tête je l'avais déjà vue quelque part.

La chronique de Sana: « On se reverra si Dieu veut »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant