La chronique de Sana: « On se reverra si Dieu veut »

33.

J'avais le cœur tellement lourd, tellement lourd. Mais je me suis endormi quand même, j'étais tellement fatiguée, tellement triste. Dans la nuit j'ai fait que des cauchemars, c'était horrible putain.

Dans mon rêve, je marchais avec Fodé normal et ça lui avait tiré dessus devant moi. Je m'étais accroupie et j'appelais à l'aide, mais seule le silence répondait. L'atmosphère elle était tellement bizarre, je pleurais et j'avais posé ma tête sur son torse, et Fodé me caressait les cheveux. Il était en train de mourir et punaise je pleurais je pleurais.

Puis il a dit un truc :
Fodé: Apaise ton cœur, c'est juste une Dunya

Les musulmans comprendront. J'ai relevé ma tête et il était mort, j'ai crié tellement fort et je pleurais. Carrément quand je me suis réveillée bah mon coussin était tout mouillé, j'avais pleuré vraiment.

Ce rêve c'était pas qu'un cauchemar, j'avais l'impression que c'était un message d'Allah subhana wa ta3ala.

« Apaise ton cœur, c'est juste une Dunya »

Cette phrase elle voulait tout dire, elle m'a tellement fait remettre en question. Mais malgré tout j'avais revu Fodé mourir sous mes yeux et ça m'avait touchée à un point... J'avais du mal à respirer, je voyais flou c'était une sensation bizarre. Je me suis levée pour voler le coussin à ma mère dans sa chambre et j'ai craqué, j'ai appelé Yanis.

Moi: Allô ?

Yanis: Mmh ?

Moi: Viens stp

Il a raccroché, soit il va venir soit c'est mort il m'a rayé de sa vie. Et j'espérais tellement qu'il vienne et qu'on remette tout en ordre. Malgré ce que je lui ai dit ce soir, j'espérais qu'il soit pas rancunier. Je l'ai juste attendu dans le salon et quand je l'ai vu entrer je l'ai pris dans mes bras. C'était pas comme d'habitude, là j'avais l'impression de le retrouver. Je respirais fort son odeur, j'avais envie de la sentir auprès de moi toute ma vie.

Moi: J'ai rêvé de Fodé...

Il m'a regardé attentivement puis il a caressé ma joue. Il m'a regarder avec des yeux tellement doux, ça m'avait manqué. Ça m'avait manqué de me sentir aimée, dans un moment où mon père m'a abandonnée, ou mes frères sont en cavale et que ma mère est au Maroc pour l'enterrement de son frère. Ça m'avait manqué de me sentir épaulé, mais est-ce que ça en vaut la peine finalement ? Est-ce que je suis pas faites pour rester seule ? Éloignée du monde ?

Yanis: Laisse le partir Sana

Il avait raison, totalement. Après ça, on a juste dormi dans les bras l'un de l'autre mais cette fois il manquait quelque chose, je pense que c'était le bonheur qui manquait. On était là mais sans être là, et je préfère mille fois ça que de le voir avec une autre. Jamais je l'accepterais, ce serait la pire des sensations.

Moi: J'ai peur Yanis

Yanis: De quoi ?

Moi: Qu'un jour ce soit toi

Yanis: Je ferais tout pour que ça le soit pas, pour nous Sana. Jamais jpourrais vivre sans toi

Sur ces jolis mots on s'est endormis.

Le lendemain quand je me suis réveillée bah j'ai vu Yanis en train de réparer avec je sais pas quoi le mur mais franchement ça passait crème. Si ma mère voyait encore une fois un mur pété je crois qu'elle brûle la cité. Franchement il a abusé.