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Là ça été la descente aux enfers pour moi.

Je m'étais pas rendue compte mais Yanis il était juste derrière une voiture. À ce moment là j'étais soulagée car il n'avait rien mais je comprenais pas.

Moi: Sofiane dis moi ?

Sofiane: C'est Fodé...

À ce moment j'étais un peu dans l'incompréhension, je comprenais pas sa réaction. Puis de suite j'ai fais le lien, l'ambulance, Sofiane...

Moi: Quoi ? Il a quoi Fodé ?

Sofiane: Ils l'ont tué

Là je me suis détachée de lui, je l'ai regardé dans les yeux, mes paupières elles étaient grandes ouvertes, enft j'arrivais pas à y croire, mais c'était bien vrai.

Fodé, celui avec qui on a grandit, celui qui est parti au bled pour apprendre le Coran, celui avec qui je me suis battue plein de fois. Puis j'ai pensé à Sousou. J'ai eu du mal à respirer, je voyais tout flou. Ce moment il restera à jamais dans ma tête, à jamais.

Fodé, celui qui était le frère de Yanis et Sofiane, celui qui a grandit avec eux.

Sofiane: Jlai vu Sana, jlai vu sa mère yavait du sang partout, j'étais avec Yanis...

Puis quand Yanis il a entendu ça il s'est mis à frapper dans la voiture. Il a pété la vitre, la portière avec son pieds. Mais personne ne pouvait le retenir. Moi j'entendais plus rien, je voyais plus rien. Les larmes je les contrôlait même plus. J'avais plus la force de soutenir qui que ce soit. J'ai perdu mon frère... on a tué notre frère...

Je me suis contentée d'aller voir Sousou, son cousin. Quand je suis allée dans son bat yavait vla les gars la tête baissée. J'avais la tête qui tournait, plus rien n'allait je respirais plus putain j'avais un mal de ventre atroce, j'étais mal putain j'étais en train de mourir de l'intérieur. La mort, j'y avais jamais pensé. Quand j'ai ouvert la porte de sa maison, j'ai vu Sousou assis, les mains sur la tête, ses yeux inondés de larmes. Il a relevé la tête vers moi puis lentement il m'a prise dans ses bras et il s'est mis à pleurer, il s'arrêtait plus.

Sousou: Ils m'ont arraché mon frère

Il me lâchait plus et moi j'arrivais plus à m'arrêter de pleurer, je tremblais mes jambes elles tremblaient, plus rien n'allait. Ma mère était avec Salma (la maman de Sousou, celle qui a recueilli Fodé quand ses parents sont décédés).

Et ce qui m'a le plus tué, c'est ce que Sousou m'a chuchoté à l'oreille. Dans sa voix j'entendais la haine et la colère.

Sousou: Ils l'ont tué et ils ont fait passer ça pour un suicide.

J'ai reculé, j'étais choquée, je savais plus quoi dire tellement j'ai mis ma main sur ma bouche. J'ai posé mes mains sur ma tête, c'est juste impossible.

Sousou: Je te promet.... Je te promet que c'est vrai Sana, ça la frapper avec des bat de baseball

Ya Allah !!!! Des bat des baseballs, ils l'ont pas juste tuée, ils l'ont martyrisé.

Je lui ai demandé où ils ont trouvé son corps et apparement il était pas du tout démembré, si il s'était jeté de la haut il se serait déchiqueté, c'est évident putain. Mais là il avait des hématomes partout. Donc Sousou il a commencé à m'expliquer.

C'est dur à lire alors arrêtez vous la pour celles qui sont sensibles.

Quand Fodé a été retrouvé il avait des traces autour des poignets, des traces qui montrent qu'il a été tenu par deux personnes. Ça l'a pris à plusieurs mais c'est pas possible d'être lâche a ce point.

Et pendant que ces personnes le tenait, il se faisait frapper. Son corps il était en sang quand il a été retrouvé, sa bouche aussi il avait craché du sang. Je veux même pas imaginer à quel point il a souffert, si j'avais été là j'aurais fait mon possible quitte à mourir avec lui.

Quand j'ai appris ça mon cœur, Ya Allah mon cœur je vous promet que je le sentais plus. Ils ont tuer notre frère et l'Etat a vite étouffé l'histoire. Ils ont trop l'habitude de nous chier dessus. Le keuf qui allait me tuer si Yanis n'avait pas été là, vous pensez qu'il aurait eu quelque chose ? Sur et certain ils auraient dit que j'avais un couteau à la main ou quoi. Pourtant, mskina ça m'a attrapé comme ça j'avais rien fait.

Mais l'a inventé quelque chose d'aussi stupide, j'ai jamais vu ça. Ça nous prend pour des cons ou quoi ?? Parce qu'il a pas de parents ça a étouffé l'histoire.

Je suis sortie, vite je suis sortie. Je me suis mise à marcher sans savoir ou aller, je respirais de moins en moins.

Noa: Sana ?

J'entendais plus rien, j'ai marché sans m'arrêter jusqu'à que je suis sortie du quartier. Je me suis écroulée au sol le pire c'est que je pleurais même pas bruyamment. Juste j'ai caché mon visage, mon Dieu et si c'était Sofiane, et si c'était Mehdi... Je peux pas imaginer qu'un jour mes frères puissent subir le même sort. Mais pourquoi ? Pourquoi nous ? Pourquoi Fodé ?

Puis Noa s'est accroupi et il m'a prise dans ses bras. Je l'entendais pleurer lui aussi et puis je me suis accrochée à lui, je tenais sa veste fermement, j'avais peur, je tremblais de peur. Peur de voir mes frères mourir, peur même de voir Noa mourir sous mes yeux à l'instant même car maintenant que Fodé, notre millier, est décédée, je me dis que tout est possible.

Noa: Chui là

Il caressait mes cheveux mskine, il était détruit et malgré tout il me consolait.

Noa: C'est fini

Moi: Ils l'ont tué...

Noa: Allah y Rahmo

J'avais peur, je tremblais de peur, de froid, de tristesse, de haine. J'ai été submergée par mille sentiments à ce moment là. Combien de fois il a du appeler à l'aide, combien ??? Il a subit la mort, il s'est vu mourir comme ça.

Moi: P.. promet moi que tu.. tu feras attention

Mon Dieu mais je disais n'importe quoi. Soudain j'ai commencé à avoir peur pour eux, pour lui, pour nous. Tout, vraiment tout peut arriver à n'importe quel moment.

Noa: T'inquiète pas Sana

J'arrivais même plus a le lâcher, je m'étais accrochée à lui mais d'une manière. J'avais peur qu'il parte car visiblement tous mes proches partent un par un.

Noa: Jte lâcherais pas Sana

La chronique de Sana: « On se reverra si Dieu veut »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant