Chapitre 4c

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Aïmar reprit peu à peu son souffle, laissant son épée tomber au sol avec un bruit sourd. Des gouttes de sueur perlaient sur son front.

Le jeune homme qu'il avait protégé semblait épuisé. Un énorme hématome violet commençait à se former sur sa joue, résultat du coup qu'il avait reçu plus tôt. Aïmar ne savait pas si le garçon comprenait la langue commune mais il tenta tout de même une approche.

— Tu vas bien ? demanda-t-il en se tournant vers lui.

— Oui, répondit le garçon après un moment.

Son regard était perdu dans le vague, et sa respiration était haletante, mais il le comprenait manifestement. Aïmar en fut agréablement surpris et lui tendit la main pour l'aider à se relever.

— Je m'appelle Aïmar. Je viens du village, pas loin d'ici.

Le rouquin leva les yeux vers lui, hésita un instant, puis accepta sa main pour se redresser. Il était à peine plus grand qu'Aïmar.

— Joon, répondit-il avant qu'Aïmar ne puisse poser sa question. Je... je ne sais pas comment t'expliquer d'où je viens. D'où nous venons, mes amis et moi...

Aïmar remarqua alors la pierre lumineuse incrustée sur la poitrine de Joon. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise ; jamais il n'avait vu une telle chose. Était-ce un cœur de magie ? Un réceptacle mystérieux ? Il voulait lui poser la question, mais les cris perçants à travers les arbres le coupèrent dans son élan. Il reconnut parmi ces voix celles de Gabriel et de Hawke, et se rappela brusquement que Noël n'était pas avec lui et probablement en danger.

— Je dois aider les miens, déclara Joon. Merci pour ton aide.

— Attends, l'arrêta Aïmar. Parlons d'abord aux villageois ; ils nous aideront.

— J'ai suffisamment attendu.

Avant qu'Aïmar ne puisse rétorquer, Joon s'élança dans la forêt, disparaissant rapidement parmi les arbres et les buissons.

Gabriel fut le premier à arriver sur les lieux. En voyant le feu se répandre dans la végétation, il donna aussitôt l'ordre à ses hommes d'éteindre les flammes le plus rapidement possible. Il fallait à tout prix éviter que les incendies n'atteignent les arbres fruitiers, sous peine de détruire toutes les récoltes à venir. Lysandre était également présent ; il scrutait les cadavres dispersés autour de lui, un poignard en main. Se penchant pour tâter le pouls de l'un des corps, il chercha à évaluer la situation.

Hawke, voyant son protégé, se précipita vers lui, visiblement anxieux.

— Que s'est-il passé, mon garçon ? Tu vas bien ? C'est toi qui les as tués ? Es-tu blessé ?

Pendant que les hommes s'activaient à remplir des seaux d'eau depuis la rivière, Aïmar commença à résumer brièvement la situation.

***

Sanaeh et Ransyl s'étaient arrêtés à quelques centaines de mètres du lieu du crash. Husha, ayant repris conscience, hurlait de douleur. Ils devaient retirer la balle de son épaule au plus vite.

Sanaeh s'agenouilla et installa la tête de sa petite sœur sur ses genoux, lui parlant doucement tout en lui caressant la joue pour la réconforter. Ransyl se pencha pour examiner la blessure de l'enfant. La balle était profondément enfoncée dans son épaule.

— Il faut l'endormir, suggéra-t-il. Sinon, elle souffrira encore plus quand je tenterai de retirer la balle.

— Non ! s'écria Sanaeh, paniquée. Si on fait ça, elle risque de ne plus se réveiller ! Elle...

Lumarave I [Fantasy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant