Chapitre 8 : La sorcière

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La brise glaciale de la forêt balayait les cheveux de Willow tandis qu'elle marchait aux côtés de Raven, le sol spongieux sous leurs pieds et pattes absorbant presque chaque pas dans un silence oppressant.

Willow n'avait pas prononcé un mot depuis qu'elle était partit de la maison, Raven sur ses talons. Elle était plongée dans ses pensées, ses yeux scrutant l'obscurité croissante de la forêt environnante. Elle sentait que quelque chose n'allait pas. Le Gardien d'Egypte, l'homme du cimetière, même le petit magicien tout ceci n'était qu'une partie d'un puzzle plus vaste, une menace plus profonde qu'elle n'arrivait pas encore à comprendre. Pourtant, un instinct viscéral, nourri par ses pouvoirs de sorcière, lui disait qu'elle se rapprochait de quelque chose – ou de quelqu'un.

Raven miaula faiblement, à peine plus qu'un murmure, brisant le silence pesant.


« Nous devons trouver une réponse, » répondit Willow d'une voix calme mais ferme. « Cette forêt est imprégnée de magie. Outre le tumulus de nos ancêtres c'est ici que réside le navire désormais mais pas que, tu sais très bien qui je cherche. Si nous voulons comprendre qui ou quoi manipule tout cela, c'est ici que nous devons commencer. »

Raven hocha la tête. Mais chaque pas qu'ils faisaient dans cette forêt noire semblait les conduire plus profondément dans un labyrinthe de mystères et de terreurs cachées.

Après quelques heures de marche silencieuse, le paysage autour d'eux commença à changer. Les arbres, autrefois massifs et tordus, semblaient s'effacer pour laisser place à une clairière. Au centre de cette clairière se trouvait une cabane en bois, vieille et délabrée, comme si elle avait survécu à des siècles de tempêtes et de sortilèges.

Willow s'arrêta net. « C'est ici, » murmura-t-elle, les yeux plissés.

Elle avança vers la cabane, sentant la magie vibrer sous ses pieds. Cette énergie ancienne, crue, lui rappela les histoires de sa grand-mère sur les sorcières qui avaient autrefois habité ces bois. Ces femmes étaient puissantes, mais dangereuses, car elles tiraient leur force non seulement de la nature, mais aussi des ténèbres qui s'y cachaient.

En approchant de la porte branlante de la cabane, Willow tendit la main et poussa doucement le battant, qui s'ouvrit dans un grincement sinistre. L'intérieur était plongé dans l'obscurité, mais l'air y était chargé de mystère. Des objets rituels, des herbes séchées et des fioles de liquides mystérieux jonchaient les étagères en bois pourri. Au centre de la pièce se trouvait un chaudron noir, couvert d'une fine couche de poussière, comme si personne ne l'avait utilisé depuis des années.

Willow entra, suivie de près par Raven, qui semblait de plus en plus nerveux.

Elle s'approcha du chaudron et tendit une main au-dessus de la surface. L'air autour d'elle crépitait d'énergie alors que ses doigts effleuraient les bords froids du métal. Willow ferma les yeux et commença à murmurer une incantation ancienne. Sa voix se mêla au souffle du vent à l'extérieur, créant une étrange harmonie. Peu à peu, le chaudron commença à réagir. Un liquide sombre, presque noir, s'éveilla à l'intérieur, bouillonnant doucement.

Raven feula.

Le liquide dans le chaudron devint de plus en plus agité, jusqu'à ce qu'une image commence à se former à la surface. C'était flou d'abord, mais lentement, la vision s'éclaircit. Willow vit une silhouette – une femme, vêtue d'un manteau noir, ses cheveux longs et ondulés masquant partiellement son visage. Elle se tenait dans une forêt semblable à celle dans laquelle Willow se trouvait actuellement.

La femme dans la vision leva la tête, et soudain, Willow croisa son regard. Une paire d'yeux sombres, durs et perçants. C'était un regard qu'elle reconnaissait, bien que ne sachant pourquoi.

Les fragments de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant