Assise dans la cuisine, perchée sur un des hauts tabourets placés autour de l'îlot central, je lis un livre de romance, que je trouve juste formidable. Les autres doivent être dans le salon ou dans leur chambre, je ne sais pas.
Ça fait trois jours que je suis sortie de l'hôpital et, je peux le dire, je suis assez fière de moi. J'ai réussi à manger un repas entier hier, malgré mon envie de tout jetter à la poubelle.
J'ai eu vraiment mal au ventre lors de la digestion, mais Ayem m'a dit que c'était normal et que mon estomac finirai par accepter de se nourrir de nouveau après presque deux mois et demi sans beaucoup manger.
Je l'avoue, un repas en trois jours, c'est pas beaucoup. Mais pour moi, c'est quand même un grand progrès. D'ailleurs, Eden m'a dit qu'il ferait à manger ce soir et que j'avais intérêt d'y goûter. J'essaierai...
Aaron m'a de nouveau emmener à la salle de boxe hier. Ça m'a fait un bien fou. On peut le dire, ce type se bat vraiment bien. Il anticipe presque tout mes coups et parvient à me mettre à terre sans même me frapper. Il dit que même en boxe, il ne frappera jamais une femme. Ça m'arrange un peu, il est tellement plus grand et plus musclé que moi, je pense que je me briserai comme une poupée de porcelaine si il me portait ne serait-ce qu'un coup...
- Qu'est-ce que tu lis ?
Je sursaute et me retourne vivement vers... Aaron, évidemment. J'en profite pour fermer le livre, n'étant pas à un passage des plus catholique.
- Heu... Juste une romance... bafouillé-je, gênée.
Il esquisse un petit sourire au coin des lèvres, comme s'il se moquait de moi. C'est d'ailleurs peut-être le cas.
- La jeune Ange n'est pas aussi innocente qu'il n'y paraît alors ? demande-t-il d'une voix chargée de sous-entendus.
Mes joues prennent une teinte cramoisie et j'esquive son regard. Il s'approche un peu de moi, et reste immobile quelques secondes, avant de soudainement m'arracher mon bouquin des mains et partir en courant avec.
Prise de cour et légèrement flippée à l'idée qu'il découvre ce que je lis, je le suis à la trace, courant à mon tour.
- RENDS MOI ÇA ABRUTI OU JE TE FILLE UN COUP LÀ OÙ ÇA FAIT VRAIMENT TRÈS MAL ! lui hurlé-je gentiment.
Sans s'arrêter, il ouvre le roman et ouvre de grands yeux, avant d'éclater de rire. Retrouvé dans le salon, où il n'y a d'ailleurs personne, il se met derrière la table basse pour m'empêcher de l'atteindre et lit la page qu'il vient d'ouvrir là où je m'étais arrêté.
Ho ça devient gênant.
- Aaron, rends moi ça ! m'exclamé-je d'une voix plaintive, le visage en feu.
Et alors que rien ne semble pouvoir être pire, il commence à lire à voix haute d'une voix théâtrale.
- " Il descendit ses mains dans mon dos jusqu'à agripper mes cuisses pour les soulever. Automatiquement, j'enroule mes jambes autour de sa taille, ressentant en moi un puissante exita..."
Je le coupe dans sa phrase en sautant par dessus la table pour lui couvrir la bouche de ma main et lui reprendre le roman de l'autre. Mon dieu c'est gênant. Mon visage doit désormais avoir la même couleur que la couverture rouge sang du bouquin.
Aaron ne cesse de rire devant ma gêne apparente.
- T'es même pas drôle, me plaigné-je en enfoncé mon visage dans mes mains pour me cacher.
- Ho si, et c'est toi qui est tellement drôle ! dit-il entre deux fou rires. Si tu voyais ta tête !
Un léger rire s'échappe de mes lèvres contre mon gré. Oui, bon, il fait le con aussi...
Son fou rire s'estompe et il me regarde quelques secondes.
- Quoi ? demandé-je en faisant mine de bouder, néanmoins avec un léger sourire au coin des lèvres.
Il ne répond rien alors qu'un air démoniaque prend place sur son visage. Du genre mauvaise blague de Satan en personne. J'ai peur.
Sans crier gare, il m'attrape par les hanches et me jette littéralement sur le canapé en face de lui avant de commencer en me pincer les côtes, provoquant mes éclats de rires.
- ARRÊTE ÇA AARON EVANS ! crié-je entre deux fou rire.
Il n'arrête pas, bien au contraire, et je me tords de rire comme jamais. Ça me rappelle les vieux souvenirs d'enfance avec mon frère...
Mon fou rire redouble d'intensité quand sa main droite se place au niveau de mon cou pour lui infliger la même torture qu'à mes pauvres côtes.
- STOP ! hurlé-je en riant. AARON ÇA SUFFIT ARRÊTE ÇA PITIÉ !
Il finit pas cesser son jeu de gamin et je me redresse sur le canapé, les cheveux en bataille et les joues rouges d'avoir trop rit. Un léger sourire flotte sur le visage de mon bourreau, ce bipolaire tantôt abruti, tantôt con...
- T'es vraiment un idiot, dis-je en ne pouvant m'empêcher de sourire.
Il hausse les épaules et se redresse, me surpassant de toute sa hauteur alors que je l'imite.
- Au moins tu ris, dit-il avant de me lâcher un clin d'œil et de partir du salon, mon bouquin gisant désormais sur le sol.
...
D'accord. Il vient de se passer quoi là ?
Mon sourire s'éteint et je regarde d'un œil vide par la fenêtre, où le temps pluvieux et chaotique fait rage. Vive l'automne.
En parlant d'automne...
Une idée germe dans ma tête et je me dirige vers la cuisine, téléphone en main. Bon, d'accord, c'est vrai, je ne sais pas cuisiner. Mais avec une bonne recette, ça peut s'arranger.
J'allume mon portable et appuie sur la petite icône nommée " Pinterest" avant de chercher "gâteau au chocolat".
Je me souviens que j'adorais ça quand j'allais bien. C'était un peu un rituel avec mon grand frère. Quand l'automne et le mauvais temps pointaient le bout de leur nez, on préparait des gâteaux et du chocolat chaud avant de s'enrouler dans un plaid en regardant un bon film du style Narnia ou Harry Potter.
Pourquoi ne pas continuer cette tradition ici avec ma nouvelle famille ? Même si je ne mangerai pas beaucoup, ça peut quand même être amusant ?
Des résultats apparaissent sur l'application et je choisis un lien qui me plaît avant de chercher les ingrédients nécessaires.
Des oeufs, du sucre, de la farine, du chocolat, de la levure, du lait...
Bon on doit avoir à peu près tout. Je commence à me mettre au fourneau, si je puis dire. Je préchauffe le four, renverse le pot de farine partout par terre, nettoie, entame un nouveau pot, mets du chocolat sur ma joue sans faire exprès, oublie d'enlever la coquille des oeufs...
Mais au final, j'arrive à obtenir une pâte presque identique à celle que faisait mon frère. Je la verse dans deux plats rectangulaires et les mets à cuir, ne me laissant pas distraire pour ne pas les brûler.
À côté, je sors huit mugs et commence à faire bouillir le lait dans une casserole en rajoutant du chocolat au fur et à mesure. Une fois prêt, je verse la boisson douce dans les mugs et rajoute des minis chamallows trouvés dans un placard.
Ho zut, les gâteaux !
J'éteins précipitamment le four et souffle de soulagement en voyant les gâteaux cuits à la perfection. C'est rassurant. Je les sors et les coupes en carré avant de les disposer dans une assiette. Une bonne odeur règne dans toute la pièce, me donnant presque faim. J'apporte tout sur la table basse du salon avant de courir dans ma chambre pour aller chercher un de mes DVD. Ça sera Narnia pour cette fois.
Plus qu'à appeler tout le monde...
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Angelina
RomansaAngelina a tout d'un ange, comme son nom l'indique. Aussi bien physiquement que mentalement. Une beauté sublime, une douceur exquise, un coeur en or et une vraie rêveuse. Adoratrice de romans, elle tente de fuir sa réalité dans la magie parfaite des...