Point de vue d'Apollon
Le bureau se distingue du reste de l'hôpital par son ambiance chaleureuse. Une lumière tamisée filtre à travers des persiennes ouvertes. J'aime cette ambiance, le fait que le mobilier en cuir vieilli réchauffe la pièce. Des étagères de bois sont alignées contre les murs, garnies de livres soigneusement classés par édition. Impossible de manquer les très nombreux diplômes encadrés, témoignages des accomplissements professionnels de leur propriétaire. Le directeur, M. Lambert, me tend la main avec un sourire poli.
— Monsieur Apollon, enfin nous nous rencontrons ! On m'à beaucoup parlé de vous, débute-t-il avec cordialité. Je vous en prie, prenez place.
Je lui rends son salut d'une poigne ferme. Il semble satisfait et me fait signe de m'asseoir sur l'un des deux fauteuils club.
La rencontre, je le sais, n'est qu'une formalité de plus dans mon entreprise. Je suis seulement venu ici pour chercher des indices. Il n'y aura aucun engagement de ma part. Mais je dois jouer le jeu.
Le directeur s'installe face à moi et s'adosse confortablement. Il ajuste ses lunettes tandis que ses yeux parcourent rapidement les documents éparpillés devant lui.
— Votre parcours est, pardonnez ce cliché, exceptionnel. Que diriez-vous de commencer dès la semaine prochaine ? Nous sommes à la recherche de talents comme le vôtre. Vous seriez une véritable fierté pour cet établissement. J'ai vu que vous aviez participé à de nombreuses publications médicales qui plus est. Elles m'ont beaucoup impressionnée. Votre nom associé au mien, cet Hôpital ne pourrait que prospérer.
Je reste silencieux un instant, savourant intérieurement cette mise en scène presque théâtrale. Je me penche légèrement en avant, tentant d'avoir l'air le plus sincère possible.
— Je vous suis très reconnaissant pour cette opportunité, M. Lambert, commencé-je lentement. Toutefois, je ne pense pas pouvoir accepter votre offre malheureusement.
— Est-ce le salaire qui ne vous convient pas ? dit-il en fronçant les sourcils, embêté. Et si je le double ? Je vous octroie en plus deux semaines de congés supplémentaires par an, si cela peut vous convaincre. Il faudrait être fou pour refuser une telle offre.
Il lève les yeux, l'air perplexe et légèrement pris de court. Il n'avait pas anticipé cette échappatoire.
— Bien sûr, la famille d'abord, convient-il en se remettant d'aplomb. Sachez que la porte vous sera toujours ouverte si votre situation devait changer, Monsieur Apollon. Surtout rappelez-nous.
— Je n'y manquerais pas. Merci beaucoup pour votre compréhension, conclus-je chaleureusement tandis que je me lève déjà pour partir.
— Vous saurez retrouver votre chemin ?
— Oui ne vous inquiétez pas. Au revoir, Mr Lambert.
Je sors de la pièce calmement et referme la porte. Une fois arrivé dans le hall, j'aperçois Bénédicte. Elle examine des dossiers d'un air plutôt distrait. Dès qu'elle me voit, un sourire jovial apparaît sur son visage.
— Vous voilà de retour ! Alors, avez-vous accepté le poste ?
Je secoue doucement la tête, feignant le regret. Un soupir traverse mes lèvres.
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La malédiction d'Euphrosyne et Apollon [Romantasy]
عاطفيةSe mettre une déesse à dos, ce n'est jamais bon. Mais quand celle-ci se venge et fait disparaître toute la joie dans ce monde par simple caprice, alors, le pire est à venir. Sauf si je parviens à rompre ce mauvais sort. Car toute malédiction peut êt...