2. Le sort funeste

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L'air de la fête est saturé de rires et de mélodies enchanteresses alors que l'Olympe brille de mille feux. L'obscurité envahit le ciel progressivement, et les lanternes accrochées sur les temples au loin offrent un spectacle magnifique. Les dieux et déesses rayonnent dans leurs plus beaux atours, leurs rires cristallins s'élevant dans le ciel étoilé. Je me dirige vers le centre de la salle où Euphrosyne, lumineuse, joue de la lyre. Son sourire devient plus grand encore lorsque son regard croise le mien. C'est alors que j'entends quelqu'un me héler.

— Ah Apollon ! Tu nous honores enfin de ta présence ! J'étais justement en train de discuter avec Athéna de la dernière bataille qu'elle à remportée. Sa sagesse et sa stratégie n'ont d'égal que son éclatante beauté ce soir, continu Hermès en lui adressant un clin d'œil d'un air espiègle. 

La déesse lève les yeux au ciel, mais je peux voir à ses joues légèrement rosies qu'elle n'est pas totalement indifférente au compliment. 

— Alors, comment trouves-tu cette soirée ? me demande Athéna en changeant de sujet, un sourcil levé.

— Tout est parfait, dis-je avec enthousiasme en saisissant un petit four au passage. Je vais aller saluer nos autres invités, profitez bien de la soirée surtout !

Non loin de là, j'entends Poséidon s'entretenir avec Dionysos autour d'un verre de nectar. Leur conversation est animée et agrémentée de gestes expansifs et de rires sonores. Le dieu de la mer, toujours aussi imposant, semble particulièrement joyeux.

— Viens donc boire avec nous, Apollon ! Nous célébrons l'amour et la joie ce soir, m'interpelle Dionysos, le teint rosie par le vin.

Je m'approche avec un sourire amusé et pose un regard en coin vers les satyres qui sautillent et bêlent de manière intempestive.

—  N'aurais-tu pas un peu abusé de l'alcool avec tes amis ce soir ? La soirée n'est pas encore finie tu sais, elle ne fait même que commencer...

Dionysos rit de plus belle, en levant son verre vers moi.

— Quel rabat-joie tu es ! Tiens ! Tu es toujours bien trop sérieux, il faut te dévergonder mon p'tit ! 

Les convives autour de nous éclatent de rire en écho à ses paroles. Je prends le verre qu'il me tend et, dans un geste solennel, Dionysos porte un toast en direction d'Euphrosyne, suivi immédiatement par Poséidon.

— À Apollon et Euphrosyne, que leur amour soit éternel et leur bonheur sans fin ! hurle presque le dieu du vin. Et leur lune de miel aussi, reprend-il en souriant goguenard, tout fier de sa trouvaille.

La majorité des invités, visiblement gênés, se remettent à discuter entre eux, détournant leur regard de notre petit groupe. Sentant que je devrais peut-être les laisser à leurs festivités exubérantes, je remercie mes deux amis et me retire, non sans lancer un regard inquiet aux satyres béguétants un peu plus loin. J'espère qu'ils ne gâcheront pas la soirée.

Tandis que je parcours la foule, j'aperçois Arès en pleine démonstration de force, brandissant son épée étincelante dans un geste théâtral, cherchant visiblement à séduire quelques nymphes regroupées autour de lui.

— Viens donc, apprécie un peu le spectacle ! clame-t-il en riant, sa voix puissante résonnant dans la salle.

Les jeunes femmes se mettent alors à glousser tout en le regardant avec gourmandise. Certaines ne répriment même pas leurs cris d'admiration face à la puissante musculature du dieu de la guerre. 

La malédiction d'Euphrosyne et Apollon [Romantasy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant