24; s'ils essayent de m'abattre, dites leur qu'ils arrivent trop tard.

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Un long mois s'est écoulé, un mois depuis la mort d'une bonne partie de mon cœur.

Parler comme un pd ? J'en suis conscient, mais au point ou on en est, je vous dirai d'aller vous faire foutre si vous me critiquiez, je me détruit suffisamment moi-même.

Mes mots sont crus et mes pensées hurlent de nature, j'm'appelle pas Charles, j'm'appelle Youssef, j'ai dans la voix une haine incontrôlable et indéterminable.

Que vous dire si ce n'est que ma tristesse n'a fait qu'augmenter. Évidemment le temps passe, lui aussi trime, miskin. *

J'pourrais m'auto insulter des heures durant, je me lynche tout seul, j'n'ai pas besoin de l'avis de quelques passants.

Passants. Dans ma vie ils l'ont tous été, surement avais-je lancé un appel à la haine ? Surement...

Je suis surement sacrément égoïste de ne penser qu'à ma gueule. Mais je suis comme ça au final. Aimez moi ou non, comprenez ou non, critiquez moi ou non, mon cerveau est ainsi fait, mon grand problème est ma collection de facettes différentes, je suis étrange, choqué depuis l'enfance, fruit d'un salaud et d'une reine, rien qu'en voyant mes géniteurs, on comprend que je ne suis pas très équilibré, et que je ne peux l'être.

Comme tu peux le voir, feuille, ma folie empire, je me met à te vouvoyer, et honnêtement, je me demande toujours pourquoi je te parle.

Les événements derniers m'ont fait réaliser que pleurer sans agir, équivaut à ne rien faire, et oui, tout simplement, j'fais dans la simplicité, éviter de me fatiguer ? Surement.

Ce que je fais de ma vie ? Toujours rien, le calme plat, et l'expulsion qui approche dangereusement de moi.

Orphelin, fou et SDF, j'aurais tout fait.

[..]

« La lumière les aveugle, ils peuvent dire ce qu'ils veulent, mais je suis seule devant ma feuille. » Mélanie, Diam's

Ouais, moi aussi j'suis seul devant ma feuille, ouais, même si j'en ai pas vraiment l'air.

Peut être pas schizophrène, surement multi-facettes, tu ne sauras pas quoi faire pour ne pas m'énerver, encore moins si je vais bien, et si je te douilles, saches que toi, tu n'en sauras rien.

Un homme bien avez-vous dit ? Moi ? Je vous rirai au nez si vous vous permettez de le répéter, je ne suis ni l'un, ni l'autre, désolé.

Timide ou sur de lui, mes multiples humeurs ont toujours dérangé, si bien, que certains ont tenté de m'évincer.

Beaucoup souhaitent le devant de la scène, j'en parle et je l'affirme, même les plus timides, rêvent d'un jour réussir à passer devant leur classe, ils attendent peut être que Cendrillon leur envoie sa marraine.

Hypocrites depuis la naissance, notre cerveau est ainsi construit, éclats de rires pré-programmés, comme ce que l'on va manger à midi.

Nos réactions contrôlées et nos pensées surveillées, depuis notre plus tendre enfance, nous suivons comme des moutons, les modes, le langage, la tendance musicale... Ou du moins, nous en sommes sérieusement influencés.

Et pourquoi ? Faire comme tout le monde, ne pas sortir du lot, avons nous peur ?

Aux caille-ra*, aux sois-disants thug* des thugs, je vous l'annonce, vous avez peur.

Le rejet, la mise à l'écart, beaucoup de mots seront possibles, vous en avez peur, mais vous l'infligez à d'autres.

« Le bonheur des uns commence la ou celui des autres s'arrête. »

J'me laisse emporter par ma plume, qui elle, s'envole petit à petit, un jour viendra ou je n'aurais plus rien à dire, et ce jour arrive.

La qualité de mes vers s'envole, mes rimes trépassent et que dire si ce n'est que ma vie me dépasse.

Petite feuille, bientôt tu finiras à la une d'un journal, « Un fou écrivain », titre aguicheur, ouais, j'pars en vrille totale, quoi d'autre, je m'égare.

Ma logique s'éparpille tout comme mon restant de vie, et j't'avouerai être carrément déboussolé, toi, bout d'papier, tu finiras au feu ou à la poubelle, ton avenir est déjà tout tracé, tu n'as plus à t'inquiéter.

Je n'ai plus rien à perdre, et au moment ou je te dis ça, la feuille, une idée sombre trotte dans ma tête.

Mais changeons de sujet, une idée de plus à la poubelle.

À l'heure ou je t'écris je tremble de la main, une bonne centaine de copies y sont passées avant toi, autant te dire que ma concentration n'est pas à son beau-fixe, et que pour faire, quoi, 5 lignes, j'ai trimé.

Mon poignet souffre et les coups donnés dans le sac ne sont pas là pour aider.

Ceci dit, le punching-ball, à l'effigie de mon pire ennemi; m'avait manqué, j'ai passé longtemps sans frapper, jusqu'à la question pour évacuer : drogue ou sac de frappe.

Les mots d'Aïcha encrés dans ma te-té, désobéir me démangeait, mais avant tout, me dérangeait.

Une promesse en trop. Aussi fausse que les " Je serai toujours la pour toi. ", que Zahia ou encore que mademoiselle Benattia.

Le monde va mal, poupées plastiques sur-gonflées en guise d'égéries dégénérées, le monde va mal et elles l'ont suffisamment illustré.

Mal de tête de tant de conneries, la télé aura fini par voler, une vieille tv des années 10, que Leboncoin aurai classé d'antiquité.

Les nouvelles ? Je ne veux plus rien savoir, la négativité des médias me sidère, le monde va mal je le dis et le répète. Que personne ne s'étonne si le monde fini par râler, un paquet d'thunes est fait sur notre dos, encore une fois, j'n'aime pas trop trop la société.

Le destin est ainsi fait, je finirai par croire que j'étais amené à déprimer sur une feuille, à lui parler, puis pour finir, à la déchirer.

« Si tu peux vas y dis leur que quand les riches sont font la guerre, se sont les pauvres qui meurent. » Écorchée , Diam's

Tiens, une Malboro me fait de l'œil, non je n'les ai pas jeté, je les regarde pour regretter, peut être que l'odeur d'Aïcha est encore encrée sur le paquet, j'prendrais pas l'risque d'y échapper, et j'finirai peut être par le sentir cet emballage, au point ou on en est, autant essayer.

Encore une feuille gâchée qui finira à la poubelle, un brouillon de plus, un brouillon de trop, merci d'm'avoir écouté, la feuille, mais tu sais quoi ?

Il me semble qu'Ibtissam m'avait parlé de mon père...

« Histoire d'un banlieusard, chacun sa vision du tie-quar. »

Youssef et sa stupide plume.

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* Miskin : Le pauvre
* Caille-ra : Racaille en verlan
* Thug : Voyou

Histoire d'un banlieusard, chacun sa vision du tie-quar.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant