OI; Salement trop different au final c'est à mes dépens.

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Je me regarde dans le miroir, trois heures du matin, je suis quelqu'un de matinal.

Contrairement à beaucoup de jeunes de cette merveilleuse génération, je ne m'admire pas, je me dégoûte.

On m'a toujours dit que j'étais « beau gosse » ou encore que j'avais « la gueule d'ange », laissez moi rire, l'ange a du louper un nuage, l'ange a les ailes défoncées et une mine bien déprimée.

Comment j'ai pu tomber si bas.

Aujourd'hui rien à faire rien a raconter, autant se l'avouer, dans ma vie je n'ai jamais travaillé, à part pour le bac ou encore la fac, mais je n'ai pas le cran de continuer, d'explorer, d'oser.

Comment vous expliquer que je suis une tapette ?

Pour certains je ne sers à rien sur la planète bleue, et je pense pareil. Mais au moins je pense, je raconte, je réfléchis, je fais la part des choses, j'ai la tête sur les épaules.

Petit à petit, mon regard quitte mon reflet pour se déposer sur un cadre, une photo.

J'étais jeune, il était jeune, elle aussi, nous étions petits, presque amis.

Ce que je vois ?

Mon « grand frère », Ibtissam. Huit lettres, et la définition même de lâche, ou même faible.
Comme beaucoup chez moi, il est méchament tombé dans les filets aguicheurs et rudes de la rue, faible. À présent il croupis en prison, qu'il en soit ainsi. C'est mieux qu'il soit là-bas, qu'ici. Lui et moi ne sommes plus proches depuis bien longtemps à présent.

Nous ne nous supportons pas, plus.

Et Aïcha, ma petite sœur. Il y a bien longtemps qu'elle n'a pas rigolé ou parlé malgré que nous passions par le même palier.
Ibtissam la déteste. Ma mère est morte à son accouchement, vous comprendrez facilement le pourquoi du comment. Moi je ne lui en veux pas, pourquoi ? Après tout ce n'était pas son choix.
Nous nous sommes éloignés.

Tant pis.

Derrière elle, un homme, la quarantaine, souriant, "heureux ".

Mon géniteur.

Je ne dirais pas « papa » ni « mon père », je ne le considère absolument pas comme tel.

Mon géniteur nous a lâchement abandonné après la mort de ma mère.

Tant pis.

« Loin des yeux, loin du cœur. »

Comme quoi, c'est vrai, j'ai arrêté de l'aimer, même de l'apprécier, dès qu'il s'est barré.

Mon léger sourire en coin part à cette pensée, mes yeux deviennent encore plus foncés qu'ils le sont déjà mais j'en suis habitué.

Je me vengerais, saches le, « papa », je me vengerais, tu nous as tous fait pleurer, ça, jamais je ne te le pardonnerai.

Je soufflai bruyamment puis m'en allait vers mon armoire, en piste.

[..]

Arrivé en bas du bloc.

Il est dix heure et le hall est rempli.

Des gars, des petits, des filles peu respectables.

Des rires, de la fumée, de la drague.

Bienvenue dans la cité, bienvenue dans mon opposé.

Je ne suis pas comme eux, encore une fois, je ne me qualifie de personne, encore moins d'ancien, mais je suis beaucoup plus matures que ces gosses endurcis.

Histoire d'un banlieusard, chacun sa vision du tie-quar.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant