2I; l'atterrissage fait mal quand l'parachute est troué.

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Les youyous, la robe de mariage tachée d'un liquide couleur sang et le jeune marié, souriant comme un de ces rats contre les murs des bâtiments.

On n'a plus vingt ans, on a grandi, loin ou près de nos parents, souvent intolérants des bétises de leurs tendres enfants.

« Les gens pour qui tu as compté, tu n'sauras même plus quoi leur raconter.
T'oublieras le goût des choses simples.
On sera qu'un reflet dans l'retro' de ton X5
Tu passeras l'bonjour aux étoiles,
T'oublieras qu'ici on trime, qu'ici on pédale.
Tu feras le nécessaire pour briller,
T'oublieras même que ton père était ouvrier.
Le soir dans ta loge tu vas pleurer, crier,
Personne à tes côtés, t'oublieras même de prier.
T'oublieras les petits frères en les grosses sommes.
T'oublieras les meufs bien, tu voudras les meufs bonnes.
[..]
Ici, on n'oublie pas le passé. » La Fouine - D'où l'on vient.

Ouais, on n'oublie pas le passé, encore moins c'qui s'y est passé.

J'suis pas perdu, du moins pas encore. juste une semaine de congés improvisés, car Kassim s'y est fait charmé.

Non moi non plus je ne comprends plus ce que je raconte, mais laissons-nous le temps ? Je suis surement défoncé, loin d'être apprêté, je suis légèrement remonté.

L'impensable arrivé, j'vais l'tacler, comment ça ma sœur est la mariée

Oui vous m'avez bien lu, elle a 18 ans, majeur, et surement vaccinée, aux yeux de la loi, leur mariage n'est qu'amour et bonté.

Aïcha, ma petite sœur, celle à qui je n'ai parlé que par écrits et qui, aujourd'hui encore, souffre de mes conneries.

La desintox' j'suis sorti. Pas pour autant guéri. On va dire que j'y ai fait un stage d'observation, et aussi critique que ça puisse être, j'n'ai observé que de piètres joueurs.

27 piges et toujours sans cœur, sans bonheur et sans honneur.

« Sans vie fixe, bien-sûr que non j'ai pas besoin d'la potion magique d'Asterix. » @lizz

Ma petit Aïcha que tu as grandi, t'es une femme malgré les failles que tu as subis, je t'aime quand même ma sœur on a été élevés dans la survie.

La prison et la vie d'toxico sont loin derrière moi, un an s'est écoulé.

Les frais d'agents secrets incompétents, les papiers de recherches sans réponses et les flics qui n'en n'ont rien à foutre m'ont aidé à crouler.

En un an j'ai pas mûrit mais j'ai pas eue l'temps d'rien faire, j'ai eue l'temps d'la chercher, encore et toujours.

Pour un jour la retrouvée presque mariée, au bras de Kassim, l'criminel innocenté.

Bien sur que oui c'est d'ma faute putain c'est clair comme du cristallin, j'suis un chien d'la casse et rien n'y changera quoi que ce soit. J'ai eu les seules fréquentations qu'il ne fallait pas avoir, non, j'ai carrément eu toute la fratrie qu'il ne fallait pas.

Du meilleur pote à l'espoir mensonger, du frère à la sœur j'ai tout fait.

J'ai soit disant l'gosse de mon frère et sa mère à rappeler mais en un an, j'ai pas eu l'temps, pour vous dire même certains rendez-vous au cimetière j'les ai zappés, mama si tu savais comme j'suis désolé.

Histoire d'un banlieusard, chacun sa vision du tie-quar.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant