Ça doit bien faire deux jours que Charles n'a pas bougé de chez lui, désespérément fatigué à tout bout de champs. Il n'a aucun fil le reliant à réalité à part sa mère, elle qui ne passe le voir que rarement et qui aurait bien du mal à comprendre ses états d'âmes.
Quels états d'âmes? Ceux qui avaient disparu avec l'alcool, ceux qu'il s'entête à garder en vie par éthique malgré leurs disparitions évidentes.
Malgré tout, il ne voit pas le temps passer perdu dans sa tête et passant des heures entières devant le premier film qu'il peut trouver sur Internet.
Le jeune homme se rendit donc compte avec étonnement que ses achats de nourriture pour la semaine sont quasiment épuisés.
C'est pour cela qu'après avoir pris une nouvelle douche et avoir enfilé des habits corrects, il se retrouve devant la porte d'entrée à hésiter sur la poignée.
" Bordel! Tu vas tourner espèce de poignée à la con! crache-il au pauvre objet sans conscience."
Après quelques essais, le verrou cède enfin et le jeune homme peux goûter à la liberté d'une journée en pleine air sous un soleil de plomb.
Rectification.
Le vent hurle et même si la pluie ne tombe pas, elle menace de le faire d'une seconde à autre.
Au lieu de ne rien faire il aurait dû regarder la météo...
Il referme rapidement la porte et se dirige avec hâte vers son armoire changée en débarras.
Éparpillés, des vêtements sales et propres se mélangent en un tas digne d'un squat de banlieue...
" Depuis quand j'ai ça moi? chuchote-il étonné."
Une ceinture noire, vieillie, avec quelques mots à moitié effacés inscrits dessus, trône fièrement sur une pile de vêtements posés au sol.
C'est sûrement à Éric de toute façons...
Éric...
C'est à cause de lui qu'il ne sortait plus depuis des jours? Éric avait gâché des années de mentalités forgés dans son esprit par son père et ce n'est pas sa victime qui devait se repentir à sa place.
Le jeune homme soupire et saisit une veste à peu près assortie à sa tenue et sort rapidement.
C'est bien beau tout ça, mais où aller quand tu as presque passé ta vie à commander tes courses sur Internet et que tu n'as aucune idée d'où se trouve une seule épicerie dans tout le quartier.
Un nouveau soupire résonne dans la cage d'escalier, sa vie se résume donc à ça?
Soupirer et essayer de se reprendre en main.
La rue est plus froide que prévu et même son épaisse veste ne le couvre que peu.
Dans un frisson, Charles tourne dans la première rue apparente... Il finira bien par trouver une boutique capable de lui présenter les vivres nécessaires lui étant nécessaires.
Plus il avance plus les rues lui semblent étroites, étrangement cette ambiance si différente de celles qu'il connaissait le pousse à continuer sa route. Le jeune est persuadé de connaître ce chemin.
Paralysé. Les grandes grilles de fer noir l'observent avec tristesse, les deux portillons de chaque côtés de cette même grille le narguent de leurs mince hauteur.
" Papa... souffle-il."
Ne pouvant, ni ne souhaitant résister à l'appel des portes abîmés, il pousse la pousse pour rentrer dans le lieux qu'il avait souhaité voir durant des années.
Le cimetière où repose sont père.
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Foule Sentimentale
RomanceCharles est calme, Charles est souvent sarcastique, Charles est désagréable parfois mais, Charles est sensible, Charles est paumé, Charles est un grand enfant. Éric est amoureux. Ce n'est pas peu dire! Laure est une femme, Laure est une mère, Laure...