Les femmes ont toujours raison!

151 23 9
                                    

Dans cette pièce, à ce moment précis, deux personnalités bien différentes se font face. La première est calme au possible, un peu perdue dans ses pensées, rêvassant à Dieu sait quelles idioties... Le tout en gardant le regard fixé au plafond.

La seconde cependant, est abasourdie. Seul son sourire crispé laisse à deviner qu'elle hésite à croire l'affirmation du jeune homme.

" Tu mens, soupire Charles en souriant toujours, si c'est encore une blague stupide j'aurais mieux fait de rentrer chez moi..."

Rentrer...

Éric se redresse soudainement, un élément oublié des deux protagonistes lui revient à l'esprit.

" Ma moto! On l'a laissé là bas! Putain dépêche toi on y retourne! s'affole t-il en enfilant de nouveau sa veste."

Le changement soudain d'ambiance dans l'appartement surprend le brun qui suit sans résistance l'homme pressé ouvrant sa porte d'entrée à la volée et courant à grandes enjambées en direction de la sortie.

L'humidité du vent et les gouttelettes de pluie fouettent immédiatement les deux hommes lorsqu'ils se retrouvent dehors. Une musique se lance alors depuis la poche avant d'Éric, au plus grand étonnement du brun qui reconnaît instantanément la mélodie entêtante qui se joue.

« Is our secret safe tonight and are we out of sight
Will our world come tumbling down
Will they find our hiding place... »

Le barman décroche brusquement en continuant sa course sous la pluie, Charles se traînant misérablement à ses côtés.

" C'est qui? entame t'il.

Une voix féminine répond à l'autre bout du fil.

- À ton avis? J'ai trouvé ta moto paumée sur le bord de la route... Dois-je en déduire que tu es allé faire une balade nocturne?

Éric soupire.

- Si tu savais ce..."

La phrase se coupe quand, accompagné d'un éclat de rire de Charles, l'homme à la moto perdue trébuche sur une marche humide de ruelle.

" Félicitations...  rigole la jeune femme dans le téléphone."

Il se relève en râlant, le pantalon boueux et la veste encore plus trempée qu'avant. Jetant au passage, un regard noir à son ami tordu de rire.

" Très drôle... ironise t'il en se massant vigoureusement le dos et les reins.

- Oh que oui! Enchaîne l'interlocutrice mystère d'Éric, je te vois d'où je suis!"

Effectivement, une voiture avoisinante leurs fait d'insistants appels de phares, et une main gesticule depuis la vitre entrouverte.

En sort une jeune femme brune, de peau mate, aux grands yeux marrons un peu trop maquillés. Une unique ride profonde sur son front métisse lui donne un air sévère. Elle est habillée avec élégance dans son tailleur bleu marine agrémenté de quelques bagues et colliers. Grande et élancée, Charles ne peux s'empêcher de la trouver jolie.

La jeune femme paraît étonnée en l'apercevant mais se reprend très vite pour aller lui dire bonjour.

" Salut! Tu es un ami à Éric?

- En effet! sourit poliment le brun, toujours en phase d'observation."

Le dénommé Éric regarde de droite à gauche, pour ne trouver aucune trace de sa moto. Il se rabat sur son amie.

" Frances, elle est où? s'inquiète le jeune homme.

- Cherche pas, quand je t'ai appelée la fourrière l'emmenait. répond t'elle."

Foule SentimentaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant